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Crise postélectorale : L’art d’exacerber les tensions

Ces dernières semaines, les différents soutiens du pouvoir n’ont pas cessé de multiplier des actes de nature à exacerber les tensions nées de la réélection contestée d’Ali Bongo en août 2016. L’intéressé, lui, ne semble pas prendre toute la mesure de la dangerosité des déclarations de ses «amis».

Après avoir tenté d’apaiser les tensions nées de la réélection d’Ali Bongo, en août 2016, par le dialogue politique national, les participants à ces assises auraient-ils décidé d’opter pour le contraire de ce qu’ils ont prêché deux mois durant à Angondjé ? On pourrait répondre par l’affirmative. Ces dernières semaines, les différents soutiens du président sont entrés dans l’invective, la provocation et les accusations pour le moins invraisemblables. Leur cible est toute désignée : Jean Ping, qui continue de contester la victoire d’Ali Bongo, en se présentant comme «le président élu du Gabon».

Seulement, les agissements des différents soutiens du président de la République comportent un risque pour la cohésion des Gabonais et le retour de la sérénité dans le pays. La sortie, en juillet dernier de Pacceli Bikoro, cofondateur du Front uni des jeunes de l’opposition (Fujo), est à compter parmi ces comportements à risque. En effet, réagissant au dépôt de la plainte d’un franco-gabonais avec lequel il a affirmé avoir travaillé aux côtés de Jean Ping pendant la dernière campagne électorale, le jeune leader politique a prétendu que le candidat de l’opposition avait pour projet de s’en prendre aux militaires. Une attaque à l’arme chimique aurait été fomentée par Jean Ping et certains de ses lieutenants.

Si les accusations du membre du Fujo sont aussi invraisemblables et qu’aucune preuve pour les étayer n’a été apportée par leur auteur, certains, y compris au sein du pouvoir, ont vu dans cette sortie une manœuvre des «amis» d’Ali Bongo pour tenter de discréditer son principal rival, alors que la Cour pénale internationale (CPI) s’est récemment montrée intéressée par les cas de violence enregistrés au Gabon avant et après le 27 août 2016. Pour beaucoup, la sortie de Pacceli Bikoro n’a en réalité qu’un seul résultat : attiser les tensions et la colère que certains, au sein de l’opposition, s’efforcent de contenir.

La sortie, le 28 juillet dernier, d’Alain-Claude Billie-By-Nze, Pacôme Moubelet, Blaise Louembé, Simon Ntoutoume Emane et Ali Akbar Onanga Y’Obégué, elle non plus, n’est pas pour calmer les ardeurs des contempteurs du régime. Bien au contraire. Portant presqu’ouvertement des injures à l’encontre de Jean Ping et de ses soutiens, ceux que l’on nomme désormais «Les Hommes du président», ont raté le coche. S’ils ont prétendu militer pour la paix, il est forcé de constater que c’est bien le contraire que leur sortie maladroite pourrait occasionner. Pour preuve, se réclamant tous du Parti démocratique gabonais (PDG), ils ont été désavoués par le secrétaire général dudit parti, le 1er août.

Toutefois, une question se pose : que dit Ali Bongo de tout ça ? Le président de la République, que ces derniers prétendent défendre, se satisferait-il de ces agissements ? Y a-t-il encore un pilote à bord ? Chacun, autour du chef de l’Etat est-il désormais libre de faire et de se conduire comme bon lui semble ? En tout cas, pour beaucoup, il est nécessaire que les provocations cessent de parts et d’autres du camp du pouvoir et de Jean Ping. Mais surtout, il est plus qu’urgent qu’Ali Bongo frappe du poing sur la table, voire qu’il sévisse, si tant est qu’il souhaite le retour d’une sérénité véritable dans son pays…et qu’il ne partage pas les agissements des siens. Même Faustin Boukoubi en doute.

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