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Contrebande de carnets de vaccination à l’hôpital de Nkembo

Urgences du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL)
Urgences du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL)
A l’allure où vont les choses, les voyageurs en provenance du Gabon pourraient, dans certains pays, subir un traitement particulier quant à la vérification de leurs carnets de vaccination qui proviendraient, en grande partie, d’un réseau récemment démantelé par la Police.

Quatre agents de la main d’œuvre non permanente de l’hôpital de Nkembo, dans le 2e arrondissement de Libreville, ont été mis aux arrêts par les services de la Police nationale, le 14 avril dernier. Il leur est reproché d’être les cerveaux d’un réseau savamment monté et entretenu depuis de nombreuses années.

Il est à signaler qu’une grande confusion règne à l’hôpital de Nkembo, comme entretenu par le ministère de la Santé publique qui, faute d’infrastructures, y entretien une sorte d’amalgame. On y trouve, en effet, plusieurs services dont le centre de vaccination, le centre de traitement ambulatoire (VIH Sida) et le centre le plus connu du public qui traite et interne les malades de la tuberculose. Si bien que de nombreuses plaintes et réclamations convergent sur la direction de l’hôpital de Nkembo, actuellement tenu par Firmin Tsagamba, administrateur de santé, alors que son champ d’action est limité au seul hôpital.

A la tête de cet hôpital depuis quelques temps, Firmin Tsagamba fourni des efforts déjà visibles. Les patients, à titre d’exemple, ne sont plus obligés d’apporter des matelas de chez eux pour improviser un lit à même le sol. Des problèmes y subsistent toutefois. Ainsi, bien que l’Etat fourni un effort pour assurer un repas quotidien à tous les malades, il n’en demeure pas moins que certains agents continuent de piller les réserves de l’hôpital pour ravitailler la popote de leurs familles.

Dans ce contexte, bon nombre de personnes se faisant passer des agents de l’hôpital de Nkembo avaient érigé un réseau de trafic de carnets de vaccination à des coûts déconcertants. Selon les récits des enquêteurs, certains agents de la main d’œuvre non permanente et certains syndicalistes, détenteurs de tampons, estampillaient les carnets de vaccination à partir de l’entrée principale de l’hôpital. Si bien que plus aucun usager n’allait au centre de vaccination pour aller se faire vacciner, conformément à la réglementation en vigueur. Ceux-ci étaient souvent vite interceptés depuis le portail par les malfrats qui monnayent leur service à hauteur de 30.000 francs CFA le carnet dument cacheté comme si l’usager s’était fait réellement vacciner.

Les agents de la Police judicaire ont dû se faire passer pour personnes dans le besoin et à partir d’un scénario minutieusement monté, trois de ces trafiquants sont tombés dans leurs mailles. Et, durant leur interrogatoire, ils sont passés aux aveux en lâchant à la police les noms de cinq autres personnes actuellement en fuite.

L’hôpital de Nkembo est d’ailleurs devenu un milieu où la sécurité des malades n’est pas garantie. Comme dans certaines officines sanitaires du pays, certains services de l’hôpital de Nkembo sont devenus des moyens d’enrichissement illicite. Les quatre indélicats croupissent à la maison d’arrêt de Libreville entendant d’être présentés devant le procureur de la république pour répondre de leurs actes.

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