Le média privé gabonais d’information en ligne Gabonews a affirmé lundi à l’AFP qu’un de ses journalistes avait reçu des menaces de mort en lien avec des articles sur l’élection présidentielle du 30 août et ses suites, à l’instar d’un reporter du quotidien national L’Union.
Les premières menaces remontent à « une dizaine de jours » et étaient alors verbales, jusqu’à un message électronique reçu dernièrement et menaçant de « brûler vif » le journaliste, a expliqué Rodrigue Asseyi, directeur de publication de Gabonews, sans divulguer l’identité de son collaborateur pour raison de sécurité.
« On a localisé ta demeure et si par malheur je vois encore ta signature sur ce foutu et abominable site, je brûlerai ta maison avec mon équipe avant de passer à ton agression physique », est-il notamment écrit dans ce message, publié sur le site du média.
Gabonews est membre du groupe de communication Le label de l’Ogooué, créé par l’actuelle ministre gabonaise de la Communication, Laure Olga Gondjout.
Selon Rodrigue Asseyi, la famille du reporter a été envoyée à l’intérieur du pays et le journaliste lui-même s’est « délocalisé ».
D’après M. Asseyi, le journaliste menacé a été accusé de faire circuler à travers ses articles de fausses informations sur la présidentielle, remportée par Ali Bongo dont plusieurs adversaires en lice contestent la victoire.
Le journaliste menacé de mort « est le seul de la rédaction » visé « pour l’instant ». « Nous avons géré cette situation en silence », le temps de sécuriser sa famille et lui, « nous porterons plainte dans les prochaines 48 heures », a déclaré Rodrigue Asseyi.
Cette annonce intervient après des menaces de mort proférées contre le journaliste Jonas Moulenda, du quotidien national L’Union, en lien avec ses articles sur les violences post-électorales à Port-Gentil (ouest).
M. Moulenda, qui avait indiqué la semaine dernière s’être mis à l’abri « dans un lieu sûr », a précisé lundi à l’AFP avoir repris son travail tout en vivant dans une semi-clandestinité.