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La  » Françafrique  » a la peau dure

On disait il y a quelques semaines encore que la Françafrique, relation à l’origine de nombre de sentiments très contradictoires entre l’Hexagone et ses ex-colonies du continent noir, était vouée à disparaître. Et pour cause, le nouveau locataire de l’Elysée, le sieur Sarkozy, en aurait décidé ainsi. Il aurait fait part de ce sentiment dans un premier temps au Tchad où il s’était arrêté le temps d’un « break  » avant de se rendre à Pretoria, en Afrique du Sud.

Pour M. Sarkozy, le temps est désormais venu pour que la France et ses ex-colonies apprennent à coopérer d’égal à égal. Cela signifie que la première doit renoncer à son paternalisme et que les seconds doivent rompre avec leur révolte née de la  » parcimonie  » de leur statut.

Seulement, comme toute vieille pratique, les comportements hérités de la Françafrique ont du mal à disparaître d’un simple coup de brosse. La fin de la Françafrique ne relève pas de l' » Ainsi soit-il « .

C’est du moins ce qui ressort de la conduite de certains français en terre africaine, comme ce fut récemment le cas à Djibouti.

L’anecdote aurait eu lieu il y a quelques jours à l’aéroport de Djibouti. Des français, journalistes de leur état, auraient indiqué à nos agents de la Police de l’Air et des Frontières avoir volontairement  » omis  » de venir en règle chez nous, afin de gagner du temps pour la couverture d’un important événement médiatique.

Pour eux, il suffit donc que Djibouti soit frontalière d’un objectif qui les intéresse -c’est-à-dire la Somalie, théâtre d’une prise d’otage- pour faire fi des procédures d’accès à notre pays. Et ils débarquent chez nous comme les flamants roses au Lac Abhé : sans visas.

Après appréciation de leurs cas, les autorités djiboutiennes, bien qu’ayant toute latitude pour refouler ces citoyens français, ont choisi le parti de l’indulgence. Elles ont non seulement accepté que les journalistes puissent entrer chez nous mais aussi qu’ils bénéficient de facilités pour l’obtention des documents administratifs indispensables pour effectuer un reportage à Djibouti.

Le rapatriement du voilier le Ponant et des ex-otages sur Djibouti étant largement prévisible en raison du fait que la France y dispose de sa plus grande base militaire à l’étranger, nous avons dû faire face à un autre flux de journalistes non français. Mais ceux-là n’ont pas oublié de prendre leurs visas.

Peut-on légitimement penser que les agents de la Police de l’Air et des Frontières de l’Hexagone auraient manifesté un comportement aussi conciliant à l’égard de citoyens africains qui se présenteraient à eux sans visas ? Nous sommes nombreux à en douter. Ici comme ailleurs.

source: La nation

Exprimez-vous!

  1. La Françafrique est un système de pillage qui concerne exclusivement l’Afrique noire, et singulièrement l’Afrique noire francophone. Il n’y a pas de francemaghreb, ni de franceasie. L’africain vous dira généralement que : « on » nous empêche de développer l’Afrique. Mais qui « ON » ? Et pourquoi le « ON » ne bride pas le développement des pays Arabes, de la Chine, de l’Inde, ou du Brésil. Pour les africains, le « ON » se sont les occidentaux, les blancs, et pour les africains francophone se sont les Français, la France.
    Comment expliquer que la France, « petit » pays de 60 millions d’habitants, a le pouvoir de mettre au pas plus de 150 millions d’africains francophone, et cette situation ne choc personne. Personne ne trouve pas cela rabaissant, et il y a même une sorte de fierté de dire que la France entrave notre développement, ainsi cela nous dispense de nous poser les vrais questions sur nous mêmes, sur nos responsabilités.
    Personne ne se pose réellement la question de savoir pourquoi le « ON » garrotte les africains « noirs » et pourquoi pas les autres peuples de la terre. Cette infantilité arrange tout le monde : 1/ les despotes africains qui profitent pour piller et maquiller leur incompétence. 2/ les intellectuels que cette sénilité permet d’atténuer la honte de l’échec des indépendances. 3/ les populations africaines qui passent le plus clair du temps à réclamer des aides au non de « ON » nous empêche.
    l’avenir de l’Afrique s’annonce crépusculaire si les mentalités ne changent pas. C’est à nous africains de décider pour l’Afrique, et non aux autres, sinon nous assisterons en direct au suicide de l’Afrique noire.

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