C’est sous cette thématique que le Mouvement des Jeunes Upégistes (MJU) a inscrit sa rentrée politique à Libreville. Pendant trois (3), les délégués du mouvement venus de huit (8) provinces sur neuf (9) que compte le Gabon ont planché sur l’action responsable des militants. Le MJU par son président Anges Kevin Nzigou a saisi cette occasion pour récompenser les hommes et femmes de médias qui œuvrent chaque jour « pour l’émergence de la vérité et de la transparence ».
C’est la permanence du parti de l’Union du Peuple Gabon (UPG) à Glass, conduit par Moukagni Iwangou qui a abrité du 2 au 4 octobre les travaux. Cette rentrée qui intervient quelques semaines après la clôture de la tournée nationale du 18 août au 7 septembre dernier, a permis au bureau national de revenir sur les leçons de ce périple, en vue de mieux aborder l’avenir. Les jeunes upégistes ont pris la résolution de réagir face aux violations constantes des principes qui régissent la société gabonaise. C’est pour cette raison que ce mouvement appelle à « une politique de sécurité juridique forte et juste ».
Le 4 octobre qui était le dernier jour d’activité, a été consacré à la presse. En effet, le MJU a souhaité réunir autour d’un barbecue de presse, certains médias qui ont toujours fait montre d’ouverture dans le traitement de l’actualité politique. Le président du MJU l’a d’ailleurs indiqué, « ce barbecue est organisé pour rendre hommage aux femmes et aux hommes que vous êtes ouvriers inconnus de la démocratie ». Pour Ange Kevin Nzigou, « Il ne suffit pas d’honorer nos journalistes lorsqu’ils sont loin de nous ou disparus, il faut les respecter au quotidien. Il n’y a pas de République vivante sans citoyens informés, et il n’y a pas de citoyens éclairés sans presse indépendante et vigilante. A cet égard je me réjouis de relations difficiles, même si elles sont toujours aussi exigeantes, entre la presse et le nouveau pouvoir politique dans notre pays ».
Par ailleurs, les journalistes primés provenaient des médias, Gabon matin, Gabonews, Gabon Télévision, Echos du Nord, et un observateur de France 24. Cinq (5) journalistes au total ont reçu des prix sculptés à la pierre de Mbigou, démontrant ainsi l’attachement du MJU à la culture nationale. Toutefois, le président du MJU dans son propos circonstanciel a rappelé qu’ « On le sait trop peu, le journalisme reste un métier précaire pour beaucoup et cette fragilisation sur le plan social des journalistes rend d’autant plus nécessaire d’apporter, par la loi, aux équipes rédactionnelles la garantie de leur indépendance vis-à-vis des pouvoirs économiques et politiques ». Pour cette raison, il a suggéré que « comme pour les avocats dans les prétoires, comme pour les députés dans leur hémicycles, les journalistes doivent pouvoir bénéficier d’une immunité dans l’exercice de leur métier. Nous devons changer de façon de faire ».
Ange Kevin Nzigou n’a pas terminé son sans peindre l’état actuel du pays. En effet, pour le premier responsable du MJU, « précarisation et déclassement social, rabaissement de la République, désacralisation des valeurs, valorisation du vice : voilà le cocktail détonnant qui nous a été légué par le système cinquantenaire. Voilà pourquoi nous sommes profondément convaincus que nous ne devons pas seulement vivre une alternance, mais l’effondrement d’un système ». Cette déchéance du système, il la souhaite pour l’année prochaine, car « 2016 est l’année où nous disons : le moment est venu. Le moment est venu d’inventer un monde nouveau ». Achevant son propos, le président du MJU a lancé à la presse que « C’est par vous que commencera le déclassement des politiques du passé et le rayonnement des nouveaux ».
Les journalistes qui ont apprécié le geste du MJU n’ont pas manqué de rappeler qu’ils ne faisaient que leur travail tout en respectant l’éthique et la déontologie du métier. Néanmoins, à cette rencontre consacrée à la presse, on notait aussi la présence des étudiants du mouvement Etudiants Conscients de l’université Omar Bongo conduit par Nicolas Ondo Obame et le président du Conseil National de la Jeunesse du Gabon (CNJG), Andy Nziengui. Il a précisé pour l‘occasion afin de lever tout soupçon que « le CNJG ira toujours là où la jeunesse gabonaise sera. Il n’y pas de parti pris ».
Dans un avenir proche, le mouvement mettra en branle sa stratégie en vue de mieux porter « l’alternative citoyenne » qui est tout le sens de l’action du MJU aussi bien sur le plan national qu’international.
Dorian Ondo
