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Gabon : Plus de 2 000 fonctionnaires mis en bons de caisse

Il est reproché à ces agents des ministères de la Santé publique et des Affaires sociales le non-respect de la continuité de service public durant leur mouvement de grève illimitée.

Le gouvernement gabonais vient de décider de la mise en bons de caisse d’environ 2 000 agents relevant des ministères de la Santé publique et des Affaires sociales. Selon un communiqué rendu public par le Trésor public, cette mesure intervient à la suite du constat selon lequel le principe de continuité du service n’a pas été assuré durant la période de grève.

En effet, ces fonctionnaires qui sont pour la plupart des syndicalistes, observent un mouvement de grève illimitée depuis le 15 mai dernier. Ils réclament à l’Etat une régularisation de leur situation administrative et financière, l’ouverture des écoles de santé sur l’ensemble du territoire, des formations continues pour le personnel et la Prime d’incitation à la performance (PIP).

«Il convient de préciser, avant tout, que la mise en bon de caisse n’est pas une suspension de salaire. Il s’agit d’une opération régulière de contrôle de l’effectivité du service fait par les agents. Cette opération permet de réaffirmer le principe de continuité du service à réaliser par chaque agent afin de justifier le principe selon lequel l’Etat paie après service fait. L’opération de mise en bon de caisse est une opération de gestion des ressources humaines permettant d’authentifier chaque agent se réclamant d’un poste de travail», relève le communiqué.

Pour les pouvoirs publics, cette mesure vise à mettre de l’ordre dans les rangs. «Il s’agit d’une opération d’assainissement qui vise à mettre à jour l’effectivité des postes de travail existants tout en certifiant et en créant des codes d’établissement pour ceux qui n’en ont pas. Cette opération vise également à connaître la taille réelle de chaque structure administrative à travers les agents qui y sont affectés et de justifier le coût salarial de chaque agent et de chaque structure. Elle vise à corriger les erreurs matérielles contenues dans les situations administratives de chaque agent», poursuit le texte.

Pour le gouvernement, il est question de repérer les électrons libres, les déserteurs, ceux qui continuent à proroger volontairement leur temps de stage, stopper le paiement des fonctionnaires expatriés et qui continuent de percevoir un salaire une fois retournés dans leurs pays respectifs, dresser une cartographie des effectifs et maîtriser la masse salariale.

«Cette opération vise aussi à identifier les agents qui travaillent effectivement et qui, une fois les informations mises à jour, seront immédiatement remis dans leur mode de règlement habituel pour compter du mois de juillet 2017», précise le Trésor Public. Cependant, ceux ayant abandonné leurs postes pourront subir des sanctions encore plus sévères. «Les autres par contre seront maintenus en Bon de caisse, voire suspendus dès le mois de juillet s’il n’y a ni reprise de service, ni identification claire de leurs positions», prévient le communiqué.

Même si pour certains cette mesure s’apparente à une guerre contre les syndicalistes, pour les pouvoirs publics, l’opération en cours rentre en droite ligne de l’assainissement du fichier solde de l’Etat. La mise sur bon de caisse est un mode de gestion utilisé par l’administration pour vérifier le service fait par les agents de l’Etat.

«Le gouvernement rappelle que la mise en bon de caisse constitue simplement un changement du mode de règlement, habituellement usité par l’Administration pour des besoins de contrôle de l’effectivité de la présence au poste des agents, de la réalisation des missions de service public par ces agents et de la vérification de la localisation géographique de chaque agent», conclut le communiqué.

Loin d’être une initiative des ministres du Budget, Mathias Otounga Ossibadjouo, et de la Fonction publique, Jean Marie Ogandaga, cette mesure de mettre ces agents sur bon de caisse a été prise en application de la Loi, sur instruction du Premier ministre. Pour ceux qui ont violé la règle, c’est-à-dire ceux qui ont troublé l’ordre public, leurs salaires seront suspendus et leurs bons de caisse vont retourner au trésor public.

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