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VIDEO. Gabon : Ali Bongo accusé d’avoir fait tirer à balles réelles sur l’opposition

A la tête du Gabon à la suite d’Omar Bongo, son fils Ali est accusé d’avoir fait ce que son père n’a pas osé en quarante ans : faire tirer à balles réelles sur ses opposants. « Complément d’enquête » a obtenu de le rencontrer, ainsi que des membres de l’opposition présents cette nuit-là. Extrait.

Complément d’enquête. Gabon : Ali Bongo accusé d’avoir fait tirer à balles réelles sur l’opposition
Le 31 août 2016, Ali Bongo est réélu à la présidence du Gabon, mais personne n’y croit. Jean Ping, son adversaire, a déjà annoncé sa victoire. Ses partisans descendent dans la rue pour crier à la fraude et, dans la nuit, mettent le feu à l’Assemblée nationale. Le paisible Etat d’Afrique équatoriale plonge dans le chaos, les émeutes, le pillage. Ali Bongo est accusé d’avoir fait pire que son père en quarante ans de « dictature soft » : donner l’ordre de tirer à balles réelles sur ses opposants. Extrait de « Complément d’enquête » sur le clan Bongo.

Ces images de blessés ensanglantés diffusées dans le magazine le 6 juillet 2017 ont été tournées le soir même. Laurent Dy, coréalisateur de ce reportage, est retourné sur les lieux avec un opposant présent en même temps que des centaines d’autres, quand l’assaut a été donné contre le QG de Jean Ping : « Il y avait plein de monde. Ils ont tiraillé. Tous ceux qui étaient là sont tombés. Ils sont morts », raconte-t-il. Le lendemain, des journalistes français ont pu tourner à Libreville et ont rapporté des images de corps transpercés de balles étendus dans les morgues, de cérémonies mortuaires improvisées en pleine rue et de femmes pleurant la mort d’un de leurs proches. Combien de Gabonais ont-ils été tués par balle après cette réélection contestée ?

Le bilan du 31 août 2016 s’élèverait à 29 morts, selon l’opposition

Annie Lea Meye est une militante de l’opposition. Elle a été chargée par Jean Ping (avec qui elle a aujourd’hui pris ses distances) de compter les morts. « Nous sommes sûrs de vingt-neuf décès, dont vingt-trois clairement identifiés (les parents n’ont pas voulu révéler l’identité des autres, dit-elle). Toutes ces personnes n’ont fait que revendiquer leur vote. Mourir pour ça, c’est ahurissant, traumatisant. » Les dires de l’enquêtrice sont confirmés par une douzaine de familles de victimes. Son rapport a été transmis à la Cour pénale internationale.

Le président Ali Bongo, lui, conteste ce bilan. Selon lui, seuls quatre pillards ont été abattus durant les émeutes. Aujourd’hui, il veut tourner la page et « espère pouvoir dire, dans sept ans, qu'[il a] bien travaillé ». Quant à bénéficier de la même longévité au pouvoir que son père, voilà qui lui « paraît difficilement envisageable ». En réalité, il n’est même pas sûr de terminer son mandat, car le pays gronde… Après un demi-siècle de pouvoir, les Bongo pourraient bien voir le trône leur échapper.

Extrait d’un hors-série de « Complément d’enquête » diffusé le 6 juillet 2017 : « Le clan Bongo : une histoire française ».
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