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Parti socialiste français au Gabon : vous avez dit ingérence ?

« Une alternance [au Gabon] serait signe de bonne santé démocratique », affirme le PS dans son dernier communiqué sur la présidentielle. La presse s’enflamme.

Tandis qu’au Gabon, les esprits s’échauffaient en attendant le verdict des urnes, dimanche soir, soit le lendemain du vote, le Parti socialiste français s’est fendu d’un communiqué dans lequel il estime qu’« une alternance [au Gabon, NDLR] serait signe de bonne santé démocratique et un exemple ». Allant jusqu’à spéculer sur une avance certaine de l’opposant Jean Ping. Une polémique dont se seraient bien passés les Gabonais, à quelques heures de l’annonce fatidique du nom du vainqueur. Mais aussi parce qu’en 1963, la France était déjà intervenue pour ramener au pouvoir le président Léon Mba, écarté par un coup d’État. Les paras français avaient aussi été déployés en 1990 pour consolider le régime vacillant d’Omar Bongo, alors que la seconde ville du pays, Port-Gentil, était en proie aux émeutes.

La Françafrique à l’ancienne

Alors que les camps du président sortant Ali Bongo Ondimba et de son principal rival Jean Ping, ex-cacique du régime du défunt Omar Bongo, revendiquent tous les deux la victoire, le quotidien national gabonais L’Union dénonce une « intervention scandaleuse et délirante dans les affaires intérieures du Gabon » du parti au pouvoir dans l’ancienne puissance coloniale. « Ces spécialistes du Gabon des bords de Seine » appellent « à éloigner la famille Bongo du pouvoir, sauf que le principal adversaire du président a fait lui-même partie de cette famille, puisqu’il est le père des enfants de la grande sœur » d’Ali Bongo, ajoute L’Union. A contrario, la presse d’opposition exultait : « Le Parti socialiste français reconnaît la victoire de Ping », titre ainsi en une La Loupe.

Les Échos du Nord juge de son côté que « pour le PS en France, BOA [Bongo Ondimba Ali, NDLR] est battu. L’emploi du conditionnel dans le texte est tout simplement une convenance diplomatique. » En 2009, l’opposition gabonaise avait accusé le président français d’alors, Nicolas Sarkozy (droite), d’avoir pesé dans l’élection d’Ali Bongo après le décès d’Omar Bongo qui avait dirigé le pays pendant 41 ans. L’opposition avait violemment contesté cette élection, notamment à Port-Gentil, la capitale économique du pays, où le consulat de France avait été incendié.

Sur la Toile, les internautes ont aussi commenté la position du PS :

Jean Paul Luciani
‏@04c1d614db84401
Quelle suffisance… mais de quoi je me mêle❔
La rue de #Solferino qui donne des leçons de morale…
???
#Gabon2016 ?

Thomas Hofnung
‏@THofnung
#Gabon Au diable l’accusation d’ingérence! Le PS a tranché et choisit son camp avant la publication des résultats…

Paris dans l’œil du cyclone

Ce 30 août, le communiqué était repris par des journaux gabonais d’opposition qui se félicitent de sa teneur, le PS indiquait qu’il serait d’une « extrême vigilance » à l’heure des résultats. Faut-il rappeler que cela fait plus d’un demi-siècle que le Gabon est l’un des prés carrés de la Françafrique ? L’élection au Gabon intéresse évidemment la France, l’ex-puissance coloniale qui compte encore 10 000 ressortissants sur place. À Paris, le Parti socialiste a prévenu qu’il « serait d’une extrême vigilance » à l’heure des résultats, quitte à se mouiller un peu plus ? Le communiqué est clair : « Voilà plus d’un demi-siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple », ajoute le PS. « Ingérence et néocolonialisme », dénonce le porte-parole d’Ali Bongo.

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