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Crise postélectorale : «Au Gabon, j’y vis comme si j’étais en résidence surveillée», dixit Jean Ping

Actuellement à Paris, l’ancien candidat à la dernière élection présidentielle s’est confié au quotidien Libération, le 28 octobre dernier, avec lequel il a évoqué les raisons de sa présence sur le sol français, ainsi que ses conditions de départ de Libreville.

Quelques heures seulement après son arrivée à Paris, le 28 octobre dernier, Jean Ping a accordé son premier entretien à la presse française. En l’occurrence le quotidien Libération, avec lequel il est longuement revenu sur les contours de son séjour en France. Une «visite politique» qui n’était cependant pas donnée.

«Il a tout de même fallu que l’Onu envoie une lettre pour demander qu’on me laisse enfin sortir du pays (…) Je n’ai su que la semaine dernière que je pouvais quitter le pays », a révélé l’ancien candidat à la dernière élection présidentielle, ironisant sur sa présence en France, où il dit être venu respirer le vent de la liberté. En effet, a-t-il raconté : «(Au Gabon, ndlr) j’y vis comme si j’étais en résidence surveillée. Devant ma maison, il y a en permanence un camion de gendarmes et même parfois un tank».

Une situation dénoncée par Jean Ping, persuadé que tôt ou tard, l’actuel chef de l’Etat tombera de son piédestal. «Ali croit qu’il peut utiliser la force pour se maintenir au pouvoir. Mais cette fois ça ne marchera pas. Tous les dictateurs avant de tomber croient qu’ils sont encore puissants. Et ce n’est pas parce qu’on entend plus parler du Gabon ici en France que la situation s’est stabilisée», a-t-il déclaré, avant de revenir sur la situation chaotique que traverse le pays.

«Tous les jours, des grèves éclatent, il n’y a pas eu de rentrée scolaire et les écoles sont fermées pour une durée indéterminée. Les gens ne vont pas manifester dans la rue, parce qu’ils ont peur qu’on leur tire dessus. Mais ils continuent à s’opposer comme ils le peuvent», a déploré Jean Ping, saluant au passage la mobilisation des Gabonais de l’étranger, qui exigent, eux aussi, qu’on leur rende «la victoire électorale confisquée par un régime qui est en place depuis cinquante ans».

Accueilli en triomphe à son arrivée à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, le principal challenger d’Ali Bongo à la dernière présidentielle n’a pas manqué d’adresser une pique à son adversaire. «Vous pensez qu’Ali, lui, peut sortir du pays ? La diaspora lui réserverait certainement un accueil un peu différent de celui qu’elle m’a offert», a-t-il lâché.

Jean Ping a réitéré sa confiance à la communauté internationale. «C’est elle qui nous a incités à respecter les institutions et à déposer un recours devant la Cour constitutionnelle après la première proclamation des résultats», a-t-il rappelé. S’il a dit ne pas regretter son choix, il a cependant mis la communauté internationale face à ses responsabilités.

Après son séjour en France, Jean Ping se rendra également aux Etats-Unis, notamment à Washington, où il poursuivra «la détermination du peuple gabonais à prendre en charge son destin et à ne pas se laisser imposer ce coup d’état militaro-électoral».

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