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GABON – MAURICE : l’enjeu des énergies renouvelables

Cocom_Thermal Plant 02 (800x533)-06f6a856La visite d’État du président de la République Ali Bongo Ondimba à Maurice, fortement axée sur les questions économiques, s’est achevée par la visite du complexe sucrier «La Baraque» du groupe Omnicane. Un site à la pointe de la technologie qui, outre le sucre raffiné, produit un tiers de l’électricité mauricienne et bientôt du bioéthanol. Focus sur un trésor naturel à tout faire, la canne à sucre, appelé à intégrer l’offre énergétique durable du Gabon.

Au cœur des terres sucrières du grand sud mauricien, le chef de l’État, soucieux d’initier des partenariats novateurs susceptibles de renforcer le développement de l’agro-industrie gabonaise, a pu découvrir l’étonnant potentiel de la canne en parcourant les installations d’une flexi-factory qui peut tirer de cette plante de la lumière et du carburant. Ainsi, en rupture franche avec le modèle historique de la plantation, en perte de vitesse à cause de la fin annoncée du régime sucrier préférentiel liant les pays ACP à l’Union européenne, les experts mauriciens se sont appuyés sur le savoir-faire technique de partenaires français et belges pour repenser à 100% le modèle industriel de la filière. Et accomplir l’exploit d’insérer la canne dans une chaine de valeur extrêmement large et profitable sur le plan énergétique, où rien ne se perd, où tout se transforme. Durable.

La biomasse, pour un mix durable

Ayant rappelé la veille devant les businessmen mauriciens la mise en place au Gabon d’un « ambitieux plan de développement de production électrique fondée sur un mix énergétique respectueux de nos convictions dans le développement durable », Ali Bongo Ondimba ne ménage aucun effort pour parvenir à l’objectif d’une production « propre » de 2000 watts d’ici 2020. « Nous franchirons la barre des 500 watts courant 2014 ». Cette croissance à faible émission de carbone a donc besoin de sources nouvelles, telles que les barrages en construction, le gaz et pourquoi pas la biomasse sucrière.

S’éclairer à la canne à sucre !

En écho au Gabon Vert, il y a en effet le programme ‘Maurice Ile Durable’, écrin de diversification du mix énergétique. Au fil de la visite, le chef de l’État a ainsi pu prendre la mesure du véritable écosystème industriel d’Omnicane. Soit 1,3 million de tonnes de cannes broyées pour produire du sucre (120.000 t), mais aussi pour alimenter en bagasse – les résidus cellulosiques – une centrale thermique en cogénération fournissant près de 30% de la puissance électrique du réseau national, mais encore pour obtenir du bioéthanol (objectif : 22 millions de litres) par fermentation alcoolique et distillation. Déjà commercialisé en Europe mélangé au Super SP95, ce carburant ne pèse pas sur le bilan-carbone : grâce à la photosynthèse, les plantes fixent le gaz carbonique de l’air lors de leur croissance. Le carbone du bioéthanol provient donc de l’atmosphère. Réémis dans l’air lors de la combustion du bioéthanol, il n’augmente pas le stock de carbone dans l’air et promet une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre. Quant aux résidus gazeux et physiques (cendres) du process, ils alimentent la fabrication des boissons gazeuses et les ciments spéciaux.

Cette optimisation flexible du produit « canne à sucre » répond, comme l’a constaté le président de la République, aux paramètres les plus exigeants d’un nouveau modèle de développement durable en conformité avec la responsabilité environnementale que le Gabon a choisi de faire sienne. Une piste supplémentaire de coopération Gabon – Maurice ? Pour l’heure, dans la région de Franceville, la SUCAF (groupe SOMDIAA) produit sur 4400 ha quelque 27.000 t de sucre.

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