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Gabon: L’affaire Cardona avait été romancée par Daniel Mengara dans son roman « Le chant des chimpanzés »

Le chant des chimpanzésDans son roman « Le chant des chimpanzés » publié en octobre 2008, Daniel Mengara avait romancé l’affaire Cardona faisant actuellement la une des journaux. A titre de rappel, René Cardona, un industriel français avait été pris en otage et écroué par le dictateur Gabonais Omar Bongo. Il n’avait dû sa sortie de prison qu’au paiement par son fils d’une d’une rançon de 457.000 euros.

Dans le roman, l’auteur du « chant des chimpanzés » déguise le nom de René Cardona sous celui de « René Cardoba ».

EXTRAIT DU ROMAN

« Evidemment, dans le Bibulu du Grand Camarade, ce qui commence comme rumeur finit toujours par se savoir d’une manière ou d’une autre. A Bibulu, les rumeurs sont comme les marées soudaines. Elles se répandent toujours au grand jour comme les eaux enragées d’une rivière sortie subitement de son lit à l’occasion d’une crue inattendue. C’est ainsi que l’année dernière, un vieux blanc fulasi du nom de René Cardoba dévoila très publiquement la vérité sur les infâmes manies du Grand Camarade. René Cardoba ne semblait pas avoir, comme la plupart des Blancs, eu vent de la soif de « pétis cados » du Grand Camarade. Le « vié Blanc » était arrivé un jour à Bibulu avec dans ses yeux l’innocence d’un gamin et sur ses lèvres le gros sourire de la naïveté. De son Bordeaux natal au sud-ouest de Fala où il était armateur, il avait entendu dire qu’à Bibulu il n’existait pas encore d’entreprise de pêche industrielle capable de fournir tout le pays en poisson frais. Entrevoyant de gros profits, il quitta Fala cette année-là pour un voyage d’affaires à Bibulu. C’est ainsi qu’un beau jour il descendit tout heureux les marches de la passerelle de l’avion qui venait de le poser en terre bibulienne. Les hommes du Grand Camarade, bien évidemment, l’attendaient déjà en bas de la passerelle et, avant même qu’il n’eût eu le temps de s’habituer à l’air nauséabond d’Elliverbil qui assaillait déjà ses narines, il fut conduit manu militari au devant du Grand Camarade.
« – Alors, ti m’as apporté mon péti cado, hein, toa lé vié Blanc ? demanda tout de suite le Grand Camarade avec le sourire bête habituel.  
­« – Si je puis me permettre, Monsieur le Président…
« – Attention ! C’est « Gran Camarat Présida dé la Répiblik » qu’on dit, Missié lé Blanc ! interrompit bruyamment un garde analphabète qui installa violemment le « vié Blanc » dans un profond fauteuil tout noir et bien moelleux. Le fauteuil l’avala presque entièrement. Le vieux Blanc eut du mal à comprendre, à rationnaliser ce qui était en train de lui arriver.
« – Euh… Si je puis me permettre, Monsieur le Président… Euh… Pardon, Monsieur le Grand Camarade Président de la République, de quel « petit cadeau » parlez-vous ? demanda René Cardoba, interloqué.
« – Koâ ?!? Mais comment donc ? On né t’a pas dit ? s’indigna le Grand Camarade. Mêêê, quèche qué chè qué cha, hêêêin ? Jé veux mon péti cado maintenant, sinon ti né sortiras pas d’ichi auzourd’hui et ti vas aller dormir en prison, ti mé comprends bien, hêêêin ?
« Evidemment, même le plus idiot des « viés Blancs » pouvait s’amener à comprendre les choses les plus difficiles à comprendre, du moment qu’on les lui présentait de manière aussi claire. René Cardoba, en effet, avait fini par comprendre. Lui qui n’avait jamais « fait l’Afrique » avait eu, avant Bibulu, une image plutôt idéalisée du continent noir. Il s’était même juré, alors qu’il embarquait dans l’avion qui l’y menait, de montrer clairement sa différence d’avec ses frères fulasis, ces racistes exploiteurs des misères du monde qui colportaient des images toujours négatives du Nègre, Nègre qu’ils décrivaient toujours comme coincé dans son monde primitif et incapable d’évolution. Lui, René Cardoba, armateur expérimenté, homme épris de paix et de liberté, chantre de l’égalité planétaire entre les humains, ne voyait pas les choses de cette manière. Lui, homme fulasi parmi les autres, s’était juré d’éloigner de son esprit les jugements racistes et de ne voir en les Nègres que des hommes avec qui on pouvait traiter d’égal à égal. 
« Mais voilà que le vié Blanc déchantait déjà, à peine arrivé sur la terre de ses rêves, une terre spécialement choisie à cause de sa légendaire stabilité !

Pour lire la suite, voir détails sur le roman, « Le Chant des chimpanzés » sur cette page.

Exprimez-vous!

  1. Mon frère Mengara, tu es un homme fort, moi j’ai acheter ce livre à la fnac franchement il est super!!
    Tu mérites un prix nobel!!!

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