Le chanteur des laissés pour compte», vient apparemment d’être victime de sa trop grande générosité ! L’artiste a été arrêté le mercredi 09 avril dernier. Lapiro séjourne à la prison de Mbanga dans le Littoral.
L’homme de scène réputé pour ses prises de position faciles et ses textes engagés, est soupçonné d’être un fervent militant du Front social démocratique, parti de l’opposition au Cameroun et d’être par ailleurs, SDF, l’instigateur des émeutes s’étant déroulées en fin février.
Dans son dernier titre à succès «Constitution constipée», « Ndinga Man » comme aiment à l’appeler les mélomanes camerounais, fustigent les hommes politiques et fait allusion aux anciens étant depuis des décennies toujours au pouvoir. Il évoque d’ailleurs la durée de ce fameux mandat présidentiel et de la révision de la Constitution de janvier 1996 récemment évoquée par le président du Cameroun. Il ne fait pas bon vivre en ce moment pour les artistes au Cameroun ! Lapiro de Mbanga, vient insuffler un nouveau souffle dans le milieu musical camerounais au début des années 80. Alors que le Zouk appararaît et fait rage, le Makossa se vend bien à travers le continent africain et la diaspora. Brisant les stéréotypes, déchirant les recettes, il l’a réinvestie pour lui insuffler une identité. C’est d’ailleurs au cœur des «mauvais» quartiers qu’il trouve son inspiration. Lapiro-de-la-ville-de-Mbanga s’est mis à chanter le quotidien des laissés-pour-compte, traquant une humanité chaleureuse et rebelle où d’autres auraient pudiquement tourné la tête. Ce faisant, l’idole des «ndos» et autres «complices de la gare routière» est devenu le porte-parole de la jeunesse de son pays.
