Les agriculteurs de la province du Moyen-Ogooué (centre) ont été sensibilisés la semaine dernière sur le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), un projet visant la réduction de la pauvreté au Gabon.

Une mission de l’équipe-pays du PDDAA conduite par Mme Estelle Negue Mba et comprenant en outre MM. Georges Mba Ndong et Michel Mefane, a séjourné les jeudi 3 et vendredi 4 octobre 2013 dans le Moyen-Ogooué, en vue d’informer et de sensibiliser les agriculteurs de ladite province sur le Programme.

« Nous sommes ici pour informer et sensibiliser les agriculteurs provinciaux sur le PDDAA, et mettre en place des points focaux pour la mise en œuvre dudit Programme », a déclaré à Lambaréné, le chef-lieu provincial, Mme Negue Mba, au cours de la première réunion avec les agriculteurs locaux, précisant que les missions similaires sont effectuée concomitamment dans les autres provinces du pays.

Selon les experts du PDDAA-Gabon, l’objectif général du PDDAA est d’orienter les investissements dans le secteur agricole afin d’assurer la sécurité alimentaire des populations, réduire la pauvreté et favoriser la croissance du secteur agricole.

Quant au Pacte National du PDDAA signé le 6 mai dernier à Libreville par le gouvernement gabonais et les partenaires nationaux et internationaux, il vient formaliser l’engagement à œuvrer ensemble pour le développement de l’agriculture de tous les acteurs du secteur, notamment les organisations professionnelles paysannes, le secteur privé, la société civile, le gouvernement et les partenaires au développement.

Le Pacte national s’appuie sur un diagnostic concerté. Il fixe les axes stratégiques de développement du secteur agricole sur lesquels l’ensemble des acteurs ont convenu de travailler en vue d’atteindre notamment, les objectifs prescrits dans le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE).

Le processus de mise en œuvre du PDDAA avait été lancé le 12 novembre 2012 par le Premier ministre, Raymond Ndong Sima. A cette occasion, une feuille de route avait été adoptée et une Commission nationale du PDDAA chargée de son exécution, avait été mise en place.

D’une manière générale, la signature du Pacte national du PDDAA a marqué le lancement du processus d’élaboration du Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN), qui constituera dès janvier 2014, le nouveau cadre de collaboration avec les partenaires au développement pour le secteur agricole. Depuis l’adoption du PDDAA par les chefs d’Etats et de gouvernements en 2003 à Maputo (Mozambique), un grand nombre d’Etats africains se sont engagés dans la mise en œuvre dudit Programme. La presque totalité des pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est l’ont signé.

L’Afrique centrale, notamment la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) est la zone la plus en retard. Seuls, 3 pays (Centrafrique, Burundi et RDC) sur 10, l’ont signé. Le Gabon, en signant à son tour le Pacte PDDAA le 6 mai dernier, a rejoint le peloton de tete des pays de la CEEAC.

Parmi les 7 axes stratégiques retenus dans le Pacte, on note l’amélioration de la production agricole (végétale et animale), l’amélioration de l’accès à la terre et aux financements, le développement des pêches et de l’aquaculture, le renforcement du système de collecte et de commercialisation des produits agricoles (infrastructures rurales, de transformation, de stockage et de commercialisation, ainsi que le développement des capacités institutionnelles, des ressources humaines et la promotion des femmes et des jeunes.

D’où la nécessité pour les agriculteurs de chaque province de se regrouper notamment en coopératives pour mieux s’organiser et mieux défendre leurs intérêts, donc constituer une vraie force leur permettant d’améliorer et d’accroitre la productivité, et aussi de peser de tout leur poids sur la mise en œuvre effective du Programme en tenant compte de leurs préoccupations. Aussi, ont-ils été invités à prendre part aux Assises de l’agriculture, prévues du 20 au 25 octobre à Libreville, au cours desquelles seront validées par tous les acteurs nationaux, le PNIASAN.

Après Lambaréné, les émissaires du PDDAA-Gabon ont poursuivi leur mission à Makouké, Bifoun et Ndjolé, avant de regagner Libreville vendredi en début d’après-midi.