spot_imgspot_img

Gabon : L'alerte en filigrane des observateurs internationaux

Réunis le 1er septembre dernier à Libreville pour faire un point préliminaire sur le déroulement de l’élection présdientielle du 30 août, les observateurs internationaux se sont tous accordés à dire que le scrutin s’était déroulé sans anicroches, dans le respect de la démocratie et de la transparence. Pourtant, aucune délégation n’a manqué d’offrir une large place dans son rapport pour appeler les Gabonais au calme, au respect du verdict des urnes et à la tolérance. Des appels dont l’insistance tranche avec la prétendue transparence du vote.

© AFP ; L’abbé Appolinaire Malumalu, chef de la mission d’observation de la CEEAC

Les missions d’observateurs internationaux qui ont suivi le processus électoral et le vote du 30 août dernier se sont retrouvés le 1er septembre dernier à Libreville pour livrer leurs sentiments au sortir du scrutin.

Les observateurs de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de l’Union africaine (UA), de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), ou encore l’Observateur panafricain pour la démocratie (OPAD), qui se réjouissaient déjà à la veille du scrutin de la fiabilité et de la transparence du processus électoral, ont réitéré leurs félicitations aux autorités chargées de la transition.

Le professeur Franck Idiata, président de la Commission d’accueil et d’encadrement des observateurs internationaux, a salué la mission effectuée par les observateurs, qui ont «travaillé en toute neutralité», a-t-il affirmé.

«Tout est en train d’être fait pour assurer la fiabilité, la transparence et la crédibilité du scrutin du 30 août prochain», avait rapporté à la veille du scrutin Gérard Latortue, chef de la mission d’obervation de l’OIF, alors que la plupart des candidats criaient à l’«illégalité» du processus électoral.

«Les opérations de vote se sont déroulées conformément aux dispositions légales», a affirmé le 1er septembre Albert Tevoedjre, le chef de la mission d’observateurs de l’UA au Gabon, qui relèvera simplement «quelques irrégularités».

De son côté, la CEEAC «salue les efforts consentis par les autorités qui sont parvenues à organiser, dans un aussi bref délai, cet évènement majeur de la vie politique gabonaise», rapporte le chef de la mission sous régionale, l’Abbé Malumalu.

L’Observateur panafricain pour la démocratie (OPAD), par la voix de son vice-président Fally Diallo, a salué «la discipline et la responsabilité du peuple gabonais», alors que l’Organisation de la conférence islamique (OCI) a tenu à «rendre hommage aux Gabonais qui, selon elle, ont fait preuve de responsabilité, de vigilance et de tolérance».

A en croire les observateurs internationaux, l’organisation du vote du 30 août recevrait l’approbation consensuelle du peuple Gabonais et le scrutin s’est déroulé sans anicroches majeures. Aucune raisons en somme pour que le pays connaissent des perturbations ou des violences post électorales à la proclamation des résultats.

Pourtant, la mission de l’UA «invite les candidats à faire confiance aux institutions compétentes de la République et à prendre acte des résultats qu’elles proclameront dans le strict respect du choix du peuple gabonais».

«La mission demande aux candidats (…) et à toute la population de veiller à préserver la paix et la démocratie au Gabon en maintenant le dialogue», martèle Albert Tevoedjre.

«Les candidats doivent maintenant respecter la motivation populaire», a pour sa part lancé le Mouvement panafricain de la jeunesse féminine (MOPAJEF).

«Les citoyens gabonais doivent continuer à garder leur calme jusqu’à la fin», a encore exhorté Marie Yvonne Tsame Ndong, présidente du Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique et social (GERDDES-Gabon).

Tous se sont accordés pour inviter le peuple Gabonais à «se soumettre et respecter le verdict des urnes, incarnation de la volonté du peuple, détenteur de la souveraineté, et de se conformer aux dispositions légales en vigueur en matière de contentieux électoral».

Les observateurs internationaux ont enfin formulé «le vœu que le peuple gabonais attende et accueille les résultats dans le calme et le respect des règles démocratiques, comme il convient dans tout Etat de Droit».

Les appels au calme apparaissent très redondants dans les rapports des observateurs internationaux, pour un scrutin censé s’être déroulé de manière démocratique et transparente. Ce paradoxe sonne comme une alerte des missions d’observation internationales face à une situation délicate au lendemain de ce scrutin.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES