La semaine dernière, deux étudiants gabonais en « situation irrégulière » ont été expulsés manu militari de France. Une expulsion qui a suscité la colère du Gabon, qui dénonce la violation des clauses bilatérales qui régissent les relations diplomatiques entre les deux pays.
La semaine dernière, deux étudiants gabonais en « situation irrégulière » ont été expulsés manu militari de France. Une expulsion qui a suscité la colère du Gabon, qui dénonce la violation des clauses bilatérales qui régissent les relations diplomatiques entre les deux pays.
Comme réaction, Libreville veut appliquer le principe de la « réciprocité » : tout Français en situation irrégulière au Gabon sera reconduit en France. Avec une base militaire et de nombreux intérêts économiques (notamment dans le domaine pétrolier), la communauté française est, on le sait, assez importante dans ce pays.
Les Gabonais crient au scandale et à l’injustice, arguant que les compatriotes de Nicolas Sarkozy viennent chez eux sans visa. A qui la faute si l’on ouvre grandement ses portes à n’importe qui sans autorisation préalable dans les règles de l’art. On peut tout reprocher à la France mais il faut reconnaître qu’au moins elle ne cache pas ses intentions.
Brice Hortefeux, le ministre de l’Immigration du Président Sarkozy, avait prévenu : « La France a le droit de choisir qui elle veut et qui elle peut accueillir sur son territoire ». Un objectif de 25 000 expulsions par an a même été fixé. « Ce chiffre indique très clairement à la communauté nationale qu’il n’y aura pas de prime à la clandestinité, et à celle des pays d’émigration que, pour venir chez nous, il faut un titre de séjour ». Les Gabonais expulsés remplissaient-ils ces conditions ? Non, selon la préfecture des villes de Reims et de Toulouse, où résidaient ces étudiants reconduits chez eux pour « leur manque de résultats universitaires ».
En effet, ils sont nombreux, ces « grands élèves » qui vivent en Hexagone sous le prétexte des études alors qu’ils passent leur temps à redoubler leur classe. Une Gabonaise s’est par exemple inscrite six fois en année de licence de droit sans obtenir son parchemin. Or la loi française prévoit que l’étudiant qui séjourne en France doit justifier du sérieux de ses études, c’est-à-dire un programme supérieur validé par l’obtention d’un diplôme. Tous ceux qui ne répondent pas à ce critère sont des potentiels candidats à l’expulsion.
La France est donc dans son bon droit et au lieu de brandir les accords liés à l’immigration, le Gabon, ce pays, très peu peuplé et qui dispose d’énormément de ressources, ferait mieux de renforcer son système d’enseignement supérieur et d’offrir sur place aux étudiants les outils nécessaires pour une formation de qualité et, au-delà, des conditions de vie acceptables pour ses populatioons. C’est ce qu’il faut faire, plutôt que de crier à l’ingratitude et au racisme de l’ancienne puissance tutélaire, qui, c’est bien connu depuis un certain Michel Rocard, « ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».
Que le locataire du palais de bord de mer à la tête d’un « émirat pétrolier » depuis 40 ans en soit réduit à une sainte mais fausse colère parce qu’on lui a renvoyé deux de ses parents est suffisamment symptômatique de son incapacité à faire le bonheur, sur place, de ses concitoyens. Cela dit, si Omar Bongo Ondimba a les moyens de renvoyer chez eux des Gaulois indésirables dans son pays, ce serait quand même pas mal, ne serait-ce que pour le symbole.