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Gabon : L’Union africaine persona non grata à Libreville

Face aux violents troubles qui ébranlent le Gabon depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 30 août, la communauté internationale s’est élevée pour lancer des appels au calme et l’Union africaine a proposé la médiation de l’ancien Premier ministre sénégalais Moustapha Niasse. Malgré d’indéniables mouvements de contestation populaires, le nouveau président, Ali Bongo Ondimba, a refusé la médiation de l’UA, annonçant un retour au calme sur l’étendue du territoire national.

© D.R. – L’ancien ministre gabonais des Affaires étrangères et actuel président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping

Alors qu’on dénombre déjà trois morts à Port-Gentil dans le cadre des émeutes qui ont suivi l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, le gouvernement a refusé la médiation de l’Union africaine pour pacifier la situation au lendemain d’élections contestées.

L’ancien ministre gabonais des Affaires étrangères et actuel président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, avait proposé d’envoyer l’ancien Premier ministre sénégalais, Moustapha Niasse, pour jouer les médiateurs entre le candidat élu et les opposants qui contestent les résultats.

Le choix de Moustapha Niasse n’était pas fortuit puisque c’est lui qui était à la tête de la délégation d’observateurs des élections en août dernier, occasion de prendre contact avec les représentants des institutions, la classe politique gabonaise et les représentants de la société civile.

Mais selon le gouvernement gabonais, «l’état actuel de la situation est bien moins préoccupant qu’en 1994» et «la venue d’une telle mission ne se justifie pas».

«Il n’apparaît pas nécessaire de la part de la commission de l’Union africaine d’initier une mission dont la vocation concerne les pays-membres en crise», ajoute le gouvernement, qui brandit l’accalmie et la maîtrise de la situation.

Le gouvernement a notamment déclaré que les troubles s’atténuaient peu à peu à Port-Gentil où «les forces de sécurité poursuivent leur mission de prévention et de sécurité» et où «le couvre-feu décrété sera très prochainement levé».

Les heurts de Port-Gentil, bastion de l’opposition qui conteste la victoire du candidat PDG Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle du 30 août dernier ont fait pour l’instant trois morts parmi les manifestants.

Routes barrées, commerces pillés, stations services saccagés c’est le nouveau visage de Port-Gentil poumon économique du pays. Les manifestants se sont attaqués aux installations du groupe français Total. La France qui est accusée par les manifestants d’avoir agi en faveur d’Ali Bongo Ondimba. Les murs de la prison ont été brisés et les prisonniers libérés le jour même de la proclamation des résultats de l’élection.

Ce qui avait conduit au limogeage du gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime Jean Marie Beka B’Obame.

Le gouvernement, dans le même communiqué a affirmé que toutes les institutions constitutionnelles fonctionnent normalement. «L’Assemblée nationale, le Sénat et le Conseil économique et social ont ouvert respectivement leur session budgétaire depuis le mardi 1er septembre 2009. Les libertés individuelles et collectives de l’ensemble des populations sont garanties. La libre circulation des personnes et des biens est entièrement observée».

Dans son communiqué, l’UA avait exhorté «les dirigeants politiques concernés à faire preuve d’un sens élevé des responsabilités dans cette phase qualitative de l’histoire du Gabon» et invité «tous ceux qui contestent le déroulement du processus électoral à emprunter scrupuleusement les voies de recours prévues par la loi».

L’institution panafricaine avait également souligné la «nécessité pour tous les Gabonais d’œuvrer ensemble dans la sérénité en vue de relever les défis auxquels leur pays est confronté tant en ce qui concerne l’approfondissement du processus démocratique que son développement économique et le renforcement de sa cohésion sociale».

Les 17 candidats (hors Ali Bongo) se sont fédérés en Front de refus du coup de force électoral pour contester les résultats officiels donnant le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) vainqueur avec 41,73% des suffrages.

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