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Les enseignants gabonais payés sur bons de caisse

Le gouvernement gabonais s’est résolu à utiliser l’arme du salaire pour venir à bout de la grève des enseignants de la Convention nationale du syndicat du secteur éducation (CONASYSED), a appris APA vendredi à Libreville.

Selon le communiqué final publié à l’issue du conseil des ministres, réuni jeudi à Libreville, le gouvernement a décidé de « la mise sur bons de caisse de tous les enseignants qui ne se présenteront pas sur leur lieu de travail, à compter du lundi 12 octobre ».

Cette décision signifie que les salaires des enseignants ne seront plus virés dans leurs comptes bancaires mais dans les paieries du trésor public. Et ils ne pourront les percevoir que sur présentation d’un document attestant de leur présence au poste.

Officiellement fixée au lundi 5 octobre, la rentrée scolaire a été fortement perturbée au Gabon par la grève de la (CONASYSED) qui a surtout paralysé les établissements scolaires publics.

Dans son communiqué, le gouvernement a dénoncé une « situation qui pénalise lourdement les élèves ainsi que leurs parents et qui porte en elle les germes d’une année scolaire chaotique voire désastreuse ».

L’année dernière, la CONASYSED avait paralysé le système éducatif national pendant quatre mois pour exiger la satisfaction de ses revendications, toujours les mêmes : régularisation de toutes leurs situations administratives (intégration, titularisation, avancement), paiement d’une prime d’incitation à la fonction enseignante, octroi de parcelles, paiement des rappels…

De son vivant, le président Omar Bongo Ondimba avait demandé au gouvernement de débloquer 40 milliards de FCFA pour tous les rappels des fonctionnaires. La moitié de cette somme soit 20 milliards de FCFA devait revenir aux enseignants qui en sont encore aujourd’hui à réclamer le versement d’un reliquat de 13 milliards de FCFA.

Evoquant le contexte économique difficile de crise économique et financière, le gouvernement s’est engagé exceptionnellement, le 1er octobre dernier, à payer au titre des rappels dus aux enseitnants, la somme de trois milliards de FCFA supplémentaires, d’ici au 5 janvier 2010, un nouvel échéancier rejeté par la CONASYSED qui a maintenu son mouvement de grève.

En août 2008, la CONASYSED a déposé sur la table du gouvernement un cahier de charge comportant 20 points d’où ont été extraits onze points prioritaires qui devaient faire l’objet d’un règlement définitif tout au long de l’année scolaire 2008-2009.

La prime de transport et l’allocation de rentrée scolaire sont les deux revendications qui ont été totalement satisfaites. Certaines, telle que la prime d’incitation à la fonction enseignante, n’ont été que partiellement satisfaites et d’autres pas du tout.

Pour les autorités gabonaises, les « points de revendication restés jusque-là en suspens peuvent être résolus en maintenant le dialogue, dans le cade du comité de suivi, qui tiendra sa prochaine réunion le 30 octobre, sans pour autant brandir la grève comme préalable à la poursuite des négociations.

Estimant avoir consenti « des efforts colossaux depuis le début de l’année pour trouver des solutions justes et équitables aux problèmes posés par la CONASYSED », le gouvernement a réaffirmé, dans son communiqué, que la rentrée scolaire est officielle depuis le lundi 5 octobre 2009.

Du côté de la CONASYSED, la décision gouvernementale a été accueillie sans émotion. « Nous avons un souci : c’est simplement celui de voir l’enseignant qui a en charge la formation de l’élite de notre pays être traité à sa juste valeur », a confié un membre influent du syndicat.

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