spot_imgspot_img

Le Noël sous la pluie des révoqués de Gabon Télécom

DSCN0262En élisant domicile à l’entrée du Comité de privation depuis près de deux semaines, la soixantaine des déflatés 2006 de Gabon Télécom, sur les 696 du départ, ont passé leur réveillon de Noël sur la forte pluie qui s’est abattue sur le littoral. Le prix de leur combat pour la justice.

Pendant que certains criaient, chantaient, dansaient dans la joie et l’allégresse avec leur progéniture lors du réveillon de la nativité 2013, d’autres à l’exemple des déflatés 2006 de Gabon Télécom n’avaient que leurs cœurs pour subir et leurs yeux pour pleurer sous les averses qui se sont abattues sur Libreville et ses environs dans la nuit du 24 au 25 décembre dernier.

«En ce jour férié, pendant que la population gabonaise et nos soi-disant dirigeants sont en train de festoyer avec leurs enfants, avec leurs familles, à titre d’exemple le président de la République a reçu il y a deux jours les enfants des forces de défense et de sécurité pour célébrer Noel et leur distribuer des cadeaux, nous, nous mourrons et nos enfants sont à la maison», a déploré Jean Marie Sossi, l’un des révoqués en sit-in permanent devant la comité de privatisation, avant de s’interroger sur le vrai sens de l’Union et de la Justice que prône la devise Gabonaise. «L’union et la justice dans ce Gabon sont à moitié prônées. Nous ne comprenons rien, c’est un pays à deux ou à une vitesse ? Car nous avons comme l’impression que notre dignité humaine est bafouée pendant que les autres fêtent Noël avec leurs enfants, nos nous passons la nuit sous la pluie à la belle étoile».

En effet, licenciés depuis 2006 pour des raisons économiques, les anciens employés de Gabon Télécom, aujourd’hui à la maison, observent un sit-in permanant au comité de privatisation où ils passent les nuits depuis le 16 novembre 2013 pour réclamer le payement de leurs droits. Ce bras de fer entre l’État et ces pères et mères de famille débuté depuis six ans déjà, et qui a vu trépasser bon nombre de ces licenciés en partie pour cause de précarité, de pauvreté et d’absence de prise en charge médicale, est vraisemblablement loin de connaitre son épilogue à la lecture des faits exposés par ces ex agents.

«Depuis 2006 nous avons été licenciés, mais nous constatons que, malgré ce licenciement, Gabon Télécom a continué à réembaucher certains mêmes agents licenciés et a continué d’exercer pourtant elle était censée être fermée pour raisons économiques. Lors de nos départs de cette entreprise, nos calculs n’ont pas été faits avec la manière. Nous avons obtenu un avocat, nous sommes allés au tribunal, qui a mis à notre disposition un expert qui a refait nos calculs, et par la suite nous sommes passés par l’inspection du travail pour qu’il ait conciliation avec le comité de privatisation qui représente l’État gabonais. Mais ces pourparlers n’aboutissent pas pour la satisfaction de nos revendications», explique Jean Marie Sossi.

Pour ce collectif, il est inadmissible que le seul et même État qui a pu régler la situation de leurs collègues licenciés de 2008 et qui aujourd’hui enregistre certains ex-déflatés de 2006 dans ses effectifs de la fonction publique, soit insensible à leur situation malgré les injonctions du tribunal.

«Nous étions 696 agents fonctionnaires et contractuels. Les fonctionnaires ont été reversés par l’État à la fonction publique et chaque fin du mois perçoivent leurs salaires, mais nous les contractuels nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Jusqu’à aujourd’hui rien n’est fait pour nous. Quand bien même dans le plan social 2006 qui a été négocié, nous avons demandé l’application de la résolution 19 qui vise à ce qu’on nous réinsère comme cela a été fait pour nos collègues de 2008», indique une membre du collectif. «Il faudrait que le président de la République sache que nous sommes aussi des Gabonais comme les autres, et que les personnes qui sont chargées de gérer notre situation sont des personnes de mauvaise foi. Nous demandons son arbitrage. S’il peut faire quelque chose pour nous en tant que Gabonais, nous sommes des pères et des mères de femmes, nous ne venons pas mendier. Vu qu’on n’a pas eu le temps de nous réinsérer qu’ils nous soulagent en numéraire comme les autres», a-t-elle poursuivi.

«Nous voulons savoir si le président de la République a vraiment un poing pour taper du poing sur la table pour que ce problème soit résolu. C’est lui le garant des institutions et s’il a donné un ordre je crois que cet ordre doit être exécuté et si cela n’est pas exécuté, il faut que le responsable dégage», lancé a Sossi Jean Marie, tout remonté. Ces anciens agents de Gabon Télécom disent être déterminés à poursuivre ce sit-in jusqu’à ce que cette situation soit décantée.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES