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Periscope, Snapchat, Facebook : la présidentielle gabonaise se dispute aussi sur les réseaux sociaux

Periscope, Twitter, Instagram ou encore Snapchat : peu utilisés ou encore inexistants lors de la campagne de 2009, les réseaux sociaux bousculent celle de 2016.

Les candidats à la présidentielle du 27 août le savent : l’accès au Palais du bord de mer passe par la conquête de la jeunesse. Les chiffres parlent d’eux-même : selon un dernier recensement, 62,3 % de la population a moins de 24 ans.

Raison qui explique en partie leur forte mobilisation sur les réseaux sociaux, également investis par leurs soutiens et équipes de jeunes communicants pour vanter les programmes de chacun.

Débuts timides sur Snapchat

Si leur présence sur Facebook – où est né en 2011 le très influent forum Infos Kinguélé – est loin d’être une surprise, celle de Guy Nzouba-Ndama sur Snapchat était plus inattendue. Dans la foulée de sa candidature et de son arrivée sur Twitter en avril, l’ancien président de l’Assemblée nationale s’est doté d’un compte Snapchat, l’application de partage d’images éphémères très prisée des plus jeunes.

Reste que Guy Nzouba-Ndama, seul candidat présent sur ce réseau social, n’a pas encore envoyé un seul snap. « Nous attendons le lancement de la campagne pour utiliser Snapchat », explique Marceau Malekou, membre de son équipe de campagne. « Nous comptons occuper cet espace, puisque la jeunesse gabonaise, très importante pour nous, est aussi très connectée », poursuit-il, avançant qu’il est tout de même peu probable que le candidat envoie lui-même des snaps.

Periscope, l’appli la plus prisée de l’opposition

Si l’application Snapchat reste donc confidentielle, Periscope est en revanche massivement utilisée, en particulier par les ténors de l’opposition. Les causeries de Jean Ping, du parti Héritage et Modernité, ou encore de Casimir Oyé Mba y sont quasiment toutes diffusées, quand le réseau le permet.

« C’est un moyen de compenser le retard du temps de parole accordé à l’opposition à la télévision », fait valoir l’un des responsables de l’équipe de communication de Casimir Oyé Mba, candidat de l’Union nationale, dont une page YouTube est également en préparation.

Une utilisation parfois à double tranchant : Periscope permet aussi aux spectateurs de donner leurs avis sur le contenu d’une vidéo, à moins de limiter la possibilité de commenter aux seuls utilisateurs suivis par le diffuseur. Conséquence, les commentaires négatifs – voire injurieux – peuvent parfois fuser, et provoquer un effet désastreux sur la communication des candidats.

Distribuer les coups aux adversaires

Car s’il s’agit de séduire le jeune électorat et de relayer leur campagne, ces outils sont aussi utilisés pour distribuer les coups aux adversaires politiques. Et dans le climat parfois délétère qui anime la période pré-électorale, les partisans des différents candidats ne manquent pas de perturber en direct les causeries de leurs concurrents.

« C’est de bonne guerre et nous retenons surtout les commentaires positifs », soulignait début mai un membre de l’équipe de Jean Ping après un live Periscope chahuté. « Nous avons fait le choix de la politique, nous savons que cela fait partie des risques », renchérit pour sa part l’un des communicants de Casimir Oyé Mba, qui, comme la plupart des candidats, ne manie pas directement ses multiples comptes.

De nouveaux espaces que n’a pas encore investi la présidence, qui a préféré ouvrir un compte Instagram, où la première photo d’Ali Bongo Ondimba a été publiée le 25 mai 2016.

Catalyseur des tensions

Sans oublier Twitter et surtout Facebook, devenu un incontournable outil de communication politique de la présidence. Un réseau social qui cristallise aussi les tensions à l’approche de l’élection. Dernier exemple en date, la plainte en diffamation déposée par Ali Bongo Ondimba [en sa qualité de citoyen, NDLR] à l’encontre de Jean Ping et dont le tribunal correctionnel de Libreville s’est depuis dessaisi.

En cause, un message publié le 17 mai sur la page Facebook officielle de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, dans lequel ABO y était qualifié de « pyromane » ou encore de « génocidaire ».

Interviewé sur le sujet, Jean Ping a affirmé que la publication sur ses comptes était déléguée à son équipe de communication. « Je ne manipule rien, je n’utilise rien; mes collaborateurs, oui », a-t-il affirmé à Jeune Afrique.

« Ces mots ont au départ été prononcés par le pouvoir, Jean Ping ne fait que s’en défendre et renvoie ces termes à son expéditeur », affirme son équipe de campagne. Sur les réseaux sociaux comme dans les causeries, chaque camp se renvoie donc la balle.

Claire Rainfroy

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