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Politique : La difficile marche de l’UPG qui fête ses 20 ans d’existence Par Jean Rovys DABANY

L’Union du peuple gabonais (UPG, opposition) a 20 ans ce 14 juillet. A sa création, en 1989 en France, sous le règne du monopartisme ‘’triomphant’’, le parti a connu des fortunes diverses, notamment la condamnation de son leader Pierre Mamboundou par contumace pour ’’atteinte à la sûreté de l’Etat’’.

Expulsé de France en 1990 vers le Sénégal, où il passera trois années d’exil, son parti, considéré clandestin, ne prendra pas part aux premières élections législatives multipartites de 1990.

Durant son exil dakarois, des tractations s’engagent entre lui et le régime de feu le président Omar Bongo Ondimba pour son retour au Gabon.

M. Mamboundou, qui avait pourtant annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 1993, verra son dossier rejeté et regagnera Libreville deux jours après l’ouverture de la campagne électorale.

L’UPG, en dépit de son absence au scrutin, se verra associer aux partis de l’opposition qui avaient contesté les résultats de cette élection présidentielle.

C’est ainsi que ce parti n’ayant véritablement pas d’assises sur le plan national intègre le Haut conseil de résistance (HCR), une coalition des partis politiques créée pour contester la victoire du président Bongo Ondimba.

Ce HCR avait pour figures de proue, Paul Mba Abessole, leader à l’époque du Rassemblement national des bûcherons (RNB), Me Pierre Louis Agondjo Okawé du Parti gabonais du progrès (PGP), décédé en 2006.

La contestation avait débouché sur une concertation politique entre les partis de l’opposition (HCR) et le pouvoir en place incarné par le Parti démocratique gabonais (PDG), le parti présidentiel.

C’est ainsi qu’en 1994, la classe politique se retrouve en France pour vider ce contentieux, née de l’élection présidentielle de 1993. Des discussions ayant abouti aux accords de Paris et à un partage du pouvoir entre les deux camps.

Des membres de la coalition de l’opposition acceptent de faire parti d’un gouvernement d’union nationale, alors que d’autres, dont Pierre Mamboundou, refusent d’intégrer cette équipe gouvernementale.

Au sortir de cette situation, l’UPG connaîtra sa première crise ouverte. Un de ses membres fondateurs, Sébastien Mamboundou Mouyama, se désolidarise de son leader et entre au gouvernement.

En 1996, l’UPG effectue son premier test grandeur nature à l’occasion des élections législatives. Le parti réussit à se faire élire seulement deux députés sur les 120 sièges que compte l’Assemblée nationale dont son leader dans son fief de Ndendé au sud du Gabon.

Selon l’article 26 de la Charte de la coalition du HCR, M. Mamboundou est désigné candidat du HCR à l’élection présidentielle de 1998 par ’’consensus’’, conformément à cette disposition qui fait du consensus ou de l’élection un mode de désignation du candidat commun.

Le leader de l’UPG prend ainsi la tête de l’opposition suite au rapprochement en 2003 de Paul Mba Abessole avec le pouvoir.

Face à Bongo Ondimba, M. Mamboundou perd le scrutin, mais le leader de l’UPG conteste les résultats de cette présidentielle, qui voit le président Bongo être réélu avec un score avoisinant les 65%.

En 2001, Pierre Mamboundou et plusieurs autres leaders de l’opposition, membre du HCR, boycottent les élections législatives, estimant que les listes électorales avaient été ‘’gonflées’’ pour avantager le PDG au pouvoir.

Quelques mois plus tard, le HCR réintègre le processus électoral, sans toutefois obtenir le ‘’nettoyage’’ des listes électorales en participant aux élections locales de 2002.

En 2005, M. Mamboundou participera encore mais sans succès à l’élection présidentielle, remportée par son adversaire le président Omar Bongo. Le leader de l’UPG conteste à nouveau les résultats en accusant le parti au pouvoir de lui avoir ‘’volé’’ la victoire. Ses partisans descendent dans les rues de Libreville et Port-Gentil (ouest), brisent et saccagent stations services, édifices publics etc.

Face à ces contestations post-électorales, qui ont duré près de trois mois, M. Mamboundou trouve refuge à l’ambassade d’Afrique du sud après que la police ait investi de nuit le siège de son parti.

En avril 2006, sous l’égide de l’ambassadeur d’Afrique du sud au Gabon, Pierre Mamboundou rencontre le président Bongo Ondimba après plus de vingt ans de brouille.

Les deux hommes acceptent de jouer ‘’franc jeu’’ lors des prochaines consultations électorales, notamment les élections législatives de novembre 2006 et des élections locales de 2008.

Lors du scrutin législatif, l’UPG grignote quelques 7 députés, tandis que pour les élections locales, le parti réussit à obtenir plus d’une centaine de conseillers municipaux et départementaux, se partageant le leadership au sein de l’opposition avec l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD) de l’ancien baron du régime, Zacharie Myboto.

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