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Gabon : «On doit passer aux actes. On dit, on fait» pour la CONASYSED

Le mot d’ordre de grève lancé par la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) le 3 octobre dernier a été entendu par les enseignants qui n’étaient pas au rendez-vous pour la rentrée scolaire du 5 octobre. Le gouvernement et les syndicats enseignants continuent de tenir ferme leurs positions, couvrant une nouvelle fois de nuages sombres l’avenir des élèves gabonais.

«Nous avons décidé d’entrer en grève générale, la décision du ministre n’engage pas les membres de la CONASYSED», a lancé Jean Calvin Tomo le 5 octobre au siège de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) où les enseignants tenaient le piquet grève.

Au lycée Paul Indjedjet Gondjout, l’un des principaux établissements secondaire public de la capitale gabonaise, «les élèves sont dehors parce que beaucoup d’enseignants ne sont pas encore arrivés, ils ont dit qu’ils partent d’abord à l’assemblée générale», explique monsieur Bibang, professeur d’économie.

«Vous allez faire le tour des établissements scolaire et il n’y a pas d’enseignants. Je suis sûr que vous avez rencontré les enseignants expatriés, tous les enseignants gabonais qui se reconnaissent dans la plateforme revendicative de la CONASYSED (…) ne peuvent pas aller dans les établissements en ce moment», confirme monsieur Tomo de la CONASYSED.

«Depuis juin dernier, nous avions suspendu la grève pour permettre aux élèves de passer les examens et là nous voulons d’abord nous assurer que ces problèmes posés ont été résolus. Pour éviter d’avoir une année saccadée, on doit d’abord tout résoudre», estime Aimé Mapangou, didacticien de français à l’école normale des instituteurs catholique.

Pour le ministre de l’Education national, Michel Menga, qui fustige la grève des enseignants, «seuls 2 des 11 points posé par la CONASYSED font l’objet d’une programmation budgétaire pluriannuelle (…) à savoir la mise en place des bibliothèques et des lignes Internet dans tous les établissements du Gabon ; l’achat par l’Etat des trousseaux didactiques et des kits informatiques pour chaque établissement».

Du côté du Syndicat nationale de l’Education nationale (SENA), «la plate forme revendicative comportait 20 points et nous avons fait sortir 11 points qui devaient être exécutés tout au long de l’année 2008/2009 et les autres devaient suivre un échéancier en 2010. Sur les 11 points prioritaires, il n’y a que deux points qui ont été exécutés sans problèmes, à savoir l’allocation de rentrée scolaire et la prime de transport, qui ont d’ailleurs été octroyées à tous les fonctionnaires», rétorque le secrétaire général, Fridolin Mvé Messa.

«Le ministre a dit hier que touts les points ont été satisfaits, ce qui n’est pas vrai. Prenons l’exemple de la gestion rationnelle du personnel de l’Education national, elle devait être mis en place depuis le mois d’avril dernier avec 551 enseignants auxiliaires qui devaient être recrutés a titre exceptionnels», a poursuivi monsieur Mvé Messa.

«Nous demandons aux parents de garder les enfants à la maison (…) tant que les enseignants ne partent pas à l’école. (…) Nous sommes toujours ouverts, pas pour les négociations, mais plutôt pour l’application du cahier de charge», a-t-il ajouté.

Le modérateur de la CONASYSED, Léa Isabelle Ossoumet, dénonce par ailleurs que «certains syndicalistes qui ont fait grève l’année dernière ont été sanctionnés, c’est-à-dire qu’on les a affecté de manière arbitraire dans des lieux qu’ils n’ont pas demandé».

«Le ministre a peu de considération pour les enseignants. On doit passer aux actes: on dit, on fait», lance enfin Simon Ndong Edzo, l’ancien modérateur de la CONASYSED.

Tout porte à croire que le bras de fer entre les enseignants et le gouvernement n’est pas terminé, chacun continuant de se jeter l’anathème en campant sur ses positions. Avec ces nouvelles perturbations pour la rentrée 2009, la pression sociale devrait encore augmenter sur celui qui prendra place au Palais du bord de mer, dont le bureau est déjà jonché de dossiers brûlants.

Le gouvernement devra envoyer un signal fort aux enseignants pour éviter le fiasco de l’année dernière et prouver sa capacité à assurer ce service public de base.

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