Sept mois après avoir ouvert le feu sur les éco-gardes et les agents de la brigade mobile du Parc national de Moukalaba Doudou, dans la Nyanga (Sud), trois «dangereux» trafiquants d’ivoire ont été appréhendés par les éléments de la police judiciaire.
Il s’agit d’Ibrahim Mapangou Dama, le cerveau de la bande, Nziengui Mihindou, un de ses lieutenants, et le receleur Ndinga Mohamed alias Sam, qui ont été écroués à la prison centrale de Tchibanga. Selon une source proche du dossier, Alain Moussavou, un autre élément de la bande spécialisé dans la fabrication des munitions, court encore et se trouverait à Port-Gentil.
Les faits remontent à juin 2012, lors d’une «patrouille nocturne de surveillance en périphérie du Parc, dans le cadre de la sécurisation des ressources faunistiques car nous étions en période d’ouverture de chasse. Autour de 8 heures dans la zone de Baniara où notre ronde était élargie, nous avons aperçu et identifié un individu redouté dans le braconnage accentué mais aussi, grand trafiquant d’ivoire et de chanvre indien qui donnait l’impression d’être en panne alors qu’il attendait ses chasseurs qui étaient encore en forêt», raconte le commandant Nzengué, joint au téléphone par l’AGP.
Le commandant Nzengué a indiqué que c’est vers 4 heures, qu’ils ont entendu le ronflement d’un véhicule qui roulait à vive allure. «A l’approche de la barrière, nous étions surpris de reconnaitre le véhicule d’Ibrahim Mapangou Dama lui-même au volant. Quelques minutes plus tard l’équipe mobile s’embarque et suit le véhicule. Aussitôt deux détonations d’un calibre 12 retentissent, la poursuite est vraiment lancée et soudain retentit un troisième coup de fusil dont les plombs atteignent le véhicule sur le pare-brise et le toit. Au total 5 coups de fusil ont été tirés contre nous pour la simple raison qu’ils transportaient la viande d’éléphant», a-t-il poursuivi.
En échappant aux éco-gardes, les trafiquants avaient pu se faire quelques ristournes en vendant leur butin, notamment une pointe d’ivoire au prix de 320 000 francs CFA. Ibrahim Mapangou Dama a été épinglé à Libreville où il avait trouvé refuge. Au Gabon, les trafiquants d’ivoire encourent des peines allant de trois à six mois de prison, ainsi que des amendes comprises entre 100 000 et 10 millions de francs CFA.
