Le prix du pétrole brut a dépassé le seuil de 139 dollars le baril pour la première fois vendredi 6 juin, réalisant un envol jamais vu en une séance. A 20 h 45 (heure de Paris), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en juillet a touché le niveau sans précédent de 139,01 dollars, tandis que sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de brent de la mer du Nord est monté jusqu’à 138,12 dollars. Des tarifs qui effacent largement les précédents records du 22 mai où le baril avait atteint 135,14 dollars à Londres et 135,09 dollars à New York.
Dans un contexte de baisse du dollar, d’offre stagnante et de demande vigoureuse, les cours ont gagné plus de dix dollars durant la seule séance de vendredi. En dépit de nombreux signes de rationnement chez les consommateurs, qui semblent avoir atteint un seuil d’intolérance, le pétrole est donc reparti à la hausse.
LE DOLLAR EN REPLI
Ce bond s’additionne au gain de cinq dollars du jeudi 5 juin, qui avait mis fin à un éphémère mouvement de correction, le baril étant redescendu à 122 dollars en début de semaine. La pause fut de courte durée en raison d’un repli du dollar. En effet, à la suite des déclarations de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne qui a évoqué une future hausse des taux d’intérêts européens, le billet vert est retombé entraînant une reprise à la hausse du cours du brut.
La glissade du dollar s’est encore accentuée, vendredi, après les mauvais chiffres de l’emploi américain, qui ont révélé une remontée du chômage en mai, à son plus haut niveau en près de quatre ans, à 5,5 % . »Il semble que beaucoup d’investisseurs aient utilisé la baisse du dollar comme un prétexte pour retourner sur le marché, après quelques prises de bénéfices. Cette nouvelle envolée du pétrole confirme que les tendances à long terme sont toujours intactes », a estimé Andrey Kryuchenkov de la maison de courtage Sucden.