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Afrique du Sud: l’ANC remporte les élections, Zuma vers la présidence

Le Congrès national africain (ANC) a remporté les élections générales en Afrique du Sud avec une très large majorité, ouvrant tout grand les portes de la présidence à son chef, le populaire mais controversé Jacob Zuma.

L’ancien mouvement de lutte contre l’apartheid a cependant échoué au seuil de la majorité des deux tiers dont il disposait depuis 2004, obtenant 65,9% des suffrages (264 députés sur 400) contre 69,7% (279 sièges) il y a cinq ans, selon les résultats officiels publiés samedi.

Fort de ce soutien populaire sans appel, qui repose sur une très forte participation (73,3%), Jacob Zuma doit être élu chef de l’Etat le 6 mai par le Parlement et prêter serment au siège de la présidence à Pretoria le 9.

« Le peuple a parlé », a-t-il déclaré dans la lettre de l’ANC diffusée samedi. « Ils ont voté par millions (…) pour un avenir meilleur pour tous, pour des emplois décents, une éducation de qualité, pour l’accès aux soins, la sécurité et le développement rural. »

« Il nous faut maintenant nous mettre à l’oeuvre pour répondre à cette attente de changements rapides », a souligné le charismatique Zoulou, qui à 67 ans aime à chanter et danser lors des meetings de l’ANC.

La tâche paraît dantesque, alors que la plus grande puissance économique du continent s’apprête à entrer en récession pour la première fois depuis 17 ans: 43% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le chômage frôle les 40%, les services publics sont déficients, des millions de personnes sont mal logées, la criminalité bat des records et la pandémie de sida est la pire au monde.

Les analystes ne prévoient pas de changements importants de politique économique à court terme, d’autant que le budget 2009 prévoit déjà une augmentation de 4 milliards de dollars des dépenses sociales.

En revanche, fait valoir Azar Jammine, du cabinet de consultants Econometrix, de « gros progrès sont indispensables dans la qualité de l’éducation. La plupart des sans emploi ne trouvent pas de travail parce qu’il n’ont aucune qualification », souligne-t-il.

La large victoire de l’ANC conforte l’aile gauche de la formation qui, emmenée par Zuma, avait évincé en décembre 2007 le chef de l’Etat d’alors, Thabo Mbeki, de la direction du parti. Neuf mois plus tard, ce dernier était forcé à démissionner de la présidence de la République.

Mais la victoire du tout puissant ANC n’est pas totale et le Zoulou va devoir convaincre une élite rendue sceptique par ses déboires judiciaires. Des poursuites pour corruption à son encontre ont été abandonnées juste avant le scrutin.

Le parti, ultramajoritaire au Parlement depuis les premières élections multiraciales en 1994, « doit maintenant réaliser qu’il a atteint un plafond et que, s’il ne tient pas ses promesses, il va perdre ses électeurs », relève Roland Henwood, de l’Université de Pretoria.

L’opposition a amorcé une recomposition, l’Alliance démocratique (DA) se renforçant à 16,68% des voix contre 12,8% (67 sièges contre 50), suivie du Congrès du peuple (Cope), formé en décembre par des dissidents de l’ANC, avec 7,42%.

Au scrutin provincial, l’ANC a perdu le Western Cape (sud-ouest) au profit de la DA qui décroche 51,4% des suffrages. Héritière de l’ancien mouvement d’opposition blanche sous l’apartheid, la DA est la première formation à obtenir la majorité absolue dans cette province.

L’ANC a en effet toujours dû lutter dans le Western Cape, seule région où les métis et non les Noirs constituent le principal groupe démographique. Il n’a cette fois recueilli que 31,5% des voix, contre 46% en 2004.

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