Pourtant saluée par l’ensemble des ministres du premier gouvernement de l’ère Ali Bongo Ondimba, la journée citoyenne est bel et bien morte, mais pas pour les agents du ministère de la Santé dont le patron, sur le même modèle, vient de créer la journée Gabon hôpital propre.
Trois ans après son instauration, par le gouvernement Paul Biyoghé Mba, et de multiples tentatives sans grand succès, la journée citoyenne dont le but était de permettre aux Gabonais, de mettre en pratique et cultiver, dans leur environnement immédiat, la notion de salubrité afin de rendre les villes plus propres, vient de montrer ses limites.
Ainsi après avoir tiré les leçons de la non-prise en compte et du non-respect de la journée citoyenne instaurée en juillet 2010 sur l’ensemble du territoire national, en général, et au sein du département de la Santé en particulier, le professeur Léon Nzouba tente de sauver le concept. «Nous voulons nous approprier de façon pérenne, la journée citoyenne que nous allons dénommer « Gabon hôpital propre ». Il s’agira de nous rendre nous-mêmes sur le terrain pour inciter et encourager nos collaborateurs à faire de même, pour que cette journée soit consacrée à la propreté de l’hôpital, c’est-à-dire depuis l’infrastructure, en passant par le médicament, jusqu’à l’élément technique», a expliqué Léon Nzouba.
Pour le ministre de la Santé, qui vient d’assigner à son département une réorientation de la journée initialement dite citoyenne. Ce sera l’occasion pour le personnel de santé, les membres administratifs dudit ministère de se rendre tous les premiers mercredis du mois sur le terrain pour nettoyer et assainir les différents centres à vocation sanitaire.
Outre le changement de dénomination apporté à ce projet, il vise les mêmes objectifs que ceux de la journée citoyenne, morte de sa belle mort au bout trois ans à peine sans réelle existence. La stratégie et les jours retenus restent en effet les mêmes. De ce fait, il importe de se questionner sur les réelles ambitions de cette «initiative made by Léon Nzouba» et la différence que pourra apporter ce «Gabon hôpital propre» par rapport à la journée citoyenne du gouvernement Biyoghé Mba, quand on sait que les agents du département de la santé n’avaient pas besoin de cette «nouvelle vision» pour réussir où ils ont échoué au même titre que tous les Gabonais depuis 2010.
Les réels problèmes du système sanitaire gabonais sont connus de tous. L’hôpital gabonais est aujourd’hui très souffrant, aussi souffrant que ses patients. Les déficits chroniques sont nombreux à savoir : le manque d’effectif compétent et adéquatement formé, des conditions de travail difficiles non seulement pour les médecins, mais aussi pour le personnel de soutien, le sous-équipement qui fait que l’hôpital gabonais peine continuellement à assumer sa mission.



