spot_imgspot_img

Gabon : Libreville disjoncte sur le court-circuit de la SEEG

Protestations populaires et lynchage médiatique pour la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) qui encaisse les remontrances depuis la coupure générale de plusieurs heures dans la nuit du 7 au 8 septembre qui a entraîné une paralysie de l’activité socio économique de la capitale. Pourtant au début du mois de juillet dernier, les dirigeants de VEOLIA Water avaient assuré au gouvernement la résolution des problèmes de délestages grâce à de lourds investissements pour renforcer la capacité de production électrique de la filiale gabonaise.

Une double et longue coupure d’électricité générale dans la nuit du 7 au 8 septembre dernier à Libreville a suscité l’ire des médias et des populations de la capitale et de certains quartiers de la périphérie urbaine où des coupures ont également eu lieu.

Pour la première fois depuis plusieurs années, le quotidien l’Union n’a pu être distribué dans la matinée du 8 septembre en raison des dégâts matériels et techniques entraîné par la coupure. Le journal a tenu un réquisitoire de 7 pages dans son édition du 9 septembre où il accuse la Société d’Eau et d’Energie du Gabon (SEEG) de profiter de sa position de monopole en dépit des accords conclus avec le gouvernement pour pallier ces insuffisances.

Le quotidien reproche également à La SEEG de ne pas investir suffisamment dans le lourd potentiel du réseau hydraulique gabonais et de privilégier la réhabilitation sommaire des centrales hydroélectriques vétustes de Kinguélé et Tchimbelé. La radio nationale, Radio Gabon a même exhorté le 9 septembre l’abolition du compteur prépayé Edan que l’entreprise impose à tous les ménages.

Au quartier PK6 dans le 6e arrondissement de Libreville, plusieurs familles sont privées d’eau potable depuis plus de deux semaines en raison de travaux de nettoyage d’une cuve du réseau pour lesquels la SEEG n’a pas averti au préalable les populations touchées.

«Nous voulons que la SEEG nous dise ce qui se passe. L’eau c’est la vie, c’est notre droit de savoir pourquoi nous n’avons pas droit à ce service vital» fulmine un habitant du quartier.
Les populations menacent de barrer la route nationale pour attirer l’attention des pouvoirs publics afin qu’une solution soit trouvée.

Dans le voisinage de la présidence, les populations ont également été privées d’eau et d’électricité les 6 et 7 septembre, sans qu’aucune explication n’ait été donnée par la SEEG.

Créée en 1950, la Société d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG) a été rachetée par le groupe Veolia en 1997 avec 51 % des actions contre 49 % pour les privés et l’Etat gabonais. Elle dispose d’un capital de 15 milliards. La société est actuellement l’objet de graves récriminations dues aux nombreux délestages et au coût élevé du Kwh.

Le 9 février 2007, le gouvernement avait demandé au ministre en charge de l’Energie «d’organiser, sans délai, l’examen approfondi de la convention de concession liant l’Etat gabonais à Véolia dans le cadre de l’obligation faite à cette entreprise de maintenir une qualité de service public irréprochable». La SEEG avait alors été sommée «de prendre en compte, avec célérité, les demandes de dédommagements qui ne manqueront pas de lui être adressées».
L’évolution de la demande énergétique a rendu désuètes les capacités actuelles d’approvisionnement en eau et en électricité de la SEEG. Cette société semble aujourd’hui à bout de souffle pour répondre à cette demande.

Le 9 juillet dernier, le ministre en charge de l’Energie et des Ressources hydrauliques, Casimir Oyé Mba, avait reçu Patrice Fonlladosa, le président de la région Afrique – Moyen Orient de la société VEOLIA Water, la maison-mère de la SEEG, pour la renégociation du contrat qui la lie au gouvernement gabonais.

Les accords signés entre l’Etat gabonais et VEOLIA Water AMI datent de 1997, et ne sont plus adaptés à l’ampleur de la demande dans ce secteur.

S’achemine-t-on vers une démolition du monopole de la Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG)? L’incapacité de la production de la filiale de VEOLIA water à suivre la courbe ascendant de la demande en eau et en électricité peut conduire cette société à céder certains pans du marché à d’autres acteurs.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES