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Gabon : le « Bongoland » hésite à choisir le fils

800 000 Gabonais vont élire dimanche le successeur du président Omar Bongo. Son fils Ali a mis toutesles chances de son côté, mais sa popularité est très discutable.

Après 41 ans sous la coupe d’Omar Bongo, le Gabon va élire un nouveau président, dimanche, lors d’un scrutin à un tour. Pas moins de 23 candidats sont en course, dont Ali Bongo (50 ans), le fils du Président décédé en juin. Cinq ministres et celui qui était Premier ministre lors du décès d’Omar Bongo figurent parmi ces candidats.

« Changement », « rupture », « alternance » : ces trois mots ont fleuri sur les affiches de la campagne et les candidats les utilisent en permanence, promettant tous une gestion plus rigoureuse des deniers publics et une meilleure redistribution des richesses dans ce pays pétrolier gangrené par la corruption. Même Ali Bongo, pourtant investi par le Parti démocratique gabonais (PDG) fondé par son père, souligne souvent qu’Omar Bongo avait fait en 2008 un « bilan très critique de la situation » dans son pays.

Le « Bongoland » réticent

Dans les QG des candidats et les ministères, des chiffres contradictoires circulent puisqu’il n’existe aucun sondage fiable et public. Un trio se détache toutefois : Ali Bongo, Casimir Oyé Mba, l’ancien Premier ministre qui avait brigué l’investiture du PDG, et Pierre Mamboundou, l’opposant de toujours.

Fort du soutien du PDG et d’un inépuisable budget de campagne, Ali est le favori du scrutin. Physique de lutteur japonais, calvitie naissante dans des cheveux « curly » (frisés sans être crépus), « le fils B. », comme il est surnommé, a passé la moitié de ses 50 ans dans les arcanes du pouvoir.

En quelques semaines, il s’est toutefois métamorphosé. C’est sans doute le fruit du coaching d’une importante équipe de conseillers. « On lui reprochait d’être dans sa bulle, il semble en être sorti », affirme un haut fonctionnaire. Les Gabonais ont ainsi découvert un Ali décontracté et drôle, tranchant avec l’homme peu loquace de ses précédentes années, d’où son nom de campagne, « Ali’9 » ¯ en référence à la fois au scrutin de 2009 et à l’homme « neuf ».

Pour autant, Ali est loin de faire l’unanimité. Dans la population, un slogan circule « TSA » (Tout sauf Ali). La rue gabonaise se méfie de ce fils qu’elle affirme protégé par une France soi-disant favorable à une succession dynastique. Elle espère que l’opposition va s’unir in extremis et se choisir un candidat unique. Pourquoi pas Pierre Mamboundou, le seul opposant qui ne s’est jamais compromis avec le régime.

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