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Présidentielle 2016 / Mike Jocktane : «Le Gabon a besoin du renouvellement de sa classe politique»

A quelques heures de l’ouverture du congrès de l’Union nationale, le premier candidat déclaré aux primaires de ce parti réaffirme ses ambitions, évoque l’état civil d’Ali Bongo, le positionnement de Jean Ping et la situation qui prévaut à l’UN.

Gabonreview : Avant de vous déclarer candidat à la candidature de l’Union nationale, vous avez initié des rencontres avec les populations. Quel en était l’objectif ?

Mike Jocktane : J’ai effectivement fait un peu plus de 150 causeries à Libreville et dans le Gabon. Je voulais aller à la rencontre des Gabonais pour mieux les connaitre et les comprendre. Je peux dire de façon certaine que les Gabonais aspirent vraiment au changement. Ma candidature vise à répondre par l’affirmative aux nombreux appels que j’ai reçus.

Aujourd’hui candidat déclaré à la candidature de l’Union nationale, quel projet proposez-vous aux militants pour les faire adhérer à votre cause ?

J’ai un projet clair pour mon parti l’Union nationale mais je me dois de vous dire que mon offre politique originale à pour but de rendre possible la prospérité pour tous. J’irai le moment venu à la rencontre des Gabonais pour le leur présenter. Mon projet ne se limite pas seulement au parti, j’ai un projet de société que j’aurai le temps de proposer aux Gabonais.

Concernant le parti, je m’engage à le soutenir moralement, matériellement et financièrement notamment pour les élections législatives qui arrivent juste après la présidentielle. Je travaillerai à son implantation sur le plan national et ce même dans les lieux les plus reculés. Parce qu’un parti de pouvoir doit être fortement représenté à l’Assemblée nationale qui est l’émanation du peuple. Aussi, je contribuerai activement à faire entrer le parti dans la modernité en le dotant des outils qui lui permettront un usage efficace des nouvelles technologies de l’information.

Croyez-vous vraiment en vos chances de l’emporter quand d’aucuns persistent à penser que les dés sont pipés à l’avance, avec la supposée volonté de Zacharie Myboto d’imposer son gendre, Paul-Marie Gondjout ?

Si je pensais que les dés étaient pipés comme vous le dites, je ne me présenterai pas. Ceci étant, Paul-Marie Gondjout, qui est un proche, n’a même pas fait acte de candidature. En ce qui me concerne, je ne peux pas parler de chance parce que je ne me retrouve pas là par hasard.

Pour revenir sur la sincérité du processus de désignation du candidat, je vous rappelle que l’Union nationale est née juste après le hold-up électoral et la victoire confisquée par Ali Bongo et ses alliés. Croire en une supposée volonté d’imposer une personne c’est insulter la mémoire de tous ceux qui se sont battus pour que l’Union nationale soit ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Notre parti ne marchandera pas sa dignité et ne fera pas ce qu’il reproche aux autres et qui a fait qu’il a vu le jour. Si nous écoutons tout ce qui se dit dans les rues, il nous sera difficile d’avancer.

Vous vous dites confiant. Serait-ce de la naïveté ou une confiance aveugle vis-à-vis des instances du parti?

L’UN a des textes et des règles et nous ne faisons rien dans la naïveté. Nous n’avançons pas d’une manière aveugle. Nous faisons confiance certes aux membres du congrès, mais soyez rassurés que chaque fois que nous constaterons des zones d’ombre ou des irrégularités, nous saisirons la direction du parti afin qu’elle nous éclaire. Nous croyons aux valeurs de démocratie et de sincérité politique que nous prônons et nous savons qu’il ne se détournera pas de ses propres principes.

L’on rapporte qu’en dehors de votre candidature, aucune autre n’a encore été enregistrée, alors que le congrès est annoncé pour le 24 mars 2016. Qu’en est-il réellement ?

(Rire) Apparemment vous êtes plus informés des choses de mon parti que moi. Ce que je peux dire avec assurance, c’est que moi, je me suis déclaré candidat en introduisant mes dossiers auprès des membres du congrès. Je peux vous confirmer qu’il y a à ce jour en plus de la mienne deux autres candidatures. Je laisse le soin aux intéressés eux-mêmes de se faire connaitre.

Quelle lecture faites-vous du climat qui prévaut depuis des mois au sein de votre parti ? Comment appréciez-vous les nombreuses démissions et les sorties de certains de vos compagnons ?

Vous savez, l’Union nationale est un instrument de lutte pour la restauration de la dignité du Gabon et des valeurs qu’incarnent nos institutions. Chacun joue son rôle dans le processus de libération du Gabon. Certaines personnes ont été utiles au parti à un moment de son histoire. Si aujourd’hui par la force des choses ils ne sont plus avec nous, j’estime qu’ils ont fini de jouer leur rôle à notre coté. Au vu des ressources humaines que nous avons dans le parti, je ne doute pas qu’ils seront remplacés valablement.

Pour le reste, dès que je serai investi par le congrès, je m’engage à œuvrer au rassemblement utile.

On vous entend rarement vous prononcer sur l’état-civil d’Ali Bongo. Est-ce dire que ce sujet vous intéresse peu ?

Je suis simplement raisonnable en ne me mettant pas en avant dans une affaire que je sais être piloté professionnellement et efficacement par ceux-là mêmes qui ont toutes les cartes en mains. Moi, j’essaie de rester concentré sur les tâches qui me sont confiées.

Revenons à votre candidature. Vous vous sentez véritablement capable de mobiliser les Gabonais autour de celle-ci ?

Nous sommes indiscutablement l’alternative crédible et je dirai même la seule. Depuis plusieurs années, nous avons œuvré aux côtés du président AMO pour la restauration de la démocratie, seul gage de développement pérenne. Nous avons été auprès des populations, nous les avons écoutés, nous connaissons leurs besoins, nous avons les idées qu’il faut, les soutiens qu’il faut. Sans nous glorifier, nous pouvons offrir les meilleures conditions de vie aux Gabonais. Alors qu’ils nous fassent confiance.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que vous n’êtes pas prêt, du fait que votre entrée personnelle en politique ne date pas de si longtemps ?

Sachez qu’aujourd’hui, ce dont le Gabon a besoin c’est du renouvellement de sa classe politique. Pour espérer un nouveau départ vers un avenir promoteur pour notre pays, nous n’avons pas besoin de faire un recyclage de personnalités politiques qui auraient pu mener le combat que nous menons aujourd’hui sous Omar Bongo. Le Gabon a besoin de nouveaux hommes. Dire que mon entrée en politique ne date pas de longtemps est encore une preuve que nous sommes l’alternative crédible pour ce changement tant espéré.

N’empêche. Vous devez à la vérité de reconnaître que votre popularité n’est pas encore faite pour prétendre susciter l’adhésion des membres de l’UN…

J’aimerais que les Gabonais et les membres de l’UN me jugent en fonction de mon projet de société et des idées que je propose pour l’aboutissement de notre lutte.

Vous n’avez pas cessé de revendiquer votre appartenance au Front de l’opposition pour l’alternance. Quelle appréciation faites-vous du positionnement actuel de Jean Ping?

Je reconnais à Jean Ping le droit de se présenter à cette élection. Nous étions ensemble dans le Front mais nous n’avons malheureusement pas réussi à nous accorder sur les buts, les méthodes et le calendrier. Cette situation ne doit pas faire de nous des ennemis. Je pense naïvement que rien n’est perdu et, plus tard, pour l’intérêt du Gabon, nous nous retrouverons.

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