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Gabon: Mgr Basile Mvé Engone appelle toutes les parties à se ressaisir

Au Gabon, Monseigneur Basile Mvé Engone est intervenu, ce samedi 3 septembre, pour la première fois depuis la réélection contestée d’Ali Bongo. Lors d’une conférence de presse, à la cathédrale Sainte-Marie, l’archevêque de Libreville a appelé toutes les parties à se ressaisir pour faire baisser la tension et trouver une solution.

Si à Libreville, la tension est redescendue d’un cran, un jeune homme a trouvé la mort à Port-Gentil, vraisemblablement lors de heurts avec les forces de l’ordre. Un policier est également mort ces dernières heures, ce qui porte à sept le nombre de victimes depuis le début de la crise.

Le représentant de l’Eglise catholique au Gabon, Mgr Basile Mvé Engone, a adressé un message à la Nation dans lequel il égratigne le processus électoral.

« Nous rappelons que l’élection présidentielle vaudra au Gabon sa crédibilité et sa responsabilité au niveau national et international. En même temps, nous disons que le manque de vérité dans le jeu démocratique et le non-respect des droits de l’homme ont souvent servi de terreau aux crises politiques », a-t-il déclaré.

Mgr Basile Mvé Engone poursuit son discours en citant le pape Benoit XVI et en rappelant que « le non-respect de la Constitution nationale, de la loi ou du verdict des urnes là où les élections ont été libres, équitables et transparentes, manifesterait une défaillance grave dans la gouvernance et signifierait un manque de compétence dans la gestion de la chose publique », a-t-il précisé.

Lors de son intervention, le plus haut prélat catholique gabonais a tenu également à souligner que l’actuelle situation postélectorale « plonge une fois de plus » le pays dans une « crise aigüe et multiforme » avant d’ajouter que « ces manifestations sont désastreuses » et qu’elles créent « un malaise généralisé ».

L’Eglise disponible pour jouer les médiateurs

Pour sortir de la crise, Mgr Basile Mvé Engone demande, en premier lieu, que toutes les parties se ressaisissent pour faire baisser la tension et trouver une solution.

Il appelle ensuite à la médiation et cite, en fait, la sagesse africaine qui veut que quand deux frères se disputent, un tiers intervient. Et c’est là qu’il demande à l’Union européenne, l’Union africaine et l’ONU d’aider le pays à sortir de cette spirale. Il estime que, comme le Gabon a souvent joué les intermédiaires dans des crises à l’étranger, la Nation doit à son tour pouvoir compter sur un médiateur extérieur.

A la question de savoir si l’Eglise peut jouer un rôle, il répond que c’est d’abord à la communauté internationale d’agir. Ceci étant, si la conférence épiscopale est sollicitée, elle aidera.

Enfin sur la question cruciale de la transparence et le recomptage des résultats, monseigneur Mvé Engone a une position plutôt intermédiaire.

Pour lui, si c’est la seule solution, pourquoi pas ? Mais peut-être qu’il faudrait explorer d’autres voies, explique-t-il sans préciser lesquelles. Des voies qui seraient en tout cas plus paisibles et qui aboutiraient à la même solution.

Calme précaire à Libreville

Un calme précaire régnait, dans la matinée de ce samedi, à Libreville et c’est très impressionnant de voir comment, en à peine 24 heures, le niveau de sécurisation de Libreville a baissé.

Même dans les PK (quartiers) où les violences ont été fortes, la société de nettoyage a repris du service. Apparemment, des patrouilles de nuit ont permis de limiter les pillages qui étaient très nombreux là-bas. A Plein Ciel, autre quartier chaud, les militaires ont dégagé les barricades.

Dans la ville en général, des magasins d’alimentation ont rouvert et ont d’ailleurs été pris d’assaut.

Sur le boulevard Triomphal, artère très touchée parce que pas mal de bâtiments officiels se trouvent là-bas, les restes des barricades et des affrontements ont été déblayés, nettoyés. Par ailleurs, les carcasses des voitures calcinées ont été enlevées et la circulation est quasi normale.

Au boulevard Charbonnages, le nettoyage n’est pas terminé. Sur la chaussée, il reste encore beaucoup d’objets calcinés comme par exemple des voitures, des kiosques ou encore des électroménagers.

A noter également qu’il n’y a plus de policiers à l’échangeur alors que la présence des forces de l’ordre y était encore impressionnante il y a deux jours puisqu’on est à peine à 100 mètres du quartier général (QG) de Jean Ping.

Un mort à Port-Gentil

Si un calme précaire règne à Libreville, au cours de ces dernières douze heures, en revanche, on déplore un mort, dans la nuit de vendredi à ce samedi, à Port-Gentil. Un jeune homme a été tué par balles par les forces de l’ordre, selon une source officielle jointe sur place par RFI.

La victime faisait partie d’un groupe de jeunes qui aurait attaqué une patrouille de police et aurait été tuée lors de la riposte.

Une manifestation de protestation d’autres jeunes s’en est suivie, dans la matinée de ce samedi, dans la capitale économique gabonaise.

Le corps nous a été arraché par la population, parce qu’ils vous eux-même transporter le corps jusqu’aux pompes funèbres pour dire que mon frère est mort en martyre, selon leurs propos.

Oswald Moukassa
Par RFI Publié le 03-09-2016 Modifié le 04-09-2016

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