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«Non, non et non à l’entrée au gouvernement», confirme Iwangou Moukagni

Moukagni-Iwangou, le 3 janvier 2015 à Libreville. © Gabonreview
Moukagni-Iwangou, le 3 janvier 2015 à Libreville. © Gabonreview
Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président de l’Union du peuple gabonais (UPG, aile Loyaliste) et président en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance, a tenu une conférence de presse, ce samedi 12 septembre, au cours de laquelle il a confirmé son refus d’entrer au gouvernement.

Face au doute subsistant chez des militants et sympathisants de l’opposition gabonaise, notamment des membres de l’UPG et du Front de l’opposition pour l’alternance dont il est l’actuel leader, Jean de Dieu Moukagni Iwangou a effectué une sortie pour mettre, rapidement, les points sur les «i». La présence de son nom dans la liste du nouveau gouvernement rendu publique la vielle par Daniel Ona Ondo ayant sonné, chez ses partisans et autres militants de l’opposition, comme un «acte de trahison» par rapport au déploiement d’énergie et à sa rhétorique de dénonciation du régime actuel et d’appel au changement.

Moukagni Iwangou a donc prononcé les mots tant attendus par ses fans : «J’ai dit non face à la transgression des valeurs démocratiques. Je dis non, non et non à l’entrée au Gouvernement», avant de souligner que «devenu par la force des choses un interlocuteur consulté, et tout naturellement courtisé, je viens, pour la deuxième fois de ma carrière politique, d’être invité à intégrer une équipe gouvernementale, sans mon accord préalable».

Le président en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance a expliqué qu’«il y a un véritable mariage de raison autour des valeurs qui sanctifient l’éthique démocratique, et dont la traduction la plus simple veut, qu’en République, une démarcation franche se fasse, entre la majorité qui doit gouverner, et une opposition, qui, a minima s’oppose, à maxima propose. Dirigé à l’endroit de ma personne, prise en sa qualité de mandataire d’un groupement majeur de l’espace politique gabonais, cette attitude traduit un mariage de raison entre un Peuple totalement désabusé par un système parvenu au bout de son cycle, et le Front de l’Opposition pour l’Alternance, qui symbolise aux yeux de l’opinion, l’alternative au sein et autour de laquelle, le Peuple fonde tous ses espoirs».

A la vérité, par cette attitude, explique le président de l’UPG, le peuple veut que puisse être préservé à notre pays, la possibilité de lui offrir une chance de renouvellement du personnel politique. C’est en cela qu’il précise que dans le commerce politique, le recours à un gouvernement d’ouverture, qui intègre diverses sensibilités politiques, ne peut être envisagé que dans un contexte de crise. Ce qui lui fait dire qu’il n’a eu «aucune peine à indiquer aux interlocuteurs mandatés en son temps sur la question, que le dialogue inclusif, mené dans le sens de la construction du pays autour de la transparence dans les procédures, dialogue fort opportunément proposé par l’opposition, était consubstantiel à toute hypothèse de collaboration de l’ensemble des fils du pays dans la gouvernance de la cité ».

Le dialogue n’ayant pas eu lieu, les préalables n’étant pas réunis, tel lui et son groupe l’auraient certainement souhaité, Moukagni Iwangou a usé d’une ironie corrosive pour se moquer du pouvoir en place qu’il estime «installé sur les certitudes du passé, qui voulaient que les promesses de paradis finissaient toujours par convaincre les hommes de peu de vertu». Selon lui, le «régime en place s’est engagé dans une voie solitaire, ignorant la montée en puissance d’une nouvelle élite, qui a beaucoup appris à côté d’une génération d’hommes de grande expérience».

Moukagni Iwangou souhaite que, pour «la résolution de l’injustice endémique qui prévaut encore trop au Gabon, forcément par le fait du régime», il conviendrait d’orienter les deniers attachés au traitement qui devait lui être servi «à reprendre au sein de la Fonction publique, avec affectations et bureaux précis, les 300 fonctionnaires laissés-pour-compte par le TSUNALI, mesure phare de la mandature, qui trouve curieuse satisfaction dans la détresse de nombreux compatriotes, et dans la détresse de leurs familles respectives».

Le leader politique dit donc avoir, sur ces différents points, parfaitement compris la réaction du peuple. «Et en cela, votre message, exprimé de la manière la plus manifeste depuis hier, m’a donné encore plus qu’avant, des raisons de me battre pour un combat, le combat de la bonne gouvernance, qui postule de la transparence dans les procédures», a-t-il déclaré.

Le président du Front qui était accompagné de la majorité des hiérarques de ce regroupement de forces de l’opposition, en a profité pour appeler à la mobilisation du peuple. «Pour remporter la seule victoire qui vaille, nous avons besoin d’un Peuple résolument mobilisé autour des objectifs, à la fois précis et concis, dont la pertinence doit être arrêtée par tous, et au besoin, reprécisée par tous», a-t-il fait remarquer indiquant également qu’ «à moins d’un an de l’échéance électorale majeure, il est urgent qu’un bénéfice d’inventaire se fasse», à l’effet de leur permettre de se «mobiliser autour de la transparence d’un processus électoral, totalement institué à l’avantage du régime en place».

Jean de Dieu Moukagni Iwangou a également relevé le fait que l’ouverture politique réalisée par un régime adossé à une majorité introuvable, n’est envisageable qu’en situation de crise. Pour lui, la crise est bel et bien là : la situation administrative du chef de l’exécutif ; le débat autour de Delta Synergie qui alimente le patrimoine d’une famille ; la Haute Cour de justice qui n’a jamais été mise en place ; la non révision de la liste électorale depuis 3 ans.

Il souhaite enfin une nouvelle impulsion qui doit mettre en résonance le peuple derrière ses dirigeants, pour «libérer un pays placé depuis 50 ans sous le joug d’une famille». Il dit ainsi «non face à la transgression des valeurs démocratiques», «non, non et non à l’entrée au Gouvernement». Un refus qui selon lui est un appel à une réelle mobilisation, un appel à l’unité du peuple gabonais, impatient de voir se réaliser le changement. Une rencontre citoyenne est donc été annoncée pour le 13 septembre 2015 à Glass.

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