Sala Aboutevi, tradipraticien d’origine togolaise exerçant au Gabon, a été reconnu comme charlatan et interpellé le 6 février dernier à Libreville par les services de la Direction générale des recherches (DGR) pour l’homicide involontaire d’une de ses patientes.
De nationalité togolaise et exerçant à Libreville en tant que maçon, pêcheur et tradipraticien, Sala Aboutevi a été interpellé le 6 février dernier par les éléments de la DGR à Libreville pour le meurtre involontaire d’une patiente à qui il aurait préparé un traitement qui lui aurait été fatal.
Monsieur Aboutevi a été appréhendé pour homicide involontaire après avoir administré à une femme une préparation à base de plantes pour la résorption d’une stérilité secondaire.
Selon mademoiselle Claudia, une des filles de la victime « à 6 heures du matin j’ai entendu dans la chambre ma mère se plaindre de maux de ventre. Ensuite elle m’a dit de prendre la bouteille et de la cacher mais de la montrer aux gens en cas de décès. Puis elle m’a demandé d’aller chez le charlatan et de lui dire qu’elle se sentait mal »
Après avoir été informé des douleurs de sa patiente, le prétendu tradipraticien a rassuré la fille de la victime en affirmant que sa mère ne courrait aucun danger et que les douleurs ressenties étaient des effets secondaires prouvant l’efficacité du traitement.
De retour au domicile familial, la jeune fille aurait trouvé sa mère gisante morte sur le sol. « Il m’a dit que les effets étaient normaux mais quand je suis retourné à la maison, j’ai trouvé maman au sol, j’ai appelé en vain et lorsque je l’ai soulevé, elle avait de la bave dans la bouche alors j’ai crié et les voisins sont venus voir ce qui se passait » a ajouté la petite Claudia.
Informé de la situation, le prétendu tradipraticien, monsieur Aboutevi aurait rejeté sa responsabilité en affirmant que les douleurs décrites étaient normales et que l’intensité de celle-ci dépendait des organismes mais ne pouvait pas entraîner la mort. « Ce n’est pas un poison parce que ce médicament est efficace en fonction des organisme. Il y a des gens qui ont autrefois utilisé ce médicament et qui n’ont pas trouvé la mort en prenant un ou trois verres. Je suis accablé et je ne sais quoi dire à ce sujet » a déclaré le charlatan lors de son interpellation.
Ce décès relance la polémique sur la crédibilité de la médecine traditionnelle, celle de nombreux tradipraticiens qui exercent au Gabon et la fiabilité des traitements qu’ils prescrivent. Rappelons le 18 janvier dernier, l’ancienne ministre de la Communication, Laure Olga Gondjout, avait interdit la diffusion des publicités pour les médecines traditionnelles et le passage des tradipraticiens dans les télévisions et radios gabonaises.
