Initialement Publié le 29 mai 2005. – L?illisible démarche et, par conséquent, la récente débâcle politiques de Pierre Mamboundou sont symptomatiques du mal profond qui ronge et qui a toujours rongé la classe politique gabonaise depuis près de 40 ans. Et pour comprendre clairement les enjeux de la situation politique actuelle au Gabon, il faut au préalable passer par une analyse du personnage Mamboundou.
Autrement dit, en allant signer avec Omar Bongo un dangereux pacte qui risque de confisquer à jamais les libertés citoyennes pour lesquelles il affirmait encore, il y a près d’un mois, se battre, Pierre Mamboundou vient de confirmer la règle de l’irrémédiable ineptie d’une opposition gabonaise qui n’a jamais réellement su ce que c’est que le combat politique et la responsabilité nationale qui incombe à tout personnage ou mouvement qui se déclare opposé à une dictature comme celle d’Omar Bongo. Partie de renoncements en renoncements, de reculs en reculs, cette opposition aura finalement été acculée à accepter le dictat du régime Bongo, incapable qu’elle aura été d’imposer sa volonté à un pouvoir pourtant affaibli depuis 1990. D?où l’idée saugrenue et dangereuse concoctée par Omar Bongo et Pierre Mamboundou d’institutionnaliser au Gabon le statut de chef de l’opposition (nous y revenons ci-dessous). Pierre Mamboundou, comme l’ont fait Agondjo Okawé, Paul Mba Abessole, André Kombila et de nombreux autres avant lui, est désormais passé dans le camp de l’opposition apaisée, même si, en fait, les observateurs avertis savaient déjà depuis belle lurette que Pierre Mamboundou a toujours fait partie de l’opposition apaisée, mais s’est retrouvé, par un simple accident de l’histoire, encombré de l’étiquette d’opposant radical.
Le Gabon, en réalité, n’a jamais vraiment eu d’opposition au sens politique du terme. Il existe encore, hélas, dans nos mentalités une grosse confusion entre ce que l’on peut appeler une opposition réelle basée sur une conception véritablement patriotique et durable du combat politique, et une opposition de circonstance qui, elle, se construit au gré d’intérêts personnels et personnalisés. Notre pays, jusqu’à présent, n’a connu que des oppositions de circonstances qui, par manque de vision idéologique, n’ont jamais pu se dépasser pour introniser, jusqu’au prix de leurs vies, les valeurs fondamentales qui construisent la république au-delà des hommes et des considérations personnelles immédiates. C?est ainsi que cette opposition s’est toujours désagrégée quand elle se retrouvait confrontée à la réalité du combat politique véritable, préférant prendre des raccourcis politiques qui cachaient mal son incapacité à assumer sa responsabilité devant les hommes et devant l’histoire.
C?est ainsi que, fort de la faiblesse d’une opposition perpétuellement incapable d’assumer et de s’assumer, Omar Bongo a, à chaque fois, pu sauver son régime non pas par sa force ou une magie quelconque, mais par la faiblesse d’une opposition toujours prête à se rallier aux solutions de facilité qui compromettent l’avenir à long terme de toute une nation. Cette opposition, acculée dans la langue de bois, aime alors à dissimuler son incapacité chronique sous des appels à la responsabilité, ses leaders invoquant à qui mieux-mieux des principes d’opposition conviviale et/ou républicaine qui leur interdisent de se salir les mains du sang des Gabonais si jamais ils prenaient sur eux la responsabilité d’appeler le peuple à la révolution. Et c’est ainsi que de faux semblants en compromissions en tous genres, cette opposition a toujours fini par rejoindre le camp de celui qu’elle traitait de bourreau hier, oubliant tout d’un coup que chaque année que ce bourreau passe au pouvoir coûte la vie à des milliers de Gabonais et que révolution ou pas, ils deviennent sans le savoir, les complices d’un génocide du peuple qui cache mal son nom.
Et c’est ainsi que, chose bizarre, l’opposition gabonaise s’est autocensurée au fil des temps, reculant à chaque fois que Bongo avançait, oubliant que dans le combat politique à mener contre une dictature comme celle de Bongo, aucun gain ne peut s’obtenir par le recul systématique.
Que l’on nous comprenne bien. Nous ne condamnons pas ici Pierre Mamboundou pour les actes qu’il a récemment posés. Comme tout Gabonais, Pierre Mamboundou est libre de poursuivre les aspirations politiques qui lui conviennent par la voie qui lui convient. Ce qui est répréhensible, cependant, c’est quand dans son égarement, Mamboundou veut reformuler la destinée du Gabon dans un sens qui conforte le bourreau national et sa progéniture pour 30 années supplémentaires de bongoïsme pur et dur. Là, il n’y a plus d’agrément possible de notre part.
Donnons quand-même à César ce qui appartient à César. Il est important de noter ici que ce n’est pas Pierre Mamboundou qui a trompé le peuple gabonais. Le dire serait mal connaître la démarche politique de l’homme Mamboundou. C?est le peuple gabonais qui s’est trompé lui-même en voyant en Pierre Mamboundou quelque chose que Pierre Mamboundou n’a jamais souhaité pour lui-même. Le problème, dans notre pays, est que les Gabonais ont été tellement meurtris dans leurs corps et dans leurs âmes qu’ils ont toujours eu tendance à embrasser n’importe quel marchand de tapis qui se sera un jour présenté sous l’étiquette d’opposant, ce nom devenant chez nous un nom dont on affuble n’importe quel plaisantin qui, pour des rasions obscures, se sera propulsé au devant de la scène politique, parfois sur la simple base de conflits personnels avec Omar Bongo et sa clique ou d’histoires de fesses.
C?est ainsi que Pierre Mamboundou, comme beaucoup d’autres, s’est retrouvé, malgré lui, affublé du titre d’opposant « radical ». Nous disons « malgré lui » parce que Pierre Mamboundou, opposant « radical », est un mythe que l’hystérie collective des Gabonais a créé de toutes pièces. Autrement dit, ce sont les Gabonais eux-mêmes qui, dans leur souffrance, se sont fabriqué un opposant « radical », un « espoir », un « libérateur », alors même que de multiples signes étaient là qui indiquaient que Pierre Mamboundou était loin d’être un opposant du type radical. Opposant peut-être, mais « radical », non. Ainsi, aveuglés par l’espoir, surtout après les trahisons de Paul Mba Abessole, les Gabonais se sont désespérément accrochés à Pierre Mamboundou, se fabriquant ainsi, par l’hystérie collective, un héros qui, pourtant, a toujours refusé ce rôle.
Pourtant, tout au long de sa carrière politique de près de 17 ans maintenant, Mamboundou s’est toujours défini comme légaliste, c’est-à-dire comme quelqu’un qui s’opposait certes au régime, mais qui n’était pas prêt à s’engager dans des actions révolutionnaires. Lors de la campagne électorale de Novembre 2005, il confirma clairement ceci en affirmant que l’UPG gagnerait l’élection uniquement par des voies démocratiques et légales, positionnant ainsi l’UPG dans ce que ses partisans appellent l’opposition républicaine ou légaliste. Ceci fut encore confirmé par Mamboundou lui-même dans son discours de conférence de presse après sa rencontre historique avec Omar Bongo.
Comment donc, Mamboundou en est-il venu à dérouter ses militants au cours de toutes ces années ? Ou plutôt, comment les militants de Mamboundou en sont-ils arrivés à se méprendre sur les intentions réelles du personnage, alors même que ce dernier les avait toujours affichées tout au long de sa carrière politique ?
Omar Bongo et le désamorçage des opposants
Comme nous le disions plus haut, Mamboundou est toujours resté fidèle à sa démarche d’opposition légaliste et républicaine. Par contre, ce sont ses militants et les nombreux Gabonais qui ont vu en lui une possible chance d’alternance qui ont fait de Mamboundou le mythe de leur libération. Du coup, la pression de la rue a fini par rendre totalement floue la démarche politique de Mamboundou, qui se retrouvait ainsi tiraillé entre ses valeurs légalistes et le désir de révolution qui venait de la rue. Et c’est cette contradiction entre la pression de la rue et ses valeurs légalistes qui ont fini par pousser Mamboundou à des discours parfois très virulents sur la forme, mais qu’il n’était cependant pas prêt à concrétiser. Du coup, Mamboundou s’est transformé en équilibriste, donnant à ses militants le discours qu’ils voulaient entendre, mais de l’autre, travaillant dans l’ombre avec le régime Bongo pour démobiliser des partisans avides de révolution sanglante.
La stratégie démobilisatrice de Mamboundou, c’est celle-là même qui permis de sauver le régime d’Omar Bongo en novembre 2005 et qui a permis au dictateur de reconsolider son pouvoir en cette année 2006. Avec le recul, on comprend aujourd’hui que Pierre Mamboundou avait été, à son insu, stratégiquement positionné par Omar Bongo depuis 1998 comme quelqu’un qui allait l’aider à désamorcer la bombe révolutionnaire qui couvait au Gabon suite à l’élection présidentielle de 1993.
Omar Bongo, malgré son manque d’instruction, avait compris une chose importante par rapport aux opposants gabonais : aucun d’eux n’avait assez de couilles pour mener jusqu’au bout une révolution violente et tous préféreraient se compromettre dans des accords au rabais plutôt que d’oser prendre ce qui leur était déjà acquis s’ils osaient. Parce qu’il les savait couards, Omar Bongo sut jouer avec eux du bâton et de la carotte, fort de la connaissance qu’il avait des limites de ces opposants de circonstance. Omar Bongo savait ce que valaient ses opposants : en réalité, il n’avait rien à craindre d’eux. Ce que Bongo craignait beaucoup plus, c’est la rue. La rue était dangereuse parce que sans leader capable de la contrôler, cette rue pouvait facilement un jour devenir incontrôlable. Il lui fallait donc jouer sur deux fronts : d’une part, désamorcer le danger posé par les leaders politiques eux-mêmes et d’autre part, utiliser ces mêmes leaders pour désamorcer le danger posé par la rue.
Désamorcer un opposant était, pour le pouvoir, un principe simple : il fallait d’une part, par la fraude, diminuer et fatiguer les opposants les plus dangereux sur le plan électoral en concoctant pour eux des scores électoraux dérisoires capables de décourager à la fois les opposants eux-mêmes et leurs partisans. C?est ainsi que Bongo découragea Mba Abessole et ses militants en 1993 en lui donnant un score dérisoire, puis en 1998 en rejetant arbitrairement Mba Abessole à la troisième position derrière un Mamboundou qui n’était pourtant pas à même de dévancer concrètement Mba Abessole en 1998. Mba Abessole se retrouvait ainsi politiquement désamorcé et découragé après deux défaites successives aux élections présidentielles. En positionnant cette fois-ci Mamboundou à la deuxième position, Omar Bongo s’offrait automatiquement un opposant moins dangereux que Mba Abessole, donc un opposant qu’il serait capable de mieux contrôler.
Mais il fallait, par la suite, désamorcer la rue en jouant sur les peurs des opposants. Sachant donc que ni Paul Mba Abessole, ni Agondjo Okawé, ni Pierre Mamboundou ne seraient prêts à prendre sur eux la responsabilité de pousser le peuple à l’insurrection généralisée, il suffisait donc à Bongo de jouer les épouvantails militaires et d’annoncer des bains de sang pour que les opposants reculent. Aucun des leaders de l’opposition ne fut pour ainsi dire capable d’imaginer la possibilité, en fait, de voir le régime Bongo s’écrouler rapidement face à une insurrection bien préparée, sans qu’il y ait forcément le type de bain de sang qu’ils redoutaient. N?ayant finalement aucune stratégie réelle de prise de pouvoir, les opposants gabonais, incapables d’oser la révolution, se retrouvaient ainsi à la merci totale du pouvoir. A la fin, ils finissaient par choisir la voie des compromissions faciles.
Pierre Mamboundou n’a donc pas fait exception à la règle car depuis la fin de l’élection présidentielle de 1998, Mamboundou s’enferma dans un mutisme politique qui le mena de Libreville à Ndendé où il alla se terrer. Les observateurs avertis se demandaient comment un homme politique qui avait véritablement le désir de se positionner en alternative crédible et qui venait de surcroit de devenir le leader de l’opposition gabonaise au sortir de l’élection présidentielle de 1998 pouvait tomber dans ce type de silence politique. En effet, plutôt que d’utiliser les sept ans qui le séparaient de la prochaine élection présidentielle comme plateforme pour transformer son capital de popularité en capital de confiance sur le terrain, Mamboundou tomba dans le mutisme le plus total. Du coup. L?UPG ne sut pas profiter de la position politique de Mamboundou pour investir le terrain et faire de l’UPG un parti national. Au contraire, le parti de Mamboundou perdit du terrain entre les deux élections et demeura un petit parti régional. Mamboundou, contrairement à Paul Mba Abessole, n’a ainsi jamais pu réussir à faire de l’UPG un parti national capable de se battre au coude à coude avec le PDG dans toutes les circonscriptions électorales parlementaires.
Ce fut donc là le premier signe de démobilisation des militants par Pierre Mamboundou lui-même.
Mais par la suite, on vit pire. Alors que la date de l’élection présidentielle de 2005 approchait à grand pas, Mamboundou prolongea non seulement son silence, mais aussi son immobilisme politique, ne réapparaissant sur la scène politique que le 12 février 2005 lors d’une conférence de presse, soit seulement quelques mois avant le début de la campagne présidentielle, à un moment où Omar Bongo, lui, avait officieusement commencé sa campagne deux ans plus tôt. La fameuse conférence de presse du 1e février 2005 resta elle-même très floue dans son orientation. Ce n’est qu’à la toute dernière minute que les Gabonais surent que Mamboundou serait candidat, c’est-à-dire seulement à peu près une semaine avant la date limite de dépôt des candidatures fixée au 12 octobre 2005. Cette déclaration de candidature tardive fut une erreur fatale qui allait par la suite hanter toute la campagne de Pierre Mamboundou, tellement l’impréparation régnait dans son camp. Cette impréparation voulait dire non seulement une mobilisation très tardive des militants, mais aussi une grave compromission de ses chances de gagner.
Ce fut-là le deuxième signe de démobilisation des militants par Mamboundou, car la candidature de Mamboundou apparaissait comme une candidature forcée dont la décision, pas très motivée, s’était prise à la dernière minute sans grand effort stratégique. La question devenait alors : qui avait forcé Mamboundou à se porter candidat ? Etaient-ce les militants ? Et si c’étaient les militants, pourquoi avoir attendu si tard pour les mobiliser, surtout quand on sait qu’un opposant sans grands moyens qui veut gagner contre la dictature d’Omar Bongo doit s’y prendre bien à l’avance pour pouvoir se donner le temps d’organiser valablement son équipe. Bizarrement, l’on sentait déjà chez Mamboundou comme un vent de démobilisation, tellement il semblait que participation se faisant presque à contrec’ur.
Puis vint le désastre de la campagne elle-même. Et c’est là que Mamboundou dérouta tout le monde. D?un côté, Mamboundou et l’UPG, à chaque fois que l’on leur demandait s’ils allaient faire la révolution, déclaraient qu’ils allaient conquérir le pouvoir uniquement par des voies démocratiques, donc non violentes et républicaines. De l’autre, ils tenaient un double langage lors des meetings politiques en menaçant le régime par des «ce qui arrivera arrivera ». Une telle ambiguïté de langage est inédite en politique et ne peut, pour les gens qui savent lire entre les lignes, se comprendre que comme un vrai suicide politique. Car parler de pouvoir gagner une élection par des voies démocratiques et républicaines dans un pays avec des lois anti-démocratiques qui tuent la république est une contradiction que seul Pierre Mamboundou et son équipe étaient capables de comprendre. Le résultat concret de cette contradiction, fut, hélas, la démobilisation d’une bonne partie de l’électorat, qui n’est jamais arrivée à suivre le discours flou et tortueux de Pierre Mamboundou.
Ce fut-là le troisième signe de démobilisation de l’électorat par Pierre Mamboundou.
Mais les conneries politiques de Pierre Mamboundou ne s’arrêtèrent pas là. Au c’ur même de la campagne électorale, alors même qu’il apparaissait que le régime Bongo avait déjà préparé la fraude, que l’accès aux médias n’était pas équitable et que les candidats de l’opposition n’arriveraient pas à faire librement campagne dans tout le pays à cause des brimades du régime, Pierre Mamboundou montra un étrange entêtement à continuer à participer à un scrutin que tout le monde savait déjà perdu d’avance. Il se montra ainsi sourd aux appels au boycott des militants, militants qui auraient préféré un boycott capable d’immobiliser le pays et d’empêcher l’élection pour qu’il soit au préalable établi les règles de la transparence qui auraient pu garantir les chances de gagner de l’opposition. Pire, à la veille du vote, Mamboundou et son parti firent des déclarations surprenantes qui appelaient les militants au calme et au vote responsable sans violence. Du coup, Mamboundou se privait volontairement de la seule arme qu’il avait, c’est-à-dire ce peuple qui était prêt à descendre dans la rue pour réclamer ses droits.
Ce fut là le quatrième signe de démobilisation de l’opposition par Mamboundou. La conséquence directe des appels au calme de Mamboundou fut une démobilisation totale des partisans du changement lors du vote.
Là où les Gabonais ne comprirent plus rien à la démarche de Mamboundou fut le jour même de l’élection. Alors que les premiers résultats communiqués à partir de divers bureaux de vote montraient clairement que la fraude serait massive, Mamboundou continua à appeler les militants au calme. Pire, au lieu de garder ses militants amassés par milliers autour de son siège pour préparer un éventuel soulèvement en vue de réclamer sa victoire, Mamboundou demanda à ses militants de rentrer chez eux et de continuer à garder le calme pour soi-disant éviter le piège de la violence tendu à l’UPG par Omar Bongo. Ah bon ! C?est donc Omar Bongo qui avait tendu le piège de la violence à l’UPG ? Que faisait Mamboundou de ses propres déclarations du style « ce qui arrivera arrivera » ? Les militants avaient pourtant compris ces déclarations comme le désir de Mamboundou de prendre ses responsabilités historiques, surtout qu’il leur avait clairement promis que cette fois-ci, il ne se laisserait pas voler la victoire. Ce fut donc dans le désarroi le plus total que les militants de l’opposition se démobilisèrent et rentrèrent chez eux. Malheureusement pour eux, le régime Bongo profita de cette démobilisation pour stationner des militaires partout, interdire les rassemblements politiques, privant ainsi définitivement les militants de l’opposition de la possibilité d’organiser la résistance ou le soulèvement populaire.
Ce fut-là le cinquième signe de démobilisation de l’électorat par Mamboundou
Mais ce n’était pas fini. Mamboundou resta tellement dans le mutisme et le mystère post-électoral que, quand il en sortit enfin quelques semaines plus tard, la démobilisation était générale. Quand donc, il appela les Gabonais à se soulever et à résister, il était trop tard, personne ne suivait plus car le découragement s’était saisi de tout le monde.
Ce fut-là le sixième signe de démobilisation suspecte de l’opposition par Mamboundou.
Et pour combler le tout, Pierre Mamboundou se lança dans des acrobaties juridiques pour essayer d’invalider l’élection d’Omar Bongo. Mais ses arguments se révélèrent être très légers car il demandait à une Cour constitutionnelle dont il ne reconnaissait pas l’autorité de trancher un différend électoral qui relevait de cette même cour. Pire, Mamboundou ne semblait même pas se rendre compte qu’en participant à une élection entérinée juridiquement par une Cour dont il refusait l’autorité, il acceptait, en fait, l’arbitrage de cette même Cour dont la décision devenait par conséquent une décision valide. Et pendant que Mamboundou gesticulait ainsi, il finissait de démobiliser, par sa défaite juridique subséquente, les quelques militants qui y croyaient encore.
Septième signe de démobilisation suspecte des militants, donc.
Et quand on ajoute à cela le manque de volonté de Mamboundou de fédérer l’opposition avant l’élection pour en faire une force redoutable face au groupe de la majorité, on se demande à la fin si l’intention réelle de Mamboundou n’était pas, en fait, de tout faire pour perdre cette élection. Et quand on y ajoute la cassure de l’opposition causée par l’entrée en lice de Zacharie Myboto envoyé par Bongo dans l’opposition pour entraîner avec lui une bonne partie des militants, Pierre Mamboundou avait en face de lui un échec assuré.
Car les questions des militants restaient multiples. Quelle était donc la stratégie de Pierre Mamboundou ? Comprenait-il qu’il avait-lui-même été l’artisan de la démobilisation des militants ? Comprenait-il que l’illisibilité de sa stratégie politique depuis 1998 et ses apparentes erreurs lors des élections avaient contribués, de manière incompréhensible, à faciliter la victoire d’Omar Bongo ?
Nous avons tendance au BDP à croire aujourd’hui, en fin de compte, que Mamboundou savait exactement ce qu’il faisait. Un homme politique valable, surtout un homme de la trempe de Pierre Mamboundou ne peut pas avoir accumulé autant d’erreurs incompréhensibles et ne pas savoir ce qu’il faisait. Les erreurs politiques et stratégiques commises par Mamboundou sont trop criardes, trop enfantines pour ne pas découler d’un désir caché, mais conscient et volontaire de Pierre Mamboundou de jouer sa partition personnelle dans le théâtre de la corruption politique gabonais, où faire de l’opposition, au cours des 40 dernières années, n’a jamais été une question de conviction politique réelle pour le bien de la nation, mais une question de partage du gâteau national.
Il apparait donc de plus en plus que le parcours politique de Pierre Mamboundou, depuis 1998, a été un parcours qui, à coup de mutisme, de contradictions et de désorganisation, a contribué à la démobilisation totale de l’électorat acquis non seulement aux idéaux de changement, mais aussi aux idéaux révolutionnaires, préparant ainsi, à dessin ou par maladresse, le terrain à la « victoire » sans risque d’Omar Bongo. C?est comme si, en fait, Pierre Mamboundou, en restant caché trop longtemps à Ndendé et en menant consciemment une campagne maladroite, avait tout fait pour préparer le Gabon à la réélection d’Omar Bongo.
Que dire, donc, du fait que Pierre Mamboundou ait fait l’objet d’une tentative d’assassinat de la part du régime Bongo ? Il y a là aussi un flou qui vient à peine de se dissiper. Les apparences peuvent en effet être très trompeuses dans cette affaire. Car il y a, quand on analyse finalement cette situation de près, des choses qui ne tournent pas rond.
La partition savamment orchestrée qui a conduit Mamboundou à enfin rencontrer Omar Bongo semble aujourd’hui mener à l’analyse suivante :
1) Mamboundou est revenu au Gabon en 1993 après son exil sénégalais. Depuis cette époque, il n’a jamais été inquiété physiquement par le régime Bongo. Quelle mouche aura donc piqué Bongo pour s’en prendre à Mamboundou au moment le plus visible de cet opposant, à un moment où toute atteinte à sa vie aurait forcément attiré l’attention du monde sur Bongo, et surtout après que d’éminentes personnalités de l’Union Africaine sont venus au Gabon s’enquérir de la situation politique chez nous ?
2) Mamboundou a-t-il eu peur de mourir ? Si tel est le cas, personne ne trouve-t-il pas étrange qu’un opposant dit radical puisse céder à la peur et chier dans son froc à la toute première tentative d’assassinat orchestrée par Bongo? Car si c’est la peur de mourir qui a finalement conduit Mamboundou à rencontrer Bongo, alors on doit comprendre que Mamboundou n’a pas les couilles d’un vrai opposant. L?opposant est normalement cette personne exceptionnelle qui est prête à mourir pour ses idéaux et pour son peuple. En s’opposant à une dictature comme celle de Bongo, l’opposant doit avoir, au préalable mesuré l’ampleur du danger et décidé qu’il était prêt à mourir pour son pays. Quel type d’opposant serait donc Mamboundou s’il se met à chier dans son froc et à abandonner le combat dès la toute première tentative d’assassinat ? Si Mamboundou est un opposant qui inquiète le régime, il devrait s’attendre à ces choses tous les jours et continuer le combat en connaissance de cause !
3) Par ailleurs, si Mamboundou était un opposant avec les convictions qu’il faut, ne devait-il pas exploiter cette supposée tentative d’assassinat pour encore plus radicaliser sa position et ainsi augmenter la pression sur le régime ? N?aurait-il pas été plus stratégique pour Pierre Mamboundou de continuer à refuser de rencontrer Bongo pour justement créer une pression capable de lui donner plus de poids dans une éventuelle négociation ? Pourquoi, par exemple, n’avoir pas choisi l’exil politique dans un autre pays, d’où il aurait pu mieux continuer à exercer de la pression sur le régime et ainsi profiter de sa liberté pour réorganiser, clandestinement ou officiellement, l’opposition depuis l’exil et espérer ainsi revenir au Gabon en grand conquérant après des négociations entérinées par la communauté internationale dans lesquelles il aurait pu obtenir de meilleures concessions politiques pour le Gabon’ La précipitation avec laquelle Mamboundou est allé rencontrer Omar Bongo le 19 avril dernier et le fait qu’il y soit allé en totale position de faiblesse pour se faire conter le Mvett par Bongo laisse ainsi des interrogations qui ne trouveront de réponse concrète que dans les temps qui viennent.
4) Pourquoi Mamboundou a-t-il abandonné si vite sa revendication de victoire présidentielle ? Mambounodu a abandonné sa revendication à peine 5 mois après l’élection, alors qu’il aurait pu au moins continuer à maintenir l’idée de sa victoire pendant un an au moins encore, de préférence en exil. Que s’est-il passé entre lui et Bongo qui a fait que Mamboundou laisse tomber sa revendication principale pour faire de Bongo l’arbitre suprême des négociations annoncées en tant que Président de la république officiellement reconnu par tous, y compris par Mamboundou lui-même? Pourquoi Mamboundou a-t-il essayé de déguiser sa capitulation et sa reconnaissance de la victoire d’Omar Bongo sous le flou du terme « chef de l’exécutif », quand on sait parfaitement que la constitution gabonaise attribue justement au président de la république le statut de chef de l’exécutif ?
5) Pourquoi Mamboundou n’est-il jamais descendu dans la rue avec ses militants tout au long des manifestations post-électorales auxquelles il conviait le peuple? En son temps, Mba Abessole l’a pourtant fait. Mamboundou a-t-il si peur de la mort qu’il préfère laisser les manifestations à ses militants, restant lui-même cloîtré bien à l’abri chez lui ? Oublie-t-il que sa seule présence au sein des manifestants aurait pu aider à rendre possible ces manifestations, du moment que Bongo ne pouvait oser tirer dans une foule où se trouverait Pierre Mamboundou ?
Tant d’interrogations qu’il nous faut absolument élucider pour le commun des Gabonais.
Il nous semble à nous que le refus tant vanté de Pierre Mamboundou de rencontrer Bongo n’a jamais été un refus basé sur ce que l’on peut appeler « radicalisme politique ». Le radicalisme politique ne saurait en effet se confondre avec le simple refus de rencontrer son adversaire politique. Le radicalisme politique est avant tout une question d’idéologie et de différences idéologiques. Or, le radicalisme de Pierre Mamboundou, en fin de compte, ne s’est vraiment jamais situé sur une conception idéologique de la chose politique, mais bel et bien sur des considérations réellement personnelles.
Autrement dit, si Pierre Mamboundou avait été un opposant radical dont les convictions reposaient sur un fondement idéologique, jamais sa rencontre d’avec Omar Bongo n’aurait accouché du poisson pourri que Pierre Mamboundou vient de servir au peuple gabonais. Ceci parce que les prétextes utilisés pour justifier la rencontre avec Bongo sont totalement faux.
Que l’on nous comprenne donc bien. Nous ne reprochons pas à Pierre Mamboundou d’avoir rencontré Omar Bongo ou d’avoir négocié avec lui. Il va de soi que les ennemis politiques les plus jurés sont parfois forcés de se rencontrer quand arrive le moment de placer les intérêts supérieurs de la nation au devant des intérêts partisans. Mais là où le bas blesse, à nos yeux, c’est que Pierre Mamboundou est allé rencontrer Omar Bongo avec de multiples revendications et en est ressorti les mains vides, avec au passage un accord qui risque, s’il est appliqué, de favoriser la mort totale de l’opposition réelle au Gabon. En d’autres termes, la question qu’un opposant doit toujours se poser est la suivante : une négociation, pour quoi faire ? Une négociation ne peut valablement se faire que quand on a en sa possession les moyens de faire pression sur son adversaire, donc de le faire reculer. Et quand il s’agit de sacrifier les intérêts partisans dans un sens qui intronise l’intérêt supérieur de la nation, chacune des parties impliquées dans la négociation doit accuser quelques gains et quelques reculs. Or, dans ce cas, Mamboundou a reculé de 100% et Omar Bongo avancé de 100%.
Qu?a donc obtenu Pierre Mamboundou qui soit positif pour le Gabon ?
Rien.
Nous nous expliquons.
Sur la forme.
Sur la forme, nul ne pourra reprocher à Pierre Mamboundou d’avoir rencontré Omar Bongo, si une telle rencontre repose sur le sincère désir des deux hommes de mener à la démocratisation immédiate du Gabon. Il se trouve malheureusement que la forme et le fond de cette rencontre ne s’accordent point du tout. D?abord parce que Pierre Mamboundou est allé à cette rencontre en position de faiblesse, donc sans les atouts politiques qui auraient pu lui permettre d’imposer sa volonté à Omar Bongo. Ensuite parce que ce n’est pas Omar Bongo qui a demandé la rencontre, mais bel et bien Pierre Mamboundou lui-même. En effet, dans son discours de conférence de presse du 29 avril 2006, Pierre Mamboundou affirme clairement et répétitivement qu’il a tenu lui-même à rencontrer Omar Bongo « afin de discuter directement avec lui et sans intermédiaire, des conditions du dégel politique », entre autres. Il s’est donc présenté à Omar Bongo en quémandeur et non en négociateur.
Sur le fond.
Quand, le mercredi 19 avril 2006, Pierre Mamboundou rencontra enfin Omar Bongo lors d’une entrevue jugée historique par les observateurs de la politique gabonaise, le peuple gabonais s’attendait à des résultats qui allaient laisser entrevoir l’espoir d’un Gabon meilleur pour tous. Mais au lieu d’une négociation basée sur l’intérêt national, on se rendit très vite compte que la démarche de Mamboundou concernait beaucoup plus Pierre Mamboundou lui-même et son parti l’UPG que le Gabon. Ainsi, dans son propre discours de conférence de presse suite à son entrevue avec Omar Bongo, Pierre Mamboundou résume ses revendications de la manière suivante :
– Accord avec Bongo sur l’idée de l’institutionnalisation du statut de Chef de l’opposition, applicable au candidat arrivé en deuxième position de l’élection présidentielle, ce qui dans ce cas, appliquerait tout de suite à la personne de Pierre Mamboundou. Ceci est donc un accord d’ordre personnel, avant tout.
– La restauration de l’UPG dans sa dignité, ce qui veut dire dédommagements pour les militants et le parti lui-même. Ceci est une revendication particulière qui n’a rien de politique et qui a tendance à ridiculiser la démarche de Mamboundou devenu soudainement quémandeur. Car plutôt que de pousser ces revendications personnelles à une date ultérieure et privilégier les aspects purement politiques, Mamboundou aura bardé l’historicité tant vantée de cette rencontre pour des revendications bassement personnelles et particulières. On peut donc s’attendre à voir grossir le compte en banque de Pierre Mamboundou et celui de l’UPG, puisqu’il demande à Bongo de payé non seulement pour le préjudice matériel causé à l’UPG et ses militants, mais aussi les préjudices identitaire (image de l’UPG), professionnel (interruption de fonctionnement), d’agrément (privation de liberté de circuler) et personnel (meurtrissures causés aux militants). A la sortie, tous ces préjudices énumérés vont devoir se payer à coup de milliards à Mamboundou et à ses militants. Que dire, hélas, du reste des Gabonais qui subissent ces préjudices depuis 40 ans ? est-ce vraiment à ce niveau que doit se trouver une négociation jugée sérieuse et qui prétend se faire au nom de l’intérêt supérieur de la nation ?
– La sécurité des hommes politiques, donc en l’occurrence, la sécurité de Pierre Mamboundou. Mais on a presqu’envie de rigoler quand on sait que Mamboundou demande là à l’homme qui l’a agressé de le protéger. Quel paradoxe ! Et puis, pourquoi placer autant d’emphase sur la sécurité des hommes politiques quand on sait que le combat contre la dictature est un combat rude qui implique justement la possibilité d’atteintes physiques ? Cela vient avec le terrain et il faut l’accepter comme tel, au risque de laisser entrevoir une peur de mourir qui ne dit rien de bon sur les couilles de nos opposants politiques.
Un statut de chef de l’opposition, pourquoi faire ?
L?idée d’un statut institutionnalisé de Chef de l’opposition donné au candidat arrivé en seconde position de l’élection présidentielle est certainement l’idée la plus ridicule et la plus dangereuse de l’histoire politique gabonaise. Nous nous expliquons.
Idée ridicule
Ridicule parce que cette idée dénote de la surprenante légèreté politique de Pierre Mamboundou qui, à ce niveau, fait montre d’une naïveté politique inattendue. D?abord parce que, de son propre aveu, l’idée vient d’Omar Bongo lui-même et non de lui, ce qui veut dire que finalement, c’est Omar Bongo qui contrôlait la direction de ces négociations, et qu’il a su détourner Mamboundou du domaine politique pour l’acculer à des considérations et concessions purement personnelles et particulières. Ensuite parce qu’un statut de Chef de l’opposition ne peut se décréter sur la simple base de l’élection présidentielle. Trop de cas de figures contradictoires rendent cette idée impraticable dans le cadre actuel de la constitution gabonaise. Par exemple :
– Un candidat à l’élection présidentielle comme Mamboundou peut certes arriver deuxième et obtenir le statut de Chef de l’opposition. Bien. Mais qu’est-ce qui arrivera le jour où un parti autre que celui de Mamboundou arriverait deuxième dans le cadre des élections législatives en termes de nombre de députés à l’Assemblée nationale ? Quel sera alors le statut du leader du parti de l’opposition arrivé deuxième à l’Assemblée nationale ? Prendra-t-il le statut de chef de l’opposition à Mamboundou qui n’a aucun député à l’Assemblée nationale ?
– Vu que l’élection présidentielle ne se passe que tous les 7 ans, un candidat arrivé deuxième à l’élection présidentielle peut facilement devenir impopulaire au cours de cette période et se faire dépasser sur le plan sociologique et politique par un leader politique charismatique qui contrôlerait globalement les masses de l’opposition, donc la direction du pays. Que vaudrait un statut de chef de l’opposition institutionnalisé dans ce cas-là ?
– Vu que l’élection présidentielle ne se passe pas en même temps que l’élection présidentielle, que se passerait-il si un autre parti de l’opposition que celui du candidat arrivé deuxième aux présidentielles devenait majoritaire à l’Assemblée nationale, contrôlant ainsi le parlement du pays alors que le président appartiendrait à un autre parti? Qu?adviendrait-il, dans ce cas, de ce statut de Chef de l’opposition ? Serait-il donné au leader du parti majoritaire au parlement ou au leader arrivé deuxième aux présidentielles ?
– Et imaginons une situation ou des partis différents seraient majoritaires et des partis différents deuxièmes au Sénat et à l’Assemblée nationale. Qui, dans cas, mériterait le statut de chef de l’opposition ?
Il semble donc que ce statut, s’il est basé sur le résultat de l’élection présidentielle, n’a aucun sens et se heurterait à des situations qui n’en permettraient pas l’applicabilité. Il faut donc voir dans cette démarche de Mamboundou le mal habituel de l’opposition gabonaise que nous avons souligné au début de cet article, mal qui consiste pour cette opposition à toujours s’accrocher à des solutions de facilité et de rechange qui traduisent leur incapacité à réellement se battre jusqu’au bout pour la prise effective du pouvoir. Quelle petitesse d’esprit, donc, pour Mamboundou, de vouloir ainsi se contenter d’un poste fantôme au rabais après avoir revendiqué haut et fort, l’espace de 5 mois, la victoire électorale.
Idée dangereuse.
Idée dangereuse parce qu’elle permettrait tout simplement à Bongo de nommer qui il veut comme Chef de l’opposition. Autrement dit, dans un pays où la fraude électorale est endémique comme le Gabon et où Omar Bongo concocte plus ou moins les pourcentages électoraux que les uns et les autres reçoivent, il serait facile au régime de placer de faux candidats dans l’opposition et de les faire arriver en deuxième position lors des élections, leur permettant ainsi de devenir Chefs de l’opposition.
Ainsi, il suffirait que ce statut force, constitutionnellement, tous les autres partis de l’opposition à se soumettre aux injonctions ou prises de décision du chef pour que le Gabon se retrouve avec une opposition de façade contrôlée et télécommandée par le pouvoir en place. Ce serait là en effet, la mort de l’opposition véritable au Gabon.
Cette idée de Pierre Mamboundou et d’Omar Bongo doit donc être rejetée et combattue avec toute la vigueur nécessaire. Le Gabon n’a pas besoin d’une opposition nommée par Omar Bongo. Le statut de chef de l’opposition a toujours existé dans notre pays, mais c’est un statut simplement symbolique et informel qui revient souvent au leader du parti qui, en fonction de l’élection, arrive en deuxième position. Il convient donc de garder ce statut totalement informel. Aujourd’hui, par exemple, tout le monde reconnaît informellement Mamboundou comme chef de l’opposition, et c’est bien comme cela car ceci ne donne aucunement le droit à Mamboundou, ni à son parti, de parler au nom de tous les partis politiques Gabonais ou de bénéficier de quelqu’avantage que ce soit sur la base du simple fait d’être arrivé deuxième à l’élection présidentielle. Si demain, aux législatives, un autre parti arrive en tête, son leader portera informellement ce titre, ni plus ni moins, sans pouvoir aucun et sans statut institutionnel particulier.
Cette idée est donc une idée dangereuse qu’il faut bannir de nos esprits si nous ne voulons pas nous retrouver avec une opposition bâillonnée et encore plus corrompue qu’aujourd’hui puisqu’elle ne serait là que pour servir les intérêts du régime.
En fin de compte, les actes de Pierre Mamboundou semblent entrer dans la droite ligne du vaste complot bongoïste qui, de Mba Abessole à Agondjo Okawé, puis de Pierre Mamboundou à Zacharie Myboto, vise à totalement décourager la population et désamorcer, au profit de la vampirerie gabonaise, les quelques vélléités de révolte qui n’auraient pas manqué de détruire le régime animalier d’Omar Bongo. C’est bien connu, quand un peuple se décourage, il renonce à croire au changement et se résigne, permettant ainsi à ses bourreaux de continuer à le brimer en toute impunité.
Malheureusement pour la clique bongoïste qui s’active actuellement au Gabon, elle trouvera toujours le BDP-Gabon Nouveau sur sa route.
La révolution n’est pas morte. Elle ne fait que commencer.
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