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Gabon : SIAT-Gabon casse le prix du caoutchouc pour contrer la crise

Les responsables de l’entreprise SIAT-Gabon ont récemment mandaté une mission dans la province du Woleu-Ntem pour informer les planteurs de la baisse du prix d’achat du kilogramme de caoutchouc humide, ramené à près de 150 francs CFA contre environ 300 francs CFA auparavant. L’hévéaculture, qui dépend à hauteur de 60% du secteur de la construction automobile, a fortement pâti de la crise financière internationale et s’est vue obligée, dans tous les pays producteurs, de revoir ses prix et ses quotas de production.

Pour éviter le récif de la crise économique aux petits producteurs ruraux du pays, l’entreprise a SIAT-Gabon a récemment décidé d’opérer une baisse significative du prix d’achat du kilogramme de caoutchouc humide, en le passant de 300 francs CFA à près de 150 francs CFA.

Les dirigeants de SIAT-Gabon ont mandaté une équipe dans la province nord du Woleu-Ntem pour informer les producteurs partenaires de cette décision et baliser avec eux de nouvelles stratégies de production susceptibles d’atténuer les conséquences de la crise du secteur.

« C’est un désarroi pour les planteurs. La nouvelle est tombée au moment où ils étaient en train de se réjouir du prix du kilogramme qui était encore suffisant pour entretenir sa famille », a déclaré monsieur Beyeme Asseko, planteur d’hévéa à Bitam.

« Maintenant que le prix a chuté jusqu’à 150 FCFA, cela ne nous facilite pas la tâche car nous avons l’entretien des cultures et le payement des saigneurs », a ajouté le planteur.

Avec une prévision de production de l’ordre de 20 000 tonnes pour 2009, SIAT-Gabon devrait subir plus de 5 milliards de francs CFA de perte sur son chiffre d’affaires prévisionnel. SIAT-Gabon a prévu un arrêt de saignée de deux mois à compter de février 2009. Le potentiel des usines de Mitzic et Bitam sont passées de 80 à 40 tonnes par jour.

« L’entreprise ne vend plus correctement son produit » a expliqué le directeur du site de Mitzic, expliquant que les contrats en cours arrivent à échéance, notamment celui de l’agro-industriel belge Michelin, l’un des principaux clients, qui expire en mars prochain.

« Dans les moments difficiles comme celui-ci, il faut que tous les acteurs qui sont impliqués dans la filière agricole partagent la difficulté du marché. Il faut qu’ils sachent que ce n’est pas une punition. SIAT subit et nous essayons de demander à tous ces planteurs de comprendre la difficulté qui n’est que passagère et de s’associer à nous parce que nous sommes toujours disposés à aller de l’avant avec eux », a expliqué le directeur général du site de Mitzic, monsieur Essono Assoumou.

« Nous avons mis en place des programmes d’exploitation moins couteux pour essayer de minimiser les coûts, et surtout les conséquences » de la crise, a-t-il annoncé, ajoutant qu’avec « une moindre capacité de caoutchouc à la production mais une demande faible sur le marché, nous n’avons aucun intérêts aujourd’hui à courir derrière la production et nous ne pouvons pas nous permettre d’acheter la production des planteurs, ce qui est notre principal souci ».

Les directeurs de SIAT-Gabon ont assuré que les prix d’achat du caoutchouc humide seraient actualisés en fonction de l’évolution du marché du secteur.

Le secteur de l’hévéa couvre une superficie de 13 000 hectares du territoire national, dont 3000 hectares de plantations villageoises, favorisant le développement économique et social de l’arrière pays.

Le secteur de l’hévéa a été frappé de plein fouet par la crise, en raison de sa forte dépendance au secteur de la construction automobile (60% de sa production), l’un des plus durement touchés depuis le début de la dégradation de l’économie mondiale.

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