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Chronique d’un « Boycott » Flop: Rapport sur la Victorieuse Tournée du Patriote du BDP-Gabon Nouveau en France

Montclair, New Jersey, le 6 juin 2005 (BDP Presse) – Communiqué de Presse, Pour diffusion immédiate

Note: Pour voir la version PDF du rapport, cliquez ici.

A. Introduction
B. Tournée du Patriote, Omar Bongo et l’Opération « Boycott »
C. Tournée du Patriote et rôle de la France
D. Tournée du Patriote et Impact du BDP en France
E. Conclusion
A. Introduction

Le régime Bongo vient de subir le camouflet le plus humiliant de son histoire. La Tournée du Patriote du BDP-Gabon Nouveau en France du 27 mai au 1 juin 2005 s’est bel et bien tenue, malgré les multiples tentatives de sabotage orchestrées par le régime dans le but de freiner la marche inexorable du BDP vers la vigoureuse revendication des droits des Gabonais. Le BDP, au travers de sa délégation composée du Dr. Daniel Mengara (USA), du Dr. Bruno Ella (Bordeaux), de Messieurs Alexandre Ondo Ndong (Rennes) et Vincent Essono (Bordeaux) et de la secrétaire, chargée du protocole du BDP, Madame Ayari (USA), a pu parcourir l’Hexagone et livrer son message d’espoir aux Gabonais de France.

A ce titre, la direction du BDP-Gabon Nouveau, notamment le Comité directeur, tient à remercier les Gabonais qui ont vaincu leur peur et qui se sont rendus aux meetings pour discuter de leur pays avec la délégation BDP. Le Comité directeur du BDP-Gabon Nouveau rend également hommage aux organisateurs des réunions dans les diverses villes parcourues, notamment le Dr. Bruno Ella et Monsieur Vincent Essono (Bordeaux), Monsieur François Mouely Nziengui (Nancy), Monsieur Jean-Pierre Ele (Amiens), Monsieur Alexandre Ondo Ndong (Rennes) et Madame Félicité Vincent (Paris).

La Tournée du Patriote ne fut pas facile car le régime Bongo, et dans une moindre mesure, la France, auront tout tenté pour empêcher le BDP de s’exprimer. Le régime Bongo parce qu’il a peur de la vérité véhiculée par le BDP; la France parce qu’elle faillit se laisser elle aussi prendre en otage par les mécanismes mafieux de la françafrique.

A la fin, le BDP a triomphé par sa détermination. Mais Omar Bongo a encore une fois perdu inutilement l’argent du Gabon, près d’un milliard et demi de francs CFA de jeté par la fenêtre, à essayer de faire taire le BDP.

Le camouflet du régime Bongo vient du fait qu’en essayant de terrasser le « petit » David (le BDP), c’est le « puissant » Goliath aux pieds d’argile (régime Bongo) qui s’est cassé les dents. A la fin, c’est un régime Bongo humilié de n’avoir pu empêcher le BDP de tenir ses meetings en France qui se retrouve aux abois, ayant trouvé en le BDP une formation politique redoutable.

Ce rapport retrace les grandes étapes de la Tournée du Patriote et conclut par une analyse de la tournée en terme d’impact et de perspectives d’avenir pour le BDP-Gabon Nouveau.
B. Tournée du Patriote, Omar Bongo et l’Opération « Boycott »

Tout de suite après l’annonce de la Tournée du Patriote sur le site du BDP, les services secrets de notre mouvement eurent vent de la préparation par le régime Bongo d’une vaste opération visant à empêcher le BDP de tenir les meetings prévus pour sa tournée. L’opération fut baptisée du nom de code « Boycott ».

En quoi consistait l’opération « Boycott » préparée pour empêcher la Tournée du Patriote? Le régime avait prévu de:

– mettre en branle tous ses réseaux PDG en France pour désinformer sur le BDP en le présentant auprès des autorités, hôteliers et autres comme un mouvement violent, voire terroriste;

– faire peur aux étudiants et expatriés gabonais en France en les menaçant de représailles s’ils s’aventuraient aux meetings du BDP;

– faire pression sur les organisateurs BDP locaux chargés de l’organisation de la tournée dans les villes étapes (Bordeaux, Lyon, Nancy, Amiens, Rennes, et Paris);

– empêcher l’affichage et la distribution des affiches et prospectus BDP, et arracher toutes les affiches que pourraient coller le BDP en France;

– utiliser les réseaux de renseignements franco-gabonais pour empêcher le BDP de louer des salles publiques ou privées pour ses meetings, ce qui veut dire mettre la pression sur, et parfois menacer, les maires et responsables de salles privées;

– corrompre des directeurs d’hôtel pour les empêcher de louer des salles de réunion et des chambres de couchage au BDP;

– corrompre les organisateurs du BDP pour s’assurer qu’ils ne feront pas la publicité nécessaire;

– créer la désinformation en disant aux directeurs d’hôtels que le BDP était un groupe terroriste qui risquait de troubler l’ordre public au sein de leur établissement;

– racheter toutes les chambres et salles de réunions disponibles dans les hôtels où le BDP était susceptible de s’installer en France;

– organiser des bandes de hooligans gabonais et congolais pour perturber à l’intérieur des salles les meetings du BDP par des comportements irrespectueux (sonneries de téléphone cellulaires, rires, etc.) et des questions répétitives sans sens du type « vous parlez depuis une heure, mais on ne voit pas où est votre programme, » etc.;

– organiser des bandes de hooligans pour créer des troubles à l’extérieur des lieux de meetings du BDP;

– organiser des contre-manifestations affirmant le soutien des hooligans au régime d’Omar Bongo;

– menacer physiquement la délégation du BDP;

– et si possible, assassiner le Dr. Daniel Mengara;

A la tête de toute cette vaste opération, l’ambassadeur du Gabon en France, Monsieur Jean-Marie Adzé, soutenu directement du Gabon par Omar Bongo et les membres du régime qui essaient depuis 1999, de faire taire le BDP-Gabon Nouveau. Deux cellules de crises furent créées par le régime: une en France, l’autre au Gabon, les deux restant en contact permanent pour s’informer mutuellement, avec les enfants de Bongo, dont le fameux Landry Bongo, faisant la navette entre Libreville et Paris. Des coordonnateurs furent également dispatchés sur toute la France, voyageant de ville en ville pour suivre l’évolution du BDP, relayer l’information entre villes et la passer aux cellules de crise du régime à Paris et au Gabon.

C’est ainsi que quand commença, il y a deux semaines, la campagne d’affichage du BDP qui noya Paris de grandes affiches, le régime activa l’opération « Boycott ». Dans le cas des affiches du BDP dans Paris et dans la région Ile-de-France, le régime envoya ses sbires sillonner Paris et environs pour repérer les affiches et les arracher. Ils procédèrent aussi, autour de l’ambassade du Gabon, à l’affichage de petites affiches de contre-propagande appelant au soutien d’Omar Bongo et fustigeant le BDP d’être un mouvement démagogique et violent.

Quand, donc, débuta la première étape de la Tournée du Patriote du BDP à Bordeaux, l’opération « boycott » fut activée par le régime. C’est ainsi que:

A Bordeaux, vendredi 27 mai 2005:

Le matin même du 27 mai, jour où devait se tenir le meeting BDP de Bordeaux prévu pour 14h00, les organisateurs BDP de Bordeaux furent informés par fax que la salle publique de l’Athenée Municipal de Bordeaux qu’ils avaient légalement louée et payée, avec assurance risque à l’appui, venait de leur être retirée par la mairie de Bordeaux et que le meeting du BDP ne pouvait plus s’y tenir parce qu’il était de nature à troubler l’ordre public. Cette annonce fut faite aux responsables de Bordeaux juste quelques heures avant le meeting. Les demandes d’explication formulées par les responsables du BDP à Bordeaux, notamment le Dr. Bruno Ella, auprès des autorités municipales, rencontrèrent des réponses évasives, qui se contentaient de dire que l’ordre d’interdire la salle était venu de Paris.

Que voulait donc dire Paris’ L’Elysée? Bongo? L’Elysée serait-elle intervenue directement pour, en complicité avec le régime Bongo, empêcher le BDP et les Gabonais de s’exprimer librement en France, bafouant ainsi les principes les plus élémentaires de la liberté d’expression et des droits de l’homme et de la femme? Toujours est-il que les informations glanées ici ou là par le BDP rapportèrent le fait que les meetings organisés par le BDP suscitaient de « vifs émois » « partout en France », notamment « en haut » à Paris et qu’ils faisaient l’objet d’un « vif intérêt » à Paris.

Confronté, donc, au défi de n’avoir plus de salle pour tenir son meeting de Bordeaux, le BDP-Gabon Nouveau mit en branle ses ressources et parvint à louer de toute urgence une salle de réunion à l’hôtel Novotel Bordeaux Centre, où les Gabonais purent tant bien que mal être redirigés et où la réunion put finalement se tenir.

Mais les appels téléphoniques menaçants continuèrent qui disaient au BDP de ne pas se rendre à Lyon car les membres du PDG les y attendaient de pied ferme et aucun Gabonais ne viendra au meeting. La délégation du BDP ne céda pas à ces menaces et continua son chemin sur Lyon, après avoir tenu son meeting de Bordeaux.

A Lyon, samedi 28 mai 2005:

Dans cette ville, le BDP avait prévu une réunion à l’Hôtel Kyriad Perrache à 12h00 précises. Mais Lyon fut une ville spéciale car l’organisateur de cette ville, un certain Jonas Essandone, avait disparu de la circulation près de deux semaines avant le meeting. Les renseignements du BDP font état de pressions, puis d’argent donné à cet organisateur, pour qu’il fasse capoter totalement la réunion de Lyon en disparaissant. Tous les prospectus qui lui avaient été envoyés disparurent et ne furent donc pas distribués aux Gabonais de Lyon.

C’est donc tout principalement par le bouche à oreille et grâce au site Internet du BDP que se fit connaître le meeting de Lyon. Cependant, c’est à Lyon que se manifestèrent directement pour la première fois au BDP les autorités françaises. En effet, ce samedi 28 mai, alors que la délégation s’apprêtait à commencer son meeting, un commissaire de police en civil de la Préfecture de Police se présenta au BDP pour solliciter une entrevue avec le Dr. Daniel Mengara. Le protocole du BDP lui suggéra de revenir à 14h00 à la fin de la réunion, moment où il fut finalement reçu par le Dr. Daniel Mengara et sa délégation, délégation composée du Dr. Bruno Ella, Monsieur Alexandre Ondo Ndong, Monsieur Vincent Essono et de la secrétaire et chargée du protocole du BDP-Gabon Nouveau, venue directement des Etats-Unis avec le Dr. Daniel Mengara. L’entrevue, qui dura deux heures de temps, se passa très bien et le commissaire de police rassura le BDP que sa présence ne consistait nullement à vouloir empêcher le BDP de tenir sa réunion, mais que vu l’intérêt que suscitait notre tournée en France, il était de son devoir de s’assurer de notre sécurité.

Le BDP quitta donc Lyon avec l’assurance ferme que les autorités françaises suivaient de très près sa tournée. Cependant, de Lyon, le BDP reçut des informations supplémentaires lui annonçant que les hooligans gabonais et congolais qui sillonnaient la France pour empêcher la réunion du BDP attendaient la délégation de pied ferme à Nancy.

A Nancy, samedi 28 mai 2005:

Le séjour de la délégation du BDP à Nancy fut certainement des plus mouvementés. Ayant vu que le BDP, malgré les tentatives de « boycottage » des réunions de Bordeaux et de Lyon, avait quand même pu non seulement tenir ses deux premières réunions, mais également échanger avec les courageux Gabonais qui avaient pu se déplacer malgré les pressions et les menaces, les sbires de Bongo décidèrent de mettre le paquet. A Nancy, ils s’organisèrent pour se positionner aux divers carrefours menant à l’hôtel Albert 1er Astoria pour détourner les Gabonais de la réunion. Ces hooligans allèrent même jusqu’à se présenter comme bédépistes aux Gabonais qui arrivaient, et leur annonçaient que le meeting avait été annulé.

Le BDP apprit qu’ils avaient également investi l’hôtel en y louant des chambres pour mieux surveiller les actions du mouvement. Devant l’ampleur des menaces qui pesaient sur le BDP, les autorités françaises, sans que le BDP le demande, dépêchèrent un contingent de policiers en civil qu’ils positionnèrent aux alentours de l’hôtel. Un commandant de police demanda également à être reçu par le Dr. Mengara, pour l’informer qu’il n’avait pas à craindre la police française car elle n’était là que pour protéger la délégation. Un cordon de sécurité fut donc établit tout autour de l’hôtel. La réunion de Nancy put donc se tenir et le BDP put communiquer son message d’espoir aux courageux Gabonais qui étaient venus écouter le Dr. Daniel Mengara et sa délégation.

Cependant, c’est à Nancy que se manifesta la toute première tentative d’atteinte physique faite à l’encontre de la délégation du BDP. Pendant que la délégation tenait son meeting, des voyous commandités par le régime s’en prirent aux essuie-glaces de la voiture du BDP. Ils vidèrent aussi le réservoir de la voiture de son carburant, au point que la délégation trouva une voiture sentant le gasoil et des signes évidents que quelqu’un s’en était pris à la voiture en la vidant de son carburant. Ne sachant si d’autres aspects de la voiture avaient fait l’objet de sabotage, la délégation continua courageusement son chemin sur Amiens.

A Amiens, dimanche 29 mai 2005:

Amiens fut sans aucun doute l’étape qui symbolisa le plus le machiavélisme qui avait été orchestré par le régime Bongo à l’encontre du BDP-Gabon Nouveau lors de cette tournée. Le représentant du BDP à Amiens, Monsieur Jean-Pierre Ele, avait initialement réservé une salle de réunion au sein du campus universitaire, plus précisément à la Résidence universitaire du Bailly à Amiens. Comme on pouvait s’y attendre, les sbires de Bongo ou les autorités françaises téléphonèrent au directeur du CROUS pour les avertir que le BDP était venu en France pour troubler l’ordre public et qu’il fallait leur refuser la salle. La salle fut donc retirée au BDP, et ceci trois jours avant même la réunion.

La représentation locale du BDP se chargea donc de réserver secrètement une salle de secours dans un hôtel de la place, l’Hôtel Ibis. La nouvelle salle ne fut communiquée aux Gabonais d’Amiens que le jour même de la réunion, avec des affiches et des indications les pointant sur le nouveau lieu. Mais comme on pouvait s’y attendre, les hooligans de Bongo furent les premiers à arriver sur les lieux et se chargèrent d’arracher les affiches BDP pour empêcher les Gabonais d’Amiens de connaître le nouveau lieu du meeting. Ils se livrèrent aussi à la désinformation qui consistait à dire aux gens que le meeting avait été annulé et que ce n’était plus la peine d’y aller. La représentation locale du BDP s’assura cependant que l’information sur le nouveau lieu de réunion serait connu.

Evidemment, maintenant que le régime Bongo savait que la réunion se tiendrait le jour même à l’hôtel Ibis, hôtel où il avait lui-même logé son équipe « boycott » pour déstabiliser le BDP dans cette ville, l’opération « boycott » fut de nouveau mise en branle. Cette fois, les sbires de Bongo allèrent directement voir le directeur de l’hôtel Ibis et le menacèrent en lui disant qu’il ne devait pas donner la salle au BDP, un groupe terroriste qui venait pour troubler l’ordre public en France. Pour appuyer leur idée, ils donnèrent 50.000 Euros au directeur de l’hôtel pour qu’il retire la salle au BDP, salle que pourtant l’hôtel avait confirmée le matin même. Ils rachetèrent également toutes les chambres ainsi que toutes les salles de réunion de l’hôtel. Le directeur, vert de peur, annonça le retrait de la salle à la délégation du BDP alors que le Dr. Mengara et son équipe arrivaient au lieu et à l’heure du meeting.

A partir de là, le combat semblait gagné par Bongo, sauf que, à la surprise des Bongoïstes, le BDP avait déjà fait des arrangements en louant une salle dans un autre hôtel gardé totalement secret, juste au cas où. C’est ainsi que, tout de suite, les Gabonais venus écouter le BDP furent redirigés sur l’hôtel Best Western d’Amiens, où le meeting commença avec deux heures de retard. Ce retard dû non pas au BDP, mais aux manipulations du régime ne suffit pas apparemment pour décourager les Gabonais venus écouter la délégation. Beaucoup de ces Gabonais avaient dû marcher de la résidence universitaire, lieu initial de la réunion, à l’hôtel Ibis où on leur dit que le meeting avait été déplacé, puis de l’hôtel Ibis à l’hôtel Best Western. Malgré le retard, ils persévérèrent jusqu’au bout. Le régime avait aussi organisé ses hooligans autour de l’hôtel Ibis, encore une fois pour décourager les Gabonais qui y arrivaient. Ce type de difficulté était certes de nature à rendre impossible le meeting, mais la détermination du BDP et celle des Gabonais d’Amiens rendit cette assemblée possible.

Alors même que le meeting commençait enfin à l’hôtel Best Western, un mystérieux coup de fil arriva à la réception demandant à la réceptionniste de stopper le meeting. Mais la courageuse réceptionniste refusa de céder et répondit à la personne au bout du fil que c’était trop tard et qu’elle ne pouvait rien faire. Le meeting put donc se tenir car le régime avait été pris de court par la rapidité avec laquelle le BDP avait pu obtenir, puis sécuriser cette troisième salle de réunion.

Ce fut cependant un meeting émaillé par des comportements subversifs de la part des hooligans politiques envoyés par le régime pour perturber les réunions du BDP. Le régime avait mal calculé son coup. Il croyait que, devant les menaces et les retraits de salles, le BDP se découragerait et abandonnerait ses meetings. Un appel avait même été reçu par la délégation qui lui disait de ne plus s’arrêter dans les petites villes et d’aller directement à Paris. Mais le BDP persévéra. Maintenant que le BDP était à Amiens, la quatrième ville de son périple, le régime devenait fébrile. Il donna l’ordre à ses sbires de perturber la réunion d’Amiens. C’est ainsi que la moitié au moins de la salle de réunion fut envahie par les partisans de Bongo. Ces derniers se livrèrent à des comportements d’enfants: rires bêtes, questions bêtes et récurrentes, comportements subversifs, le tout dans l’espoir de faire sortir de ses gongs la délégation du BDP de manière à causer un possible affrontement ou au moins, la rupture du meeting.

Malheureusement pour eux, la délégation du BDP resta de marbre et livra son message avec force et conviction, forçant les hooligans à se taire et à écouter malgré eux. Il était clair que le message du BDP les frappait tellement qu’ils en oubliaient presque leur mission. A la fin du meeting, ces jeunes que le régime avait mis sur le mauvais chemin vinrent saluer le Dr. Mengara et sa délégation, exprimant ainsi avec le respect qui se doit un acte d’allégeance qui montrait qu’ils étaient avec le BDP avec leur c’ur, mais avec Bongo avec leur ventre. C’était, si l’on veut, des malheureux qui s’étaient mis malgré eux au service du diable et on le sentait dans leurs yeux qui interpellaient par le désespoir qu’on y lisait. Ces jeunes que le message BDP avait marqué ne purent donc mener totalement à bien la mission qui leur avait été confiée car après avoir écouté le BDP, ils ont vu la vérité. La fin de la réunion fut ainsi totalement différente de son début. Ces jeunes venaient d’assister à l’avènement d’un pan important de l’histoire gabonaise et ils en étaient fiers.

Les services de renseignements du BDP surent plus tard que le directeur de l’hôtel Ibis avait été directement acheté par le régime Bongo, et que, malgré sa promesse de rediriger les Gabonais d’Amiens de son hôtel à l’hôtel Best Western, il donna l’ordre à sa réceptionniste de dire aux Gabonais que la réunion avait été annulée. Malgré ces difficultés, Amiens montra la détermination des Gabonais, car ces derniers montrèrent qu’ils pouvaient attendre deux heures pour écouter le message de vérité du BDP. Ils comprenaient que le BDP avait affaire à un ennemi redoutable.

A Rennes, dimanche 29 mai 2005:

Le même scénario de sabotage continua à Rennes. Ici, la salle de réunion du MIR (Maison Internationale de Rennes) qui avait été réservée bien longtemps à l’avance, fut tout d’un coup retirée au BDP. Raison donnée: « Fermeture exceptionnelle » en ce jour où, pourtant, la salle est habituellement ouverte. Mais comme à son habitude, le BDP avait rebondi et trouvé une salle de réunion à l’hôtel Kyriad, où la réunion se tint, finalement. Mais déjà, ici, on sentait la fatigue commencer à prendre le régime Bongo. A Rennes, le régime fut incapable, en dehors du retrait de salle, de monter une attaque en règle contre le BDP. Malgré le retard de deux heures que la délégation accusa à Rennes à cause à la fois des difficultés d’Amiens et de la pluie diluvienne qui tomba ce jour-ci entre Amiens et Rennes, le meeting de Rennes eut lieu à 21h00 au lieu de 19h00 comme initialement prévu. Les Gabonais de Rennes avaient montré de la patience et certains étaient même venus de villes avoisinantes comme Nantes. Evidemment, l’on notait par-ci par-là la présence discrète des services secrets français envoyés pour veiller sur la sécurité de la délégation du BDP, signe que la France avait finalement décidé de s’assurer que personne ne viendrait empêcher le BDP de tenir ses meetings. Bongo avait, certes, le droit de racheter toutes les chambres d’hôtel et toutes les salles de réunion sur le passage du BDP, mais cela n’était pas suffisant pour empêcher le BDP de parler. Les échanges avec les Gabonais de Rennes eurent donc lieu et se terminèrent aux alentours de minuit.

A Paris, lundi 30 mai 2005:

Paris fut le moment de l’apothéose pour le BDP. D’abord parce que le BDP avait finalement atteint Paris, signe de victoire, mais aussi parce que Paris fut la ville où le BDP mesura à sa juste valeur son importance non seulement vis-à-vis du régime Bongo et de la France, mais aussi vis-à-vis des Gabonais. Paris, c’est d’abord la ville dans laquelle Bongo et ses sbires s’attaquèrent au BDP quand ils surent que le BDP avait noyé Paris et environs sous de multiples posters. Le régime avait alors organisé une vaste opération pour essayer d’arracher tous les posters affichés par les militants BDP de Paris. Paris c’est aussi la ville où le régime avait pu, grâce au réseau mafieux de la françafrique, faire que les salles et les chambres louées par le BDP à l’hôtel Le Parnasse lui soient retirées. Ainsi, le BDP s’était « apparemment » retrouvé sans salle de meeting à Paris depuis le 27 mai, alors que la salle du Parnasse avait été sécurisée depuis des semaines. Et puisque Bongo avait en même temps loué toutes les chambres et salles de réunion disponibles à l’hôtel Le Parnasse, le BDP se retrouvait déstabilisé puisque sans lieu de meeting à Paris.

Mais le BDP ayant plus d’une corde dans son arc, et la France ayant finalement intimé l’ordre à l’ambassadeur du Gabon en France, Monsieur Jean-Marie Adzé, de cesser ses manèges, le BDP attendit le jour même de la réunion de Paris, c’est-à-dire le 30 mai, pour annoncer sa nouvelle salle: à la surprise du régime, le BDP avait tout simplement pris une salle dans le luxueux hôtel Méridien situé en face de la Gare Montparnasse. Certes, la salle du Méridien avec sa capacité de 35 places était plus petite que celle que le BDP avait louée à l’hôtel le Parnasse, mais c’était la seule disponible dans les parages immédiats du Parnasse. Le BDP voulait s’assurer que les Gabonais n’auraient pas à marcher trop longtemps pour se rendre au Méridien, situé quelques centaines de mètres plus bas.

Et comme la France avait finalement décidé de protéger jusqu’au bout la délégation du BDP, elle organisa une sécurité en béton tout autour de l’hôtel Méridien et tout au long du chemin qui menait de l’hôtel Le Parnasse (lieu initial de la réunion) à l’hôtel Méridien (nouveau lieu de la réunion situé à quelques centaines de mètres). De nouvelles affiches furent mises tout au long de ce chemin pour diriger les Gabonais sur l’hôtel Méridien. A l’intérieur même de l’hôtel, le gouvernement français installa ses services secrets en civil, et l’hôtel lui-même organisa gratuitement pour le BDP une sécurité hors pair, filtrant scrupuleusement l’entrée de la zone où se trouvait la salle de meeting réservée par le BDP. A la surprise du BDP, les Gabonais venus assister au meeting avaient investi très tôt les lieux. Ils attendaient autour du Méridien et beaucoup, intimidés par la sécurité et les espions de Bongo qui se tenaient devant l’hôtel, n’osèrent point entrer. Les autres, plus téméraires, pénétrèrent le Méridien et attendirent devant la salle de meeting jusqu’à l’ouverture de la porte de la salle environ une heure après l’heure prévue. Les Gabonais, contre toute attente, était donc au rendez-vous: il y avait là des Français, des Gabonais, des Africains, tous brûlant d’envie de rencontrer et écouter la délégation BDP.

La salle louée se remplit donc très vite et de nombreux Gabonais durent attendre des heures dehors avant de pouvoir voir le Dr. Daniel Mengara et sa délégation. Plusieurs se découragèrent même et durent partir. L’on dut demander à ceux qui avaient pu entrer de sortir pour permettre à ceux restés dehors de pouvoir entrer dans la salle et poser au moins une question. Ce meeting tenu dans le luxueux contexte de l’hôtel Méridien Montparnasse devint donc une apothéose inattendue qui avait totalement battu en brèche les efforts milliardaires du régime pour empêcher le BDP de se faire entendre auprès des Gabonais et des amis du Gabon.

Il était visible et clair que les mêmes hooligans envoyés par Omar Bongo dans toute la France pour perturber les meetings du BDP étaient de nouveau au meeting de Paris. Certains d’entre eux étaient reconnaissables non seulement physiquement, mais aussi par la nature subversive de leurs questions, faites comme à leur habitude de récitations sans sens ayant pour but de défendre le régime Bongo et montrer que le BDP n’a pas de programme. Certains avaient également, selon les informations du BDP, été commandités pour venir dans la salle créer la bagarre pour, encore une fois, essayer de jeter le discrédit sur le BDP. Il y eut par exemple le cas d’un hooligan bongoïste qui s’était arrangé pour qu’un de ses amis l’appelle du dehors sur son cellulaire, et sans se soucier de la réunion, ce Monsieur prenait son téléphone et se mettait à parler dans la salle alors que la réunion se tenait déjà. Le service de sécurité faillit le foutre dehors, malgré ses protestations accusant le BDP d’être une dictature. Encore un sbire de Bongo qui confondait liberté et anarchie. Le Dr. Mengara et sa délégation BDP assenèrent néanmoins leur message avec vigueur et conviction. A la fin, même les hooligans envoyés par le régime, devant les arguments présentés par le BDP, finirent par se terre, leurs slogans manioc ayant fini par devenir creux.

La fin du meeting de Paris fut, comme à Amiens, une révélation: ce sont les mêmes hooligans achetés par le régime pour semer le trouble dans les réunions BDP qui furent, paradoxalement, les premiers à venir serrer la main au Dr. Mengara, montrant ainsi un respect surprenant au vu de toutes les tentatives menées par eux pour faire capoter ce meeting. Ces jeunes, quelque part, avaient compris le sens profond du message du BDP. Ils s’excusaient presque avec leurs yeux, même quand leurs bouches disaient des insanités. Ils voulaient mériter l’argent que le régime leur avait donné et à ce titre, ils agissaient avec leur ventre. Mais c’est leur tête qui parlait quand ils venaient par la suite très respectueusement serrer la main du Dr. Mengara et des membres de sa délégation après le meeting. Ceci fut d’autant plus facilité par le fait que le Dr. Mengara ne perdit jamais son calme, ni devant les questions incongrues et sans sens des sbires bongoïstes, ni devant les tentatives de désordre. Il était resté d’un calme olympien tout au long de ce meeting et de tous les autres, montrant ainsi une nature démocrate et patiente qui en dit long sur le caractère de l’homme.

Coût total de l’opération « boycott » organisée à l’encontre du BDP, 1,5 milliards de F CFA. Et l’on s’étonne de voir le Gabon mourir à petit feu sous le régime Bongo, qui préfère dépenser inutilement l’argent des Gabonais pour faire taire un mouvement dont le but est tout simplement de dire la vérité. Tout cet argent perdu pour rien au vu des médiocres résultats obtenus par cette opération « boycott ».

En effet, le BDP avait pu, malgré les efforts titanesques déployés par le régime, tenir tous ses meetings. Pire, après avoir écouté le message du BDP, ce sont les hooligans achetés par le PDG qui envahissaient le Dr. Daniel Mengara et sa délégation pour non seulement les saluer, mais également solliciter des autographes. Ils montraient ainsi que, malgré leur mission de déstabilisation du BDP, ils comprenaient, et partageaient les propos tenus par les bédépistes, auxquels ils firent allégeance en oubliant pour un moment leur mission, pour saluer cet homme et cette délégation de patriotes qui osaient dire la vérité sur le régime Bongo. Autrement dit, ces hooligans sont venus aux meetings avec la haine qu’avait semée en eux un régime irresponsable, et ressortaient de là aguerris et convaincus de la justesse du discours du BDP. Le BDP avait acquis d’eux le respect qui découle de la vérité.

Il est donc étonnant de constater que c’est le régime Bongo qui en est aujourd’hui réduit à la piteuse tache d’organiser le « boycottage » du BDP. Pourtant, le BDP n’est ni au pouvoir, ni responsable du bilan désastreux du Gabon. La question devient donc: Pourquoi le régime se comporte-t-il en challenger vis-à-vis du BDP alors que le BDP n’est pas au pouvoir?

C. Tournée du Patriote et rôle de la France

Quel rôle a joué la France dans cette affaire? Nous dirons que la France, contrairement à ce que voulait Bongo, a soutenu implicitement le BDP. Ce soutien a commencé par un apparent désaveu puisque dès Bordeaux, le BDP sentit qu’il allait devoir affronter deux adversaires redoutables. D’une part, Omar Bongo, qui avait financé la fameuse « opération boycott » à concurrence de 1,5 milliards de F CFA, d’autre part la France qui, pour éviter un incident diplomatique avec le régime Bongo, se sentait plus ou moins obligée d’appuyer les requêtes anti-démocratiques de son allié. Ceci était d’autant plus vrai que l’étape de Bordeaux fut tout de suite pour la délégation le signe que la France n’était point disposée à laisser la démocratie suivre son cours. Cet ordre « venu de Paris » qui retira la salle louée par le BDP était en effet des plus étonnants, surtout au vu du motif de risque de trouble à l’ordre public avancé par les autorités pour justifier ce retrait de salle au BDP, salle pourtant louée légalement selon les règles de l’art avec assurance-risque en prime.

Quand donc apparut un agent de la préfecture de police à Lyon peu avant le meeting de cette ville, le BDP s’attendait à se voir interdire le meeting. Il n’en fut heureusement rien. Au contraire, le représentant de la préfecture se montra courtois et compréhensif, nous assurant que son pays n’avait aucunement l’intention de nous empêcher de tenir nos meetings. C’est ainsi donc qu’à Nancy, Amiens, Rennes et Paris, les autorités françaises, malgré les divers retraits de salle, ne tentèrent finalement rien de direct pour empêcher la tenue des meetings du BDP.

La France doit-elle être entièrement exonérée pour autant’ Non, car d’une part le retrait de la salle de Bordeaux ne se justifiait aucunement sur le plan des droits de l’homme, et d’autre part, le retrait de toutes les salles à caractère public (Athenée Municipal de Bordeaux, CROUS d’Amiens, MIR de Rennes, Hôtel Le Parnasse) remettait sérieusement en cause l’image d’une France qui aime à se définir comme le pays des droits de l’homme. La flagrante contradiction entre le fait de laisser le BDP s’exprimer et le retrait de toutes les salles à caractère public semblait ainsi inacceptable du point de vue des droits de l’homme. Même le fameux hôtel Le Parnasse de Paris, qui est, semble-t-il, une propriété de l’état français, fut retiré au BDP, contredisant ainsi dans les faits la France des droits de l’homme.

La protection accordée à la délégation du BDP par la France tout au long de cette tournée fut certes une chose à saluer. Mais les Gabonais attendront cependant de voir la France poursuivre cette logique de liberté en restant hors de ce débat par, au moins, la neutralité qui voudrait qu’elle respecte elle-même ses propres lois. Du moment qu’une salle, qu’il s’agisse d’un édifice public ou privé, a été dûment louée et réservée, le droit veut que cet accord soit respecté. Si la France craint des troubles à l’ordre public, il ne lui appartient pas d’interdire les réunions ou de retirer des salles, mais plutôt d’assurer, comme elle l’a fait, la sécurité des personnes et des biens. Vu que le BDP ne tenait que des meetings intellectuels sérieux sur le Gabon et n’appelait pas à manifester sur la voie publique, c’est plutôt les sbires de Bongo organisés en bande de hooligans pour causer des troubles qu’il fallait tenir à l’?il, pas le BDP.

Le BDP remerciera cependant, au passage, les diverses forces de l’ordre et représentants des services secrets français ayant passé leur temps à veiller sur l’intégrité physique de la délégation du BDP en France.

D. Tournée du Patriote et Impact du BDP en France

Le BDP aura lui-même été surpris par son impact et son ampleur en France. Alors que le mouvement se pensait encore petitement, il s’est rendu compte du profond espoir qui existe chez les Gabonais expatriés de voir le changement arriver le plus tôt possible au Gabon.

Le BDP pensait petitement parce qu’il croyait que le peuple gabonais, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, avait perdu l’espoir. Cette tournée aura démontré le contraire. Même chez ces jeunes Gabonais transformés en hooligans par le régime, le BDP a pu voir l’espoir s’exprimer. La plupart de ces jeunes, comme mentionné plus haut, ne servent pas le régime parce qu’ils ont conviction en la capacité de ce régime de refaire positivement le Gabon. Ils le servent parce qu’il leur faut manger. Mais dans leurs yeux, le BDP a vu le même désespoir que chez les autres Gabonais, la même envie de voir les choses évoluer dans le sens d’un Gabon meilleur.

D’aucuns diront sans doute, pour nuire au mouvement, que la tournée du BDP aura été un fiasco car ils s’attendaient à voir les diverses salles louées envahies par des foules de Gabonais venus de partout en France.

A ceux-là, l’on répondra que pour le BDP, et surtout dans le contexte des manipulations mises en place par le régime, le succès de cette tournée se mesure moins par le nombre de Gabonais présents dans les salles que par le fait que TOUS les meetings programmés se soient tenus.

Il faut en effet dans ce type d’affaires, garder toute la mesure de ce qui s’est réellement passé dans les diverses villes françaises. Il n’y a pas eu une seule ville où le BDP se sera pointé en France sans incident bongoïste de nature à compromettre les meetings prévus. A Bordeaux, le jour même du meeting, la salle fut retirée au BDP par la Mairie. Ceci veut dire que le BDP avait dû de toute urgence trouver une autre salle et rediriger les Gabonais vers cette nouvelle salle. Ceci, dans le contexte des pressions diverses subies par les Gabonais, était donc de nature à compromettre l’imposante présence des Gabonais que le BDP aurait pu attendre. Mais le BDP n’attendait pas forcément des foules car il était au courant des manipulations en cours. Ce qui était important, dans ce cas, n’était pas des salles pleines, mais plutôt le fait pour chacun des meetings de se tenir comme prévu afin de faire de la Tournée du Patriote ce symbole de la résistance et du changement qu’elle est devenue. Et dans ce contexte, le BDP fut présent au rendez-vous, tout comme le furent les courageux Gabonais qui se seront présentés à ces meetings en bravant pluies, longues marches d’hôtels en hôtels et de salles en salles, menaces et brimades. C’est là le vrai sens de la victoire du BDP, une victoire découlant du fait que le mouvement, pour tenir ses meetings, a dû faire face à une mafia organisée qui a dépensé 1,5 milliards de francs CFA pour contrer le BDP.

A ce titre, l’impact du BDP ne peut se mesurer que par le degré d’effort mis en place par le régime pour empêcher la Tournée du Patriote. C’est cet effort titanesque déployé par le régime pour contrer le BDP qui, en fin de compte, donne toute la mesure de ce que représente le BDP aux yeux de ce régime, c’est-à-dire, un vrai danger. Le paradoxe est donc là: le régime réagit sauvagement face au BDP parce qu’il sait lui-même, sur la base de ses informations, que le BDP est très présent, implicitement ou explicitement, dans les milieux gabonais expatriés et dans le discours des Gabonais au pays même. La réaction de panique du régime face à la Tournée du Patriote traduit donc la peur qui découle de ses propres observations sur le terrain en France et au Gabon: le régime voit le BDP partout et redoute l’effet boule de neige qui pourrait en découler.

On ne peut certes juger directement et objectivement de l’impact réel du BDP auprès des Gabonais de France sur la seule base de la tournée qui vient d’être faite. Pour que cela fut possible, il aurait fallu au régime Bongo laisser le BDP faire sa tournée sans tenter quoique ce soit pour la faire capoter. Si cela avait été le cas, il va sans dire que le BDP lui-même aurait pu conclure à un flop de sa tournée si les Gabonais ne s’étaient pas rendus aux meetings dans un contexte dépourvu de pressions. Mais, comme à son habitude, le régime a paniqué, et du coup, s’est privé de la possibilité de savoir vraiment ce que le BDP pèse réellement au sein de la diaspora. Du coup, le régime lui-même, sans le savoir, a sauvé le BDP du possible fiasco qu’aurait pu être sa Tournée du Patriote. A cause des pressions multiformes exercées sur l’état français et sur les Gabonais par Omar Bongo pour déstabiliser le BDP, le régime a fait lui-même de la possible défaite du BDP une victoire inespérée. Le BDP sort, en fin de compte, beaucoup plus fort de cette Tournée qu’il ne l’espérait.

Et comme les signes ne trompent jamais, il est facile de conclure que la panique du régime s’inspire forcément d’éléments palpables sur le terrain politique. L’on peut ainsi oser avancer le fait que le régime, au travers de ses antennes en France, avait probablement eu vent d’un possible déferlement de sympathie pour le BDP auprès des Gabonais expatriés. D’où sa réaction et sa stratégie visant à tout faire pour empêcher les contacts entre le BDP et les Gabonais.

Dans ce contexte, la victoire du BDP ne peut se mesurer uniquement sur la base du nombre de Gabonais s’étant rendus aux meetings. Dans un contexte aussi nocif que celui créé par le régime pour saboter la tournée du BDP, l’on pouvait s’attendre forcément à ce que certains compatriotes apeurés par les pressions et les menaces, ne fassent pas le déplacement. Mais le fait que certains compatriotes apeurés ne soient pas allés aux meetings ne veut point dire désaveu du BDP, bien au contraire. La victoire du BDP consiste en le fait que 1) TOUS ses meetings se soient tenus, et 2) des Gabonais courageux aient bravé la peur et les difficultés pour se rendre à ses meetings, et tout cela malgré les 1,5 milliards dépensés pour bloquer le BDP. A ce titre, la présence d’un seul Gabonais dans nos meetings aurait été vue par le BDP comme une victoire.

E. Conclusion

S’il y a cependant une chose évidente qui ressort de cette tournée, c’est que nous avons actuellement au Gabon un régime aux abois. Ces abois montrent que c’est un régime affaibli qui craint que le message du BDP ne fasse boule de neige et ne finisse par précipiter sa fin à un moment où Omar Bongo se prépare à mourir au pouvoir. Cette fin, au vu des diverses observations que la délégation du BDP a pu faire au cours de cette tournée est beaucoup plus proche que nous ne pensions, et le régime lui-même le sait. Ce régime ne tient qu’à un seul fil. Or, ce fil peut facilement se couper.

Voilà pourquoi, pour réussir à se maintenir au pouvoir, il lui est impératif de barrer la voie au BDP, mouvement qu’il perçoit aujourd’hui comme le plus gros danger auquel il n’ait jamais fait face.

Le BDP sort donc doublement conforté de cette tournée qui aura mobilisé non seulement tout l’état gabonais et d’énormes moyens, mais aussi l’état français. Autrement dit, la crainte évidente du régime de voir le BDP se lancer sur le terrain s’est confirmée de manière indubitable au cours de cette tournée, tout comme s’est confirmée la reconnaissance de facto par la France du BDP comme mouvement politique gabonais en bonne et due forme avec lequel il faudra désormais compter dès lors qu’il s’agira de traiter des problèmes concernant le Gabon.

De ce double confort naît donc, au BDP, la prise d’acte des espoirs des Gabonais et le désir d’y répondre, d’une manière comme d’une autre.

Parce que la Tournée du Patriote ne fut que la première étape d’une longue série de rencontres entre le BDP et le peuple gabonais, le BDP-Gabon Nouveau assure les Gabonais que son combat est le leur. Le processus de « dévirtualisation » du BDP-Gabon Nouveau est désormais en cours. Les Gabonais ont pu voir en chair et en os une délégation du BDP devenue symbole de cette dévirtualisation. Le combat du BDP, qui est celui de tous les Gabonais, va donc désormais se diriger vers le terrain gabonais, pour qu’ensemble avec le peuple gabonais, nous réclamions avec vigueur notre dignité et, au besoin, l’arrachions des mains de ceux qui prennent en otage cette dignité depuis 38 ans. A ce titre, le BDP-Gabon Nouveau fera très prochainement des déclarations historiques d’envergure nationale.

C’est désormais sur le terrain au Gabon que se porte le regard de notre mouvement. En cela, le BDP renouvelle ici l’idée maîtresse de son combat politique, à savoir: Bongo Doit Partir, par tous les moyens possibles. Parce que la Tournée du Patriote a confirmé la nature mafieuse du régime Bongo, qui a perdu inutilement 1,5 milliards de francs CFA à essayer de taire les aspirations du peuple, la conclusion qui s’impose est que Bongo Doit Partir.

A ce titre, l’article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme et des Citoyens de 1793 porte en lui une actualité toute indiquée: « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs ».

En décembre 2005, donc, BDP.
BDP-Gabon Nouveau
P.O. Box 3216 TCB
West Orange, New Jersey 07052, USA
Tel: 973-447-9766 / 973-655-5143
Fax: 973-447-9766 / 973-655-7909
Site: https://www.bdpgabon.org

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