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Le développement ne doit pas être sacrifié, dit Nicolas Sarkozy

Le développement des pays les plus pauvres ne peut pas être sacrifié sur l’autel de la crise financière et économique actuelle, a déclaré samedi le président français Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de l’Onu à Doha.

Ses déclarations ont été accueillies avec scepticisme par les organisations non gouvernementales (ONG) présentes à cette conférence sur le financement du développement.

Le président en exercice du Conseil européen a promis, au nom de l’Union européenne, que celle-ci respecterait son objectif en matière d’aide publique au développement (APD) : porter celle-ci à 0,7% de son PIB en 2015 au lieu de 0,3% à 0,4% aujourd’hui.

« Alors que nous sommes tous face à des déficits croissants, face à l’augmentation du chômage, nous avons décidé (…) d’être au rendez-vous des promesses qui vous ont été faites », a lancé Nicolas Sarkozy à l’adresse d’un auditoire en grande partie constitué de dirigeants africains.

Le développement de l’Afrique est « une absolue priorité » pour l’UE, a ajouté le président français, qui a rappelé que l’aide fournie par l’UE – 61 milliards de dollars en 2007 – représentait 60% de l’APD mondiale.

L’aide publique n’est cependant pas la seule condition du développement, a-t-il souligné.

« Il faut aider l’investissement privé, il faut aider le microcrédit », a dit Nicolas Sarkozy, qui a également insisté sur la nécessité de développer l’agriculture africaine.

« Nous avons besoin de votre volonté politique », a-t-il ajouté. « Amis africains, amis sud-américains, amis d’Asie, poussez avec nous pour la réforme, poussez avec nous pour le changement, poussez avec nous pour refuser l’immobilisme. »

Nicolas Sarkozy était le seul représentant à Doha des chefs d’Etat des pays industrialisés membres du G20, qui s’étaient réunis les 14 et 15 novembre à Washington.

Il a regretté que ni l’Union africaine, aujourd’hui présidée par la Tanzanie, ni le Conseil de coopération du Golfe, présidé par le Qatar, n’aient été invités au sommet de Washington sur la crise financière et économique internationale.

Il a émis l’espoir que l’Union africaine et le Conseil de coopération du Golfe participent au prochain sommet du G20, le 2 avril 2009 à Londres, qui portera notamment sur la réforme des institutions financières internationales.

« JUSTE PLACE » POUR L’AFRIQUE DANS LES INSTITUTIONS

Le président français a réaffirmé que l’Afrique devait avoir sa « juste place » dans ces institutions et il a notamment estimé qu’il n’était pas raisonnable que les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu ne comptent pas un pays africain.

Il a établi un lien entre la réforme du système financier international, l’aide au développement et la lutte contre le réchauffement climatique. « Dans le monde globalisé qui est le nôtre, nos destins sont liés », a-t-il dit.

L’ONG One a jugé « intéressant d’entendre le président Sarkozy défendre la nécessité d’une plus grande représentation de l’Afrique dans un système international réformé ».

« Pour autant, le président devrait accorder ses actes à ces fortes paroles », écrit dans un communiqué l’organisation humanitaire fondée par les chanteurs Bono et Bob Geldof.

« L’aide de la France à l’Afrique stagne. C’est une erreur morale et stratégique de la part de la France, même en ces temps économiques difficiles », ajoute-t-elle.

Quant à l’organisation Oxfam, elle « aimerait croire » le président français quand il met en avant la responsabilité des pays riches dans la lutte contre la pauvreté.

Mais « s’il y avait vraiment une volonté politique européenne de ne pas sacrifier le développement au nom de la crise financière (…) les chiffres de l’aide européenne suivraient », estime Ariane Arpa, chef de la délégation d’Oxfam International, dans un communiqué.

« Pour être crédible, Nicolas Sarkozy doit présenter avec ses partenaires européens des calendriers clairs et contraignants d’augmentation de leur aide au développement », a renchéri Maylis Labusquière, d’Oxfam France.

Selon l’entourage du secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, l’aide publique au développement de la France représente 0,39% de son PIB, ce qui est à peu près la moyenne de l’Union européenne.

Pour Oxfam, le budget d’aide au développement de la France pour les trois prochaines années « n’accorde aucun réel effort budgétaire pour les pays pauvres ».

L’Allemagne est passée devant la France pour le montant en volume de l’aide publique au financement, souligne One.

S’il estime que l’objectif de 0,7% doit être réaffirmé, Alain Joyandet confiait vendredi à des journalistes que ce serait « difficile » – « Pour atteindre 0,7%, il faut 1,5 milliard d’euros de plus par an », soulignait-il.

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