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Gabon : Le réquisitoire de Sala Ngouah Beaud contre Mba Obame

Francis Sala Ngouah Beaud, ancien directeur adjoint de TV+ et présentateur vedette durant la campagned’André Mba Obame pour l’élection présidentielle du 30 août, avait quitté le «bateau» de l’ancien ministre de l’Intérieur la veille du vote, accusant son ancien patron de fomenter un coup d’Etat. Dans une interview accordée à la RTG2 le 12 septembre, et relayée par les chaînes nationales, le présentateur de TV+ dénonce la planification des émeutes de Port-Gentil, l’incitation au conflit ethnique par André Mba Obame et l’implication des pays voisins à ce projet funeste, sans pour autant qu’il ne soit inquiété par les autorités gabonaises pour besoin d’enquête.

© D.R. Francis Sala Ngouah Beaud, ancien présentateur vedette et directeur adjoint de TV+

Suite à son départ subit de TV+ à la veille du scrutin du 30 août, après une tapageuse campagne pour le candidat André Mba Obame, le présentateur vedette et ex-directeur général adjoint de la chaîne privée TV+, Francis Sala Ngouah Beaud, s’est expliqué le 12 septembre dernier au micro de la RTG2 sur les raisons de ce départ soudain.

«A la veille du scrutin, mes convictions sont revenues en avant, et je n’ai pas hésité à les faire valoir parce qu’il m’était apparu que cette campagne avait été menée tambours battants avec pour seule et unique volonté (…) de provoquer un chaos et d’entraîner le pays vers des voies innommables, irréparables», explique monsieur Sala Ngouah Beaud.

«J’ai été rattrapé par ma laïcité, mon esprit républicain», lance-t-il, en arguant avoir «été au cœur de cette campagne, assez étroitement associé à un certain nombre de décisions» et que «cela ne présageait rien de bon, il y avait comme une volonté de partition du pays, d’affrontement ethnique».

L’ancien présentateur de TV+ dénonce même une tentative de déstabilisation du pays avec le soutien de mercenaires étrangers, et la planification des émeutes post-électorales de Port-Gentil qui ont officiellement fait trois morts entre le 3 et le 6 septembre derniers.

«Il y a eu un triangle qui s’est opéré avec certains pays voisins (…) qui tendait à encourager une déstabilisation du pays au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Cela s’est avéré à l’occasion d’un certain nombre de déplacements, j’y étais, j’ai été au Cameroun, en Guinée Equatoriale, où il y a eu des rencontres qui se sont opérées avec des responsables de ces pays là, il y a eu des deals qui se sont créés pour prévenir et préparer ce qui pouvait advenir au lendemain de l’élection présidentielle», témoigne Francis Sala Ngouah Beaud, qui affirme être sous le coup de diverses menaces depuis son départ.

«Nul dans ce camp n’était persuadé que le candidat du PDG l’aurait emporté par la voie des urnes. Que cela aurait été un hold-up électoral et qu’il fallait donc user de la force, faire entrer des forces extérieures sur le territoire national, qui ont même pris position, qui sont arrivés, qui se sont permis de vérifier le positionnement exact du pays», poursuit-il encore, dénonçant clairement l’implication du président équato-guinéen, Obiang Nguéma.

«Je le confirme ce qui s’est passé à Port-Gentil était prévu, préparé, (…) même si par ailleurs on passait pour être des parangons de l’unité nationale», affirme-t-il, évoquant une «forte intimidation, fanatisation des foules».

«Ce qui est apparu juste après la proclamation des résultats n’a fait que conforter mon choix», a-t-il enfin conclu, allusion faite aux émeutes qui ont éclaté après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle le 3 septembre dernier.

Affirmant enfin n’avoir pris position «pour aucun candidat», il dénonce enfin les menaces dont il est victime aujourd’hui, concluant que «c’est le prix à payer pour préserver le Gabon des situations difficiles, inextricables».

Le 13 septembre, la Guinée Equatoriale a «formellement démenti toute ingérence [et] toute tentative de déstabilisation» du Gabon. Le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement équato-guinéen, Jeronimo Osa Osa Ekoro, a déclaré que «la Guinée Equatoriale dément formellement toute ingérence dans les affaires du Gabon ou toute tentative de déstabilisation d’un pays souverain». Il a enfin averti que son pays prendrait des «mesures légales et judiciaires» contre le journaliste, «s’il ne rectifie pas ses déclarations».

Ces déclarations ne sont pas faites pour renforcer la sérénité entre le Gabon et les pays voisins cités par Francis Sala Ngoua Beaud. Par ailleurs, ce dernier qui affirme avoir pris part à un complot visant à déstabiliser son pays devrait être entendu par les autorités compétentes pour besoin d’enquête dans une aventure que l’intréssé aurait décidé de s’embarquer en toute liberté.

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