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Conasysed : Ali Bongo et Ndong Sima vendent-ils du vent ?

les-gerviste-de-la-conasysedAprès trois semaines passées devant le ministère de l’Éducation où ils ont été déguerpis à l’aide de grenades lacrymogènes par la police, les enseignants membres de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) ont investi la devanture de la primature le 14 octobre 2013. Objectif : inviter le chef du gouvernement Raymond Ndong Sima et le président Ali Bongo Ondimba à respecter leur promesse et engagement.

Perçue depuis un certain moment par les fonctionnaires grévistes comme l’endroit idéal pour obtenir l’écoute de leurs revendications, la devanture de la Primature n’a pas été le bon choix ce 14 octobre 2013 pour les enseignants membres de la Conasysed qui en ont été repoussés après un échauffement avec les agents de la Police appuyés par la brigade canine.

«Nous avons commencé notre mouvement de grève au niveau de notre ministère pour faire entendre raison à notre ministre. Malheureusement il est resté sourd et droit dans ses bottes et nous sommes partis de là-bas sous l’effet des bombes lacrymogènes de la police. Sachant qu’au-dessus du ministre de l’Éducation nationale, il y a le Premier ministre, nous avons déporté ce sit-in là, au niveau de la Primature. Mais malheureusement vous voyez qu’il y a au tour de nous des policiers armés de gourdin, de bombes lacrymogènes. Le Premier ministre aussi utilise cette même méthode pour taire les voix des enseignants qui se lèvent pour prier son gouvernement d’appliquer ses propres engagements», a déclaré le délégué national de la Conasysed, Marcel Libama.

«Qu’il s’agisse du Premier ministre ou de son ministre de l’Éducation nationale, on oppose, depuis trois semaines, la force à notre manifestation pacifique pour revendiquer nos droits légitimes, puisque les syndicats sont reconnus en République gabonaise. Ce que nous remarquons c’est que la seule réponse que le gouvernement a su prendre par rapport aux engagements de février est de nous opposer aux policiers et aux chiens de la brigade canine. À partir de ce moment, nous disons qu’il y a une violation flagrante de nos droits de l’Homme. Ce comportement du Premier ministre tranche avec le discours du président de la République prononcé il y a quelques jours à la tribune des Nations unies dans lequel il disait qu’au Gabon, les droits de l’homme étaient respectés, ce qui est le contraire», a renchéri Louis Patrick Mombo, délégué chargé de la formation à la Conasysed.

Déterminés à obtenir la réalisation des engagements pris par les autorités gabonaises pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, ces hommes et femmes ont trouvé refuge contre la clôture du nouveau siège de la Banque des États Afrique centrale à quelques mètres de la primature. «Cette situation de décrépitude très avancée de notre système éducatif nous amène aujourd’hui à exiger purement et simplement le respect de leur propre engagement. Il ne s’agit pas des revendications que nous avons posées, il s’agit des engagements que le gouvernement a pris vis-à-vis des partenaires sociaux notamment la Conasysed», a rappelé Marcel Libama.

Au titre des exigences de ces grévistes, on compte la mensualisation de la prime d’incitation à fonction enseignante (Pife) accordée par le Premier ministre et notifiée aux ministres, en charge de l’Education nationale et du Budget, par note n°00238/ PMCG/CAB/DCA2 du 6 mars 2013 ; la régularisation des situations administratives et financières des enseignants du pré-primaire, dont certains travaillent depuis plus de 6 ans sans salaire avec la modique somme de 80.000 francs CFA/mois ; le paiement de tous les rappels en 2013, mais également la promesse de 400 salles de classe du président Ali Bongo Odimba, attendue depuis le 27 novembre dernier et non tenue jusqu’à ce jour.

«Nous disons, la mensualisation de la Pife, les postes budgétaires, sont des engagements du Premier ministre ; les salles de classe sont une promesse du président de la République. Malheureusement, et le président de la République, et le Premier ministre, aucun n’est capable de faire ce qu’il a dit. D’où notre colère. On se sent trahis : ils nous ont menti. Nous voulons que ce problème soit en débat. Il y a de l’argent pour aller aux élections, il y a de l’argent pour payer des entreprises corrompues, mais il n’y a pas d’argent pour payer les rappels», a regretté Marcel Libama, avant de soutenir qu’Ali Bongo Ondimba avait dit : «je fais ce que je dis et je dis ce que je fais. Malheureusement, nous nous retrouvons en face d’une politique de promesses, des maquettes, d’effets d’annonce qui est aujourd’hui érigée en mode de gestion».

«Si le Premier ministre qui est le chef du gouvernement donne des instructions à ses ministres et que ces derniers ne les respectent pas, il est incapable de démettre ou sanctionner ces ministres qui n’appliquent pas ses instructions. La force qu’il a c’est d’utiliser la police avec des chiens et des bombes lacrymogènes. Vous comprenez que ce ministre-là n’est qu’un Premier ministre fantoche. Il n’a aucune autorité au gouvernement et le chef de l’État est à l’origine. C’est lui qui autorise le ministre de l’Éducation nationale et des Finances à ne pas respecter les instructions de Raymond Ndong Sima», a-t-il poursuivi en guise de désolation.

«Ce mouvement de grève est illimité et n’est pas limité qu’à Libreville. Il est très suivi sur l’ensemble du territoire national notamment à Port-Gentil, Oyem, Makokou, Lambaréné, Mayumba», a précisé le délégué national de la Conasysed avant d’affirmer que «l’éducation est le premier besoin de l’homme après le pain. Et nous ne pouvons pas construire une nation émergente sans un système éducatif efficace et efficient et l’école doit être au centre de la politique du président de la République malheureusement».

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