Le ministre des Affaires Etrangères, de la Francophonie et de l’intégration régionale a animé récemment une conférence de presse à Libreville. Il était question pour le ministre de dresser le bilan de la présidence du Gabon à la CEMAC, mais aussi de traiter des enjeux de celle-ci à la CEEAC. Pour Emmanuel Issozet Ngondet, le Gabon présente un bilan positif, et sera à la hauteur de cette nouvelle responsabilité sous-régionale.
C’est en présence de tous les responsables administratifs de ce ministère qu’Emmanuel Issozet Ngondet a prononcé son discours circonstanciel avant de passer à la phase des questions-réponses avec les journalistes. Axant son propos sur le « Leadership du Gabon en Afrique Centrale : de la présidence de la CEMAC à la présidence de la CEEAC », le ministre a indiqué d’entrée de jeu que « l’Afrique centrale est l’espace naturel d’expression de la diplomatie gabonaise. Le Gabon y joue un rôle stratégique depuis 2012, particulièrement au sein de la CEMAC et de la CEEAC ». Il a pris pour exemple, la désignation consécutive en juillet 2012 du Gabon au 11e sommet ordinaire tenu à Brazzaville à la Présidence en exercice de la CEMAC, qui s’est achevé le 6 mai dernier à la faveur du 12e sommet ordinaire de cette instance sous régionale tenu à Libreville. Et tout récemment, « le 25 mai dernier à N’Djamena, le Président Ali BONGO ONDIMBA s’est vu confier par ses pairs, la présidence tournante de la CEEAC au terme du 16e sommet ordinaire ».
Se prononçant sur le bilan du Gabon à la présidence de la CEMAC, le ministre des Affaires Etrangères s’est dit satisfait, « malgré un contexte particulièrement critique ». Ce contexte critique faisait référence notamment, à la crise politico-sécuritaire qui secoue la RCA ; un climat d’insécurité consécutif à la percée du terrorisme dans la sous-région, deux pays (le Cameroun et le Tchad) étant directement confrontés au groupe Boko Haram ; la baisse drastique du cours du baril de pétrole qui a perdu près de 50% de sa valeur, et la difficulté de mettre en œuvre des projets et des programmes intégrateurs du fait même de cette réduction des ressources financières, mais aussi de la réorientation des financements disponibles à la lutte contre l’insécurité et le terrorisme. Toutes ces pesanteurs ont gêné considérablement l’action du Gabon au cours de ce mandat. Néanmoins, le ministre a salué l’élan de solidarité de la sous-région(CEEAC) au bénéfice de la RCA, en proie à une crise politico-sécuritaire extrêmement grave, mais aussi du Tchad et du Cameroun dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram.
Par ailleurs, Emmanuel Issozet Ngondet a mis en relief deux avancées considérables dans la mise en œuvre du Programme des Réformes Institutionnelles, à savoir « l’effectivité de la ratification des textes de la Communauté par tous les Etats membres (le Traité révisé de la CEMAC et ses conventions subséquentes adoptés à Libreville le 30 janvier 2009), le lancement et le financement des audits tant attendus des Institutions, Organes et Institutions Spécialisées de la CEMAC. Les premiers résultats sont attendus à la prochaine Conférence des Chefs d’Etat ». Au sujet de la libre circulation des personnes dans la zone CEMAC, il a fait savoir que le Gabon était favorable, non sans préciser que cette libre circulation devrait faire l’objet des préalables. En effet, il sera désormais question pour « les ressortissants des pays de la CEMAC d’être « munis soit de la carte d’identité biométrique, soit du passeport biométrique, soit du passeport CEMAC biométrique homologué ».
Abordant les enjeux de la présidence du Gabon à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), le ministre a désigné cinq (5) axes : « la réforme des institutions communautaires ; la paix et la sécurité ; l’intégration physique et économique ; l’environnement et le développement durable ; et l’Accord de Partenariat Economique avec l’Union Européenne ». Le Gabon par cette vision souhaite contribuer au développement de la sous-région. C’est pourquoi, le ministre a d’ailleurs déclaré qu’« à travers les présidences tournantes de nos deux structures communautaires et, faut-il le souligner, avec la volonté unanime des Chefs d’Etat, le Gabon se trouve depuis juillet 2012, dans une posture qui l’amène à exercer un leadership volontariste et clairvoyant au bénéfice de la sous-région ».
Dorian Ondo
