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Gabon : Pas d’état de grâce pour Ali Bongo

Officiellement élu avec 41,73% des suffrages, le nouveau président, Ali Bongo Ondimba, va devoir faire face à une pléthore de revendications sociales mises en «stand by» à la suite des disparitions du couple présidentiel, successivement les 14 mars et 8 juin derniers, et de l’organisation de l’élection présidentielle anticipée. De nombreux secteurs avaient rejoint le front social, dominé par les secteurs de la santé et de l’éducation marqués cette année par les plus longues grèves de leur histoire.

© D.R. – Officiellement élu avec 41,73% des suffrages, le nouveau président, Ali Bongo Ondimba, va devoir faire face à une pléthore de revendications sociales

Le successeur d’Omar Bongo Ondimba n’aura probablement pas une minute de répit dès sa prise de fonction, tant les revendications sociales sont vivaces autant que les besoins des Gabonais, comme les candidats l’ont rappelé eux-mêmes tout au long de cette campagne.

L’éducation et la santé ont cristallisé deux des plus grosses crises sociales de cette année avec d’intenses grèves, une solidarité et une détermination inédite des agents de l’État d’obtenir gain de cause.

Si certains de leurs points de revendication ont obtenu satisfaction, la mobilisation demeure vivace dans ces deux secteurs auxquels le gouvernement devra apporter des réponses urgentes et efficaces pour garantir la paix sociale.

L’année 2008-2009 a été sérieusement perturbée par une grève de 6 mois de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED), au sein de laquelle les enseignants revendiquaient notamment l’harmonisation des salaires des enseignants, la revalorisation de la prime de logement, de transport, l’amélioration des conditions de vie ou encore la réorganisation du système éducatif, le paiement des primes de vacation, etc.

Dans le même sens, les enseignants fédérés au sein du Syndicat national des enseignants du supérieur et chercheurs (SNEC), réclamaient la régularisation de leurs situations administratives et financières, l’octroi des présalaires aux enseignants-chercheurs et chercheurs en attente de recrutement, l’adoption d’une grille salariale incitative pour le corps des enseignants-chercheurs.

Ces revendications avaient donné lieu à une grève d’environ 3 mois, qui a gelé les cours aux Universités Omar Bongo (UOB) et des sciences et techniques de Masuku (USTM).

Le secteur de la santé a également été paralysé par une grève pendant les 5 premiers mois de l’année 2009. Les agents de ce secteur regroupés au sein du Syndicat national des professionnels de la santé (SYNAPS) revendiquaient la régularisation des actes administratifs ; la promulgation du projet de loi portant fonction publique et hospitalière ; l’élaboration des textes organisant les centres hospitaliers régionaux ainsi que la mue de l’ENAPS en institut supérieur de formation sanitaire.

D’autres secteurs se sont joints à eux pour alimenter l’embrasement du front social, notamment les Affaires sociales, l’Économie forestière, les Mines ou encore la Fonction publique.

Au ministère des Affaires sociales, la situation est très tendue. Les agents réclament depuis le 29 mai dernier l’augmentation de la prime de logement. Leurs cahiers de charges évoquent également l’avancement des dossiers administratifs, alors que leurs situations seraient statiques depuis déjà cinq ans. Les agents revendiquent par ailleurs des primes incitatives et de risques, des outils de travail dans les bureaux, notamment des ordinateurs.

Même son de cloche au ministère de la Fonction publique. Portés par le Syndicat national des agents du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (SYNAFOPRA), les agents demandaient en juin dernier l’augmentation de la prime de transport, le paiement des rappels, des indemnités d’aide à la propriété ou encore l’augmentation de la prime de loyer.

Par ailleurs, depuis 2005, près de 1000 anciens agents des forces de défense réunis au sein du syndicat national des agents retraités des forces de défense (SNARFD), mettent en œuvres des mouvements d’humeur pour entrer en possession de leurs droits. Le cahier des charges du SNARFD, qui compte 12 000 personnes, ne comporte pourtant que le paiement de leurs services rendus. Depuis 4 ans maintenant, ce collectif d’anciens militaires pose la même revendication.

Autant de dossiers empilés sur le bureau derrière lequel s’assiéra bientôt le nouveau chef de l’État, des dossiers qu’il devra traiter dans l’urgence avant de pouvoir poser un regard serein sur la Nation dont il a voulu présider aux destinées.

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