Dans le cadre de leurs efforts de lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), les Nations Unies et l’Union africaine (UA) entament, dès le 31 octobre, une mission conjointe en République centrafricaine (RCA) et au Soudan du Sud.
Selon le service de l’Information de l’Unoca, Francisco Madeira, Envoyé spécial de l’UA pour la LRA, et Abou Moussa, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca), se rendront d’abord à Bangui, la capitale de la RCA, où ils auront des entretiens avec les autorités de la transition, les membres du corps diplomatique, les responsables de l’UA, des ONG, des organisations humanitaires et des agences des Nations Unies ainsi que des partenaires au développement.
Cette première étape permettra de recueillir et d’analyser les informations sur les activités de la LRA, y compris sur l’état des défections au sein de ce mouvement rebelle considéré par l’UA comme «un groupe terroriste». Cet aspect est primordial, compte tenu du contexte marqué par la diffusion, par le gouvernement, de
nouvelles confuses sur la défection présumée, en septembre dernier, de plus d’un millier d’éléments de la LRA dans la ville minière de Nzako, dans le Sud-est de la RCA.
Les officiels des Nations Unies et de l’Union africaine vont également encourager le gouvernement à continuer d’avoir un œil vigilant sur ce groupe armé qui empoisonne la vie des populations. Le 21 juin, le chef d’Etat de la transition, M. Michel Djotodia, avait signé un engagement dans ce sens. Un geste favorablement accueilli par des observateurs, qui souhaitent que la mobilisation actuelle en faveur d’un retour à la paix et à la sécurité en RCA n’élude pas la nécessité de mettre fin aux atrocités de la LRA. On comprend pourquoi la mission conjointe UA/ONU évoquera l’importance de la coordination entre la Mission internationale de la consolidation sous conduite africaine en Centrafrique (Misca) en cours de création et la Force d’intervention déployée depuis plus d’un an par l’UA dans le cadre de son «Initiative de coopération régionale pour l’élimination de la LRA». Le Général ougandais Samuel Kavuma, Commandant de ladite Force, fait d’ailleurs partie de la délégation conduite par MM. Francisco Madeira et Abou Moussa.
Après Bangui, la mission conjointe se rendra le 1er Novembre à Juba, la capitale du Soudan du Sud. La nomination d’un nouveau gouvernement dans ce pays en juillet et août derniers justifie cette visite. Les interlocuteurs habituels dans la gestion de ce dossier ont changé, notamment les ministres des Affaires étrangères et de la Défense ainsi que le Vice-président. Il s’agit de renouveler aux autorités sud soudanaises, la reconnaissance des Nations Unies et de l’Union africaine pour leur forte implication dans la lutte contre la LRA. Celles-ci ont récemment promis, à cet effet, de porter à 1000 le nombre de militaires mis à la disposition de l’UA, soit 500 soldats supplémentaires. Comme les autres, ils opèreront au sein de la Force régionale d’intervention actuellement composée de plus de 3000 hommes, comprenant également des éléments de l’Ouganda, de la République démocratique du Congo et de la RCA.
Les résultats de la mission conjointe en RCA et au Soudan du Sud seront intégrés dans le Rapport du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, sur les activités de l’UNOCA et sur les zones affectées par la LRA. Ce Rapport sera présenté le 20 novembre au Conseil de sécurité par son Représentant spécial pour l’Afrique centrale.
«Les Nations Unies restent très préoccupées par l’insécurité dans les régions touchées ainsi que par la situation des 420 000 réfugiés et déplacés obligés de quitter leurs régions pour échapper aux attaques barbares et mortelles de la LRA», rappelle M. Abou Moussa, lançant un appel à la communauté internationale afin qu’elle augmente son assistance logistique et humanitaire aux pays concernés
