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Le BDP-Gabon Nouveau rejette les accords manioc de la commission paritaire bongoïste et se prépare à l’état de guerre au Gabon

Initialement Publié le 29 mai 2005.

Il ne fait aucun doute que Pierre Mamboundou et Omar Bongo, dans les temps qui viennent, présenteront l’accord qu’ils viennent de pousser dans la gorge des Gabonais comme une consolidation de la démocratie au Gabon. Les adeptes de Mamboundou salueront certainement ces accords comme la résultante du grand génie politique de Pierre Mamboundou, tandis que les sbires de Bongo verront là un autre signe révélateur de l’incomparable génie politique du grand camarade.
Mais pour le BDP-Gabon Nouveau et le peuple gabonais, ce ne sont là que des gesticulations qui, encore une fois, trahissent la collusion désormais établie entre Pierre Mamboundou et Omar Bongo. Il est donc important pour les Gabonais qui savent observer de faire preuve de perspicacité en se posant des questions simples comme :
– Qui fait partie de la classe politique qui vient de décider de l’avenir du pays ? Par ailleurs, quelle crédibilité et quel recul politique peut avoir une classe politique convoquée et nommée par Bongo lui-même et soumise à son arbitrage ? Comment une telle classe politique, sélectionnée pour ses penchants conviviaux et légalistes, peut-elle valablement représenter les intérêts du peuple gabonais ?
– Les accords entre l’opposition apaisée et le régime Bongo représentent-ils réellement une avancée significative dans le sens de la  démocratisation du Gabon ? Si oui, ces accords vont-ils pouvoir éviter la fraude électorale systématique qui a permis au régime Bongo de se maintenir au pouvoir jusqu’à présent ?
– L?Omar Bongo qui, selon la presse, « a accepté » toutes les revendications de l’opposition la semaine dernière est-il différent du Bongo de 1990, ce Bongo machiavélique dont la sincérité n’a jamais été l’un des attributs les plus reconnus ?
Elucidons donc ensemble ces divers points.
Le Bongo de 1990 est-il différent du Bongo de 2006 ?
La naïveté de la supposée classe politique gabonaise qui vient de se réunir à Libreville est déroutante. Encore plus déroutante est la naïveté de Pierre Mamboundou qui semble être, avec Bongo, le principal artisan de ces accords arbitrés par Bongo lui-même. Cette naïveté de Mamboundou s’est d’abord vue dans ses diverses déclarations suite à sa rencontre du 19 avril avec Omar Bongo, déclarations dans lesquelles il disait avoir vu chez Bongo « la volonté de régler les problèmes par le dialogue »,  au point même de disculper publiquement Omar Bongo de la fameuse tentative d’assassinat perpétrée sur lui sur les antennes de RFI, préférant rejeter la responsabilité de cette affaire sur des  sous-fifres qui auraient agi sans l’autorisation de Bongo !
Il aura donc suffit d’une seule rencontre entre Pierre Mamboundou et Omar Bongo pour établir la confiance totale et aplanir les divergences qui les ont séparés pendant près de 20 ans ! Impressionnant !
Pourtant, l’histoire de la politique gabonaise depuis 1990 a montré qu’Omar Bongo n’a jamais été un homme digne de confiance. Entre 1990 et 2005, Omar Bongo n’a respecté aucun des accords signés avec l’opposition, qu’il s’agisse de la conférence nationale de 1990, de la Trêve Sociale ou des Accord de Paris. Nous ne parlerons même pas des petites promesses de transparence faites par Bongo à chaque élection, promesses jamais tenues. Si donc, Bongo a pu défaire les acquis constitutionnels majeurs issus de la Conférence Nationale, qui était un forum national,  et jeter aux oubliettes les fameux Accords de Paris, en quoi ces nouveaux accords obtenus sous l’arbitrage du dictateur sont-ils plus frappés du sceau de la sincérité que les précédents ?  A quel moment l’opposition gabonaise, si elle existe encore, se rendra-t-elle compte qu’avec Omar Bongo, aucun accord ne tient et que cet animal n’est tout simplement pas digne de confiance ?
Une classe politique manioc nommée par Omar Bongo
Le deuxième problème qui se pose est celui du vampirisme politique. A ce qu’on sache, cette classe politique qu’a convoquée Omar Bongo n’est-elle pas constituée des mêmes vieux requins qui ont, d’année en année, contribué à la prise en otage du Gabon ? Regardez vous-mêmes la liste des noms :
Majorité : Léonard Andjembé, Michel Menga, Paulin Obiang Ndong, Dieudonné Pambo, Pierre Claver Maganga Moussavou, Thierry Nang, Jean-Marc Ondo Bekalé, Pierre Claver Zeng Ebome, Albert Toung Ondo, Thierry Dargendieu Kombila, Lucchérie Ngayila, Noël Borobo Empembia. Martial Mboumba et Gérard Ella Nguema (Rapporteurs adjoints).
Opposition : Jules Ogouliguendé, Marcel Malolas, Victor Moang Mbading, Zacharie Myboto, Augustin Moussavou King, Pierre Mamboundou, Martin Ze Memini, Serge Christian Maroga, Jean Marie Aganga Akélaguélo, Léon Mbou Yembi, François Nguema Ebane, Paul-Marie Gondjout. Angèle Mengué et Roger Mouloungui (Rapporteurs adjoints).
En quoi ces requins tous nommés de manière sélective par Omar Bongo, et dont certains dans cette fausse opposition ont soutenu Omar Bongo lors de l’élection de novembre 2005, sont-ils habilités à décider de l’avenir de tout un pays ?
Pour qu’une consultation politique majeure ait une coloration qui satisfasse les exigences de réforme qui découlent de la volonté nationale, elle se doit, obligatoirement, de prendre la forme d’une conférence nationale rassemblant toutes les sensibilités politiques, socio-économiques et culturelles du pays, exactement comme ce fut le cas en 1990. Il n’y a qu’un tel dialogue véritablement national qui puisse satisfaire les besoins de réforme du pays et pousser les acteurs politiques à mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation. La classe politique qui vient donc de décider du sort politique du Gabon n’est ni représentative de l’intérêt national, ni dépositaire de cet intérêt. Autrement dit, nous voyons encore une fois se réunir là le bal des vampires qui va condamner le Gabon au bongoïsme pendant les 30 années qui viennent.
D?ineptes accords qui ne veulent rien dire
D?aucuns, du camp du pouvoir comme du camp de l’opposition apaisée, ont déjà commencé à présenter ces accords comme une avancée significative dans le sens de la démocratisation du Gabon. Nous, au BDP-Gabon Nouveau, maintenons que c’est faux car l’opposition, s’il en reste une, s’est non seulement faite avoir, mais vient également encore une fois de signer des accords qui ne garantissent aucunement la transparence des élections. Pour bien démontrer la véracité de ce que nous disons, décortiquons un à un ces accords. Selon les médias que sont L?Union et Gabonews, Omar Bongo aurait accordé à l’opposition toutes ses revendications relatives aux huit points suivants :
– la mise à plat du fichier électoral,
– l’instauration d’un bulletin unique de vote,
– la restauration des scrutins à deux tours (en attendant une révision constitutionnelle),
– la remise des procès verbaux aux représentants des candidats,
– la suppression du vote séparé des militaires,
– la création d’une commission nationale électorale indépendante et permanente,
– l’accès des partis politiques de l’opposition aux médias
– le financement des campagnes électorales et le plafonnement des dépenses.

A notre sens, tous ces points constituent des éléments superficiels. Le BDP-Gabon Nouveau pense que ces points ne sont pas suffisants pour garantir la transparence des élections au Gabon. Encore une fois, l’opposition apaisée est allée faire de la figuration chez Bongo en allant revendiquer des points qui n’ont en eux-mêmes aucun sens s’ils ne sont pas accompagnés de mesures encore plus draconiennes capables de garantir la transparence de l’élection. Passons donc en revue tous ces points :
De la mise à plat du fichier électoral,
Mettre à plat le fichier électoral ne doit aucunement devenir un vain mot. Car le fichier électoral est, à n’en point douter, l’élément le plus essentiel de la comptabilité des votes émis par les citoyens. Il lui faut donc être fiable. Mais les vraies questions qu’il faut se poser sont les suivantes : 1) peut-on faire confiance au gouvernement Bongo pour l’élaboration d’un fichier électoral reflétant véritablement le corps électoral gabonais’ 2) Est-ce la première fois qu’au Gabon, il y a accord sur la mise à plat du fichier électoral ? 3) La mise à plat du fichier électoral suffirait-elle à éviter la fraude électorale au Gabon ? La réponse à ces trois questions est évidemment, « non ». Le BDP-Gabon Nouveau pense que pour qu’une mise à plat du fichier électoral soit acceptable au Gabon, il faut que les conditions suivantes soient au préalable remplies :
– Il faut un nouveau recensement de la population gabonaise
– il faut l’établissement de nouvelles cartes nationales d’identité et la vérification stricte de la nationalité des demandeurs de cartes.
– la mise à plat du fichier électoral, le recensement de la population, l’établissement des cartes d’électeurs et l’organisation globale des élections doivent être confiés à l’ONU pour garantir l’indépendance et la neutralité du processus.
Parce que l’historique de l’état Bongo en matière de gestion du fichier électoral a de par le passé démontré son incapacité à en assurer la transparence, la seule manière d’en assurer la fiabilité serait de confier à l’ONU cette responsabilité. L?accord sur ce point tel qu’il a été négocié au sein de la commission paritaire nommée par Bongo n’a donc aucune valeur et en cela, ne différera pas des accords passés au cours des années précédentes, années où le régime a gardé le contrôle absolu de la gestion du fichier électoral, malgré les protestations maintes fois renouvelées de l’opposition.  Copie à revoir.

De l’instauration d’un bulletin unique de vote
Ce point constitue l’un des aspects superficiels des revendications superficielles de l’opposition apaisée. L?important ici n’est pas réellement que le bulletin soit unique ou autre. L?important est avant tout de mettre en place en amont comme en aval les conditions techniques et juridiques capables de garantir la transparence, quelque soit le type de bulletin utilisé. Il nous semble à nous, au BDP, que si Omar Bongo veut frauder à une élection donnée, il fraudera quelque soit la nature du bulletin de vote. Le débat ne doit donc pas se situer sur la forme du bulletin, mais sur le processus électoral lui-même, qui doit se conformer à tous les niveaux à l’esprit démocratique recherché par la nation. Ce point ne constitue donc pas une innovation quelconque qui soit capable de garantir la transparence. Le débat est ailleurs et l’euphorie de l’opposition à ce niveau reste absolument puéril, comme si le bulletin unique était en lui-même une garantie de transparence électorale. Copie à revoir.
De la restauration des scrutins à deux tours (en attendant une révision constitutionnelle)
Il est en effet important que le scrutin à deux tours soit rétabli. Mais encore une fois, il est essentiel que la classe politique gabonaise garde la tête froide. Le problème des élections au Gabon ne se trouve pas dans la forme des choses mais dans le fond des choses. Autrement dit, qu’il s’agisse d’un scrutin à un tour ou d’un scrutin à deux tours, Omar Bongo a déjà maintes fois fait la démonstration de sa capacité à manipuler les deux formes de scrutins pour s’assurer une victoire sans faille. Même s’il est impératif que le mode de scrutin à deux tours soit rétabli, ce que nous souhaitons aussi, ce n’est cependant pas à ce niveau que doit se situer la principale préoccupation de la classe politique. La vraie question a plutôt trait à comment garantir que, quelque soit le mode de scrutin utilisé, la volonté électorale du peuple soit exprimée exactement comme le peuple l’a exprimée. Cela passe donc, encore une fois, par l’établissement, en aval comme en amont, des mécanismes techniques et juridiques capables d’assurer la transparence des élections au Gabon. Ce point n’est donc ni un acquis, ni une innovation. Le BDP-Gabon Nouveau ne voit pas du tout d’où vient l’euphorie de l’opposition, étant entendu que rétablir le mode de scrutin à deux tours est un juste retour à ce qui avait été supprimé arbitrairement par Bongo. Ce n’est donc ni une innovation ni une avancée que de se faire rétablir dans ses droits. En d’autres termes, Bongo n’a cédé aucunement sur les aspects qui importent ; il a cédé sur les aspects superficiels qui, pour la plupart, existaient déjà dans la pratique politique gabonaise sans pour autant garantir la transparence électorale. Copie à revoir.
De la remise des procès verbaux aux représentants des candidats
Ce point est un autre fantasme de l’opposition apaisée. En quoi la remise des procès verbaux aux représentants de l’opposition va-t-il devenir une garantie de transparence électorale au Gabon ? Dans un pays où la loi électorale demeure entièrement organisée pour assurer la pérennité du régime et où la Cour constitutionnelle qui sanctionne le résultat des élections demeure entièrement à la solde du régime Bongo, en quoi la simple possession de procès verbaux peut-il constituer un gage de transparence ? Il nous semble que dans l’histoire politique du Gabon depuis 1990, l’opposition dans bien des cas s’est retrouvée avec des procès verbaux qui ont été reniés et ignorés par le pouvoir qui a souvent eu recours à une proclamation arbitraire des résultats, ignorant ainsi totalement le résultat inscrit dans les procès verbaux. Croire donc que la seule possession des procès verbaux suffira à garantir le résultat des urnes sans la sorte de réforme constitutionnelle qui assurerait l’indépendance de la Cour constitutionnelle est véritablement un exercice en futilité qui traduit, encore une fois, le fait que l’opposition gabonaise ne sait rien de ce qu’elle fait et qu’elle est, en fait, au service d’Omar Bongo et complice du supplice de notre peuple. Il faut nettoyer, à ce niveau, le système électoral en amont et faire de la Cour constitutionnelle et de la CNE des organismes indépendants avec des membres élus et non nommés capables de statuer sur la base du droit. Sans cela, le procès verbal, sous le système actuel, demeurera un papier sans valeur légale. Copie à revoir.
De la suppression du vote séparé des militaires,
Personne ne peut disputer ce point, mais encore une fois, ce n’est pas là le problème. Que les militaires votent séparément ou avec tout le monde, s’il n’y a aucun mécanisme juridique ou autre capable de garantir la transparence du vote, la fraude ne peut être évitée. Aux Etats-Unis par exemple, les citoyens peuvent voter par procuration ou par courrier postal. Dans la plupart des états, ce vote est reçu bien à l’avance. Parce que le système est transparent, les votes par courrier sont correctement enregistrés, sans crainte de fraude. Au Gabon, les militaires et d’autres types de citoyens peuvent voter selon les mêmes dates ou des dates différentes et personne ne trouverait rien à redire si le système électoral inspirait confiance. La vraie question qu’il faut se poser est donc la suivante : quels types de mécanismes doit-on mettre en place pour que, quelque soit la nature du vote des militaires et du reste des citoyens, la transparence électorale soit assurée ne fut-ce qu’à 90%. L?opposition apaisée perd donc encore une fois son temps sur des aspects superficiels, et évite de s’attaquer au fond des choses. Pour nous, revenir à l’ancien modèle n’est ni une innovation, ni une avancée : on fait tout juste du sur-place. Etrange donc que cette euphorie générale dans laquelle semblent baigner les opposants manioc gabonais, alors que le problème de la transparence, dans ce cas aussi, reste entier. Copie à revoir.
De la création d’une commission nationale électorale indépendante et permanente
Ce point, parmi d’autres, est une idée qu’avait déjà proposée le BDP en 1999. Ce n’est donc pas nouveau. Mais une commission électorale indépendante n’a de sens que si elle est, soit rattachée à une Cour constitutionnelle elle-même indépendante, soit totalement coupée de toute structure étatique, y compris de la Cour constitutionnelle si celle-ci demeure sous la coupe du pouvoir. Or, vu la configuration actuelle du système électoral gabonais, l’on voit mal comment Omar Bongo acceptera le seul concept qui puisse rendre cette Commission réellement indépendante. Autrement dit, parce que les résultats de la Commission seront, sous une forme comme une autre, validés par la Cour constitutionnelle, la Cour restera, en dernier recours, maîtresse du jeu électoral. Et vu que cette Cour est actuellement à la solde du pouvoir, il n’y aura pas grand-chose à espérer en matière d’impartialité et de justice. Et si ce qui s’est passé en 2005 et 2006 lors du contentieux électoral Mamboundou-Bongo est une indication de ce qui peut attendre les Gabonais aux prochaines élections, le concept de l’indépendance de la Commission électorale ne sera qu’un vain mot car ni Omar Bongo, ni ses acolytes n’accepteront jamais l’idée d’une Commission totalement indépendante, avec, comme le propose le BDP-Gabon Nouveau, des membres permanents apolitiques élus, travaillant sous la supervision d’une Cour constitutionnelle réformée, indépendante et composée uniquement de membres élus. En d’autres termes, pour qu’il y ait transparence, le régime ne doit ni pouvoir dicter la composition de la Commission électorale, ni s’octroyer un nombre de représentants lui garantissant un pouvoir de vote et de décision supérieur à celui des autres partis. Le BDP-Gabon Nouveau pense que l’établissement d’une Commission électorale indépendante est l’un des aspects les plus importants du processus électoral et que la viabilité d’une Commission indépendante ne sera effective que si cette Commission est indépendante du gouvernement et soumise à la supervision d’une Cour constitutionnelle elle aussi indépendante avec des membres élus et non nommés. Tout autre concept ne serait que de la poudre aux yeux. Copie à revoir car cet aspect implique une profonde réforme constitutionnelle qui ne saurait s’accommoder des saupoudrages habituels.
De l’accès des partis politiques de l’opposition aux médias
L?accès des médias aux partis de l’opposition ne sera jamais garanti tant que les médias seront contrôlés par l’état Bongo. L?opposition est encore ici en train de se faire berner par Omar Bongo qui, à chaque élection et à chaque négociation, en a toujours fait la promesse. Il n’y a donc que des idiots pour croire que la parole de Bongo vaut quelque chose à ce niveau. La seule manière de rendre possible l’accès équitable de l’opposition aux médias est, comme avec la Commission électorale, de rendre totalement indépendant le Conseil National de la Communication (CNC) qui, dans ce cas, serait également composé de membres élus qui auraient alors à charge la gestion indépendante des médias et leurs contrôle dans le cadre des élections. Ainsi, en collaboration avec la Commission électorale indépendante, le CNC devenu indépendant pourrait garantir, sous la supervision de la Cour constitutionnelle, l’égalité de l’accès aux médias. Ceci passerait donc par une réforme constitutionnelle qui scellerait, une bonne fois pour toutes, l’indépendance non seulement de la Cour constitutionnelle elle-même, mais aussi l’indépendance du CNC et de la Commission électorale. Mais comme on peut le remarquer, l’opposition apaisée par le manioc de Bongo a soigneusement évité de remettre en cause les promesses creuses d’Omar Bongo, et donc, a manqué de s’attaquer aux vrais problèmes et d’exiger une vraie réforme de fond capable, dès maintenant, de garantir l’alternance et la transparence tant recherchés. Copie à revoir.
Du financement des campagnes électorales et le plafonnement des dépenses.
Le BDP-Gabon Nouveau est opposé au financement inconditionnel et tous-azimuts des partis politiques par l’état, sous quelque forme que ce soit. La formule de financement des partis politiques par l’état alimente la corruption politique et est, en fait, source de la situation de corruption systématique qui existe aujourd’hui au Gabon. De nombreuses personnes au Gabon ont trouvé dans la création de partis politiques ineptes une voie d’enrichissement illicite et Omar Bongo utilise cette faille non seulement pour financer le PDG à 100% à partir des caisses de l’état, mais aussi pour distribuer les faveurs électorales sur base de corruption politique et de clientélisme. Le BDP-Gabon Nouveau pense que tout parti qui se respecte doit avant tout être capable de générer ses fonds sur la base des cotisations de ses membres. Si financement de l’état il doit y avoir, ce financement doit se faire de manière post-électorale et uniquement pour les partis ayant fait la démonstration de leur force sociologique. Et même dans le cadre de ce financement post-électoral, des conditions doivent être mises en place qui consisteraient tout simplement à rembourser aux divers partis un maximum de 50% de leurs dépenses électorales sur présentation d’une comptabilité à toute épreuve. Il doit donc être mis fin à la facilité et à la paresse politique dans laquelle nagent les partis politiques au Gabon. Un parti politique, c’est d’abord une entreprise qui doit user de sa capacité de dissuasion pour engranger des cotisations de membres et des financements privés divers, dans les limites autorisées par l’état. Si donc la loi électorale doit être réformée, cette réforme se doit d’inclure non seulement le plafonnement des dépenses des partis, mais aussi le plafonnement des sources de financement, avec des limites dans les contributions individuelles, corporatives et étatiques, la contribution de l’état n’intervenant qu’à la fin de l’élection sous forme de remboursement des dépenses à concurrence de 50% pour les partis s’étant démarqués sociologiquement (par exemple, pour tout parti ayant obtenu 10% des votes à une quelconque élection). La classe politique gabonaise s’étant transformée en vautours politiques, il est essentiel que ces limitations soient intégrées dans la loi électorale pour que ni le PDG ni les autres partis ne puissent plus se servir des caisses de l’état à des fins d’enrichissement personnel et de corruption. Et surtout, rendre illégal et disqualificatoire la distribution d’aliments et de boissons aux populations par les hommes politiques. Cette pratique, c’est de la corruption pure et simple. Copie à revoir.
En gros, donc, toutes ces revendications de l’opposition apaisée, qui s’attarde sur la forme, c’est-à-dire sur les aspects superficiels du processus électoral, au lieu du fond, montre à quel point cette fausse opposition est déconnectée des intérêts du peuple. Cette commission paritaire nommée et formée de toutes pièces par Omar Bongo s’est livrée, lors de ces négociations, à un exercice en futilité qui trahit des complicités machiavéliques entre l’opposition apaisée et le régime Bongo. On prend les Gabonais pour des gourdes et on veut faire croire à la nation que ces négociations ont résulté en des avancés politiques certaines. Alors que l’évidence montre plutôt que ce qu’ils ont livré au peuple, ce ne sont point des avancées, mais bel et bien du sur-place, voire des reculs. En fin de compte, aucun des points revendiqués par l’opposition ne garantit aucunement la transparence des élections au Gabon.
Pire, cette opposition sans mémoire a, à la surprise générale, fait d’Omar Bongo le pourfendeur des libertés gabonaises, l’ultime arbitre de principes démocratiques dont il ne comprend pourtant absolument rien.
Le BDP-Gabon Nouveau conclut donc que l’opposition gabonaise qui vient de se compromettre avec le pouvoir a non seulement fait preuve de langue de bois, mais a soigneusement évité de se poser les vraies questions, tout simplement parce que ces questions ont des implications qui dérangent.
En effet, exiger par exemple une Cour constitutionnelle indépendante de l’Exécutif aurait comme conséquence immédiate la possibilité de rendre non seulement inefficace le système de fraude bongoïste, mais pourrait également ouvrir une boîte de Pandore capable d’handicaper le régime Bongo dans sa capacité à corrompre et à diriger arbitrairement le pays. En cela, on peut déceler de vraies complicités collectives au sein d’une classe politique résolue à continuer à meurtrir le peuple gabonais.
Que recommande donc le BDP-Gabon Nouveau ?
Le BDP-Gabon Nouveau, sur la base de ce qui précède, rejette avec force les conneries politiques et les accords machiavéliques conclus non seulement entre Pierre Mamboundou et Omar Bongo, mais également entre Omar Bongo et la classe politique non représentative du peuple nommée par lui.
Nous pensons qu’en évitant de se poser les vraies questions, la fausse opposition ayant pris part à ces négociations s’est non seulement vendue à Omar Bongo, mais a également vendu le Gabon à Omar Bongo. La réalité est que les huit points sur lesquels cette classe politique corrompue s’est battue pendant près de deux semaines ne garantissent, ni individuellement, ni collectivement, la transparence électorale. Ce sont des points inutiles car ils ne s’accompagnent pas de mécanismes capables de garantir que le régime Bongo ne pourra plus en aucune façon, contrôler le processus électoral au Gabon. Ce n’était donc, encore une fois, que de la poudre aux yeux des Gabonais.
Car le vrai problème électoral au Gabon se trouve au niveau du contrôle quasi absolu que le régime Bongo exerce sur le processus électoral en amont comme en aval. Les huit points débattus par la commission paritaire ne peuvent en aucun cas prévenir les fraudes. Par contre, c’est en privant le régime Bongo du contrôle absolu du processus électoral que l’on pourra établir, au Gabon, les conditions durables non seulement de la transparence électorale, mais aussi de l’alternance politique démocratique. Dans un pays où la constitution est taillée sur mesure pour Omar Bongo, où ni la justice, ni l’armée, ni les organes qui régissent les élections ne sont indépendants, il n’y a pas de transparence possible. Curieusement, ni Mamboundou, ni les autres faux opposants n’ont trouvé, cette fois, utile de soulever le problème de la légalité de la Cour constitutionnelle. L?accord entre Mamboundou et Bongo a-t-il, tout d’un coup, rendu cette Cour acceptable aux yeux de Mamboundou ?
Sur la base de tout ce qui précède et de toutes les précisions apportées aux huit points débattus par la commission paritaire, le BDP-Gabon Nouveau rejette cet accord entre la majorité présidentielle illégitime et l’opposition apaisée. Le BDP-Gabon Nouveau rejettera également tout accord politique ultérieur qui ne sera pas le résultat d’une vraie conférence nationale souveraine et qui ne contiendra pas les clauses suivantes :
– Réforme constitutionnelle visant à réduire de manière draconienne les pouvoirs du président de la république pour que ce poste devienne un poste quasi symbolique sans capacité aucune de nuire.
– Réforme constitutionnelle visant à rendre indépendante la Cour constitutionnelle avec à l’appui des membres élus.
– Réforme constitutionnelle visant à rendre indépendante la Commission électorale avec à l’appui des membres élus.
– Réforme constitutionnelle visant à rendre indépendante le Conseil Nationale de la Communication avec à l’appui des membres élus.
– Nous soutenons également avec force l’idée qui consisterait, suite aux réformes minimales suggérées ci-dessus, à transférer temporairement à l’ONU toutes les prérogatives électorales (refonte du fichier, recensement, etc.) pour que l’ONU aide le Gabon à organiser, dans la transparence totale, la toute première élection véritablement démocratique du pays, en collaboration avec les organes indépendants nouvellement réformés.
Notre opinion est simple : si Omar Bongo et sa clique de brigands ont des couilles, qu’ils acceptent non seulement l’esprit des réformes proposées par le BDP-Gabon Nouveau, mais aussi de laisser l’ONU prendre entièrement en mains l’organisation de la prochaine élection au Gabon. Vu que l’ONU assurerait un minimum de neutralité qui n’avantagerait ni le pouvoir en place, ni l’opposition, les Gabonais seront à même d’accepter avec confiance le résultat des urnes et le BDP-Gabon Nouveau abandonnerait toute velléité militaire ou insurrectionnelle.
Mais parce que le BDP-Gabon Nouveau n’a confiance ni en le régime Bongo, ni en une opposition compromise dans de fausses négociations qui n’apportent en réalité rien de nouveau dans un sens qui puisse améliorer le quotidien des Gabonais, le BDP-Gabon Nouveau a décidé de continuer ses préparatifs pour l’insurrection généralisée au Gabon.
Le BDP-Gabon Nouveau est convaincu que l’alternance au Gabon ne viendra pas par les urnes et que seule la prise de pouvoir insurrectionnelle et armée libérera le Gabon de l’emprise machiavélique d’Omar Bongo et de ses complices.
 A ce titre, notre mouvement s’apprête à déclarer prochainement l’état de guerre au Gabon, pour débouter du pouvoir les vampires qui sucent actuellement sans pitié le sang des Gabonais.
Le BDP-Gabon Nouveau convie donc tous les vrais partisans du changement trahis par les fausses oppositions radicales du Gabon à rejoindre ses rangs et à s’activer dans les rangs militaires du Mamba, la branche armée du BDP-Gabon Nouveau, pour une libération nationale armée.
Aux membres combattants inscrits dans le Mamba, nous demandons de continuer avec diligence à se préparer à l’état de guerre que le BDP décrétera le moment venu.
Au peuple gabonais, nous disons que la révolution n’est pas morte. Elle ne fait que commencer.

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BDP-Gabon Nouveau
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