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Gabon: 13 crimes rituels recensés depuis septembre

L’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) a dénoncé le 25 octobre la recrudescence des crimes rituels au Gabon, avec 13 nouveaux cas enregistrés depuis le mois de septembre dernier. L’Organisation non gouvernemental (ONG) a dénoncé également la banalisation de ce phénomène par les autorités et l’inertie de la justice contribuant à l’augmentation croissante des victimes de ces crimes qui seraient perpétrés par des réseaux organisés.Le président de l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR), Jean Elvis Ebang Ondo, a dénoncé le 25 octobre à Libreville la recrudescence des victimes de crimes rituels, dont treize nouveaux cas auraient encore été enregistrés depuis le mois de septembre.

«A Libreville, nous avons totalisé cinq cas, et à l’intérieur du pays, (…) huit cas depuis le mois de septembre», a déclaré monsieur Ebang Ondo, dont le fils de 12 ans a été enlevé, tué et mutilé en mars 2005.

L’ONG précise par ailleurs que ces chiffres pourraient être en deçà de la réalité, l’ALCR ne disposant pas d’antennes dans toutes les localités du pays pour répertorier ces cas.

Les acteurs de la société civile impliqués dans la lutte contre ce phénomène expliquent que les crimes rituels seraient pratiqués par des réseaux organisés et secrets pour prélever du sang et certaines parties du corps des victimes, le plus souvent les yeux, les sourcils, les oreilles, le sexe, la langue, les lèvres ou des bouts de peau, pour l’accomplissement de pratiques de sorcellerie censées apporter jeunesse, santé, richesse, réussite ou pouvoir.
L’ALCR a dénoncé la banalisation du phénomène par les autorités du pays, qui reconnaîtraient l’existence des crimes rituels mais estiment que leur nombre est moindre que celui avancé par les ONG.

Interrogé sur le sujet en mars dernier, le ministre gabonais de l’Intérieur, André Mba Obame, avait déclaré que «ces crimes alimentent la rumeur, mais les gens ont tendance à considérer chaque cadavre retrouvé, chaque corps un peu abîmé par la mer ou autre chose, comme un crime rituel».

Le président de l’ONG Brainforest, Marc Ona Essangui, avait fustigé l’inertie de la justice face à ces crimes, «qui pousse les auteurs de ces actes à (les) perpétuer».A cause de cette impunité, «nous nous retrouvons dans une insécurité juridique», avait il ajouté.

«Les crimes rituels ont longtemps été dénoncés [mais] jamais élucidés», souligne Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG). Il suggère la création de «brigades d’éveil et de dénonciation», pour juguler ce phénomène.

«Le travail que nous menons nécessite beaucoup de prudence, parce que nous avons en face de nous un système bien organisé, qui nous tend des pièges tout le temps», a affirmé monsieur Ebang Ondo.

Le quotidien national L’Union a rapporté la semaine dernière qu’une quinquagénaire avait été tuée et entièrement dépecée dans un village du nord-ouest du Gabon. Les restes de son corps, auquel manquaient «certaines parties», n’ont été retrouvés quelques jours plus tard.

La recrudescence des meurtres rituels dans la petite ville minière de Mbigou, à 200 km au sud de Mouila dans la Ngounié, avait amené le 1er maire adjoint sortant de la commune, Jérôme Mouélé, à déposer une plainte contre X au tribunal d’instance de Mouila. Au mois de juin dernier, en moins de deux mois, quatre meurtres avaient été perpétrés dans cette petite localité de quelques milliers d’habitants, que l’élu avait attribué aux positions politiques des habitants de la commune.

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