En séjour à Libreville depuis quelques jours, une délégation de la Banque de développement des Etats d’Afrique centrale (BDEAC), conduite par son président Anicet Georges Dologuélé, a organisé le 21 mai dernier un atelier à l’intention des opérateurs économiques sur les possibilités de financement du secteur privé.
Dans le cadre de la relance de ses lignes de crédits depuis 2003, la Banque de développement des Etats d’Afrique centrale (BDEAC) a mandaté une délégation dans la capitale gabonaise pour sensibiliser les opérateurs économiques du secteur privé sur l’accès au financement de la banque.
A cet effet, la délégation, conduite par le président de la BDEAC, Anicet Georges Doléguélé, a organisé le 21 mai dernier une conférence-débat avec les opérateurs économiques sur le thème «La BDEAC et le financement du secteur privé» qui s’est tenue dans l’enceinte du Palais du Sénat.
Le président de la BDEAC a présenté les lignes de crédits et conditions proposées par cette institution bancaire sous-régionale. Depuis la reprise des prêts en 2003, la BDEAC a déjà accordé 27 milliards de francs CFA, dont la part la plus conséquente du secteur privé est revenue aux grandes entreprises puisque la banque n’accorde des financements qu’à partir de 250 millions de francs CFA.
Dans ses explications sur les termes des prêts accordés, le président de l’institution bancaire a déclaré que la banque ne finançait pas au-delà de 50% du projet et qu’elle exigeait un apport personnel de 30%. Les taux d’intérêts oscillent entre 8 et 10% et les échéances de remboursement vont du court terme, 3 à 5 ans, au moyen terme de 5 à 10 ou 12 ans jusqu’au long terme avec une échéance à 20 ans.
Les participants ont été notamment renseignés sur les domaines de financement prioritaires de la BDEAC, notamment les infrastructures, l’énergie, les télécommunications, les ports, les aéroports, les chemins de fer, les routes ou encore le matériel de transport.
L’intervention de la Banque se fait principalement sous la forme de prêts aux projets ou programmes. Mais le président a déploré que la banque ne reçoive pas suffisamment de projets de qualité. A cet égard, il exhorté la Chambre du Commerce à accompagner les PME locales dans l’élaboration et la préparation de projets solides.
Crée en 1975, par les chefs d’Etats des six pays membres de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC), l’ancêtre de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), la BDEAC a été confrontée à des difficultés de trésorerie entre 1992 et 2003, suite à une mauvaise gestion, a expliqué M. Doléguélé. Durant cette période où elle avait stoppé ses crédits, la banque s’attachait à recouvrir ses créances qui s’élevaient à 57 milliards de francs CFA.
51% du capital de la BDEAC est détenu par les Etats membres, 8% par la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) et 39% par des partenaires non régionaux. La mission essentielle de cette institution bancaire est de promouvoir le développement en Afrique centrale par un appui conséquent aux entreprises, afin de leur permettre de faire face à la concurrence internationale.