spot_imgspot_img

Gabon : Levée de boucliers contre la visite d'Ali Bongo chez Sarkozy

Le déjeuner organisé ce 20 novembre à l’Élysée entre le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo, et son homologue français, Nicolas Sarkozy, a provoqué une levée de bouclier de l’opposition gabonaise et de la société civile française. L’opposant Bruno Ben Moubamba a été empêché de lire une déclaration devant l’Élysée, alors que la diaspora gabonaise a lancé des appels à manifester pour dénoncer le soutien de la France à l’élection d’Ali Bongo à la tête du Gabon.

La polémique sur le prétendu soutien de la France à l’accession d’Ali Bongo au pouvoir via les réseaux occultes de la Françafrique est loin de faiblir. A l’occasion du déjeuner de ce 20 novembre à l’Élysée entre le président gabonais, Ali Bongo et son homologue français Nicolas Sarkozy, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer l’ingérence de la France dans la politique gabonaise.

«Je suis extrêmement choqué qu’un grand pays démocratique comme la France soit la première puissance occidentale à recevoir Ali Bongo», a déclaré l’opposant gabonais et candidat malheureux à l’élection présidentielle, Bruno Ben Moubamba.

Comparant l’élection présidentielle gabonaise à celle de Mahmoud Ahmadinejad en Iran, contre laquelle la France avait milité avec virulence, Bruno Ben Moubamba avait prévu de lire une déclaration en face du palais de l’Élysée où se déroule le déjeuner, mais en a finalement été empêché en fin de matinée par les forces de l’ordre.

«L’heure est venue d’inaugurer un nouveau cycle de relations entre la France et l’Afrique qui sera basé sur la démocratie réelle et la bonne gouvernance», comptait-il notamment revendiquer. Cette déclaration qui se voulait de la coalition des partis de l’opposition, mettait notamment en cause le poids du géant français du pétrole, Total, et celui du nucléaire, Areva, très présents au Gabon, dans la dernière élection présidentielle.

Des Gabonais de France avaient également appelé au rassemblement ce 20 novembre devant l’Élysée «pour huer cette réception et leur dire que nous n’avons pas oubliés le hold-up électoral», puis le 21 novembre devant l’hôtel Carré d’As où doit se tenir une réception des sympathisants d’Ali Bongo.

Suite à la suspension de plusieurs organes de presse au Gabon, «Reporters sans frontières souhaite vous exprimer sa forte préoccupation concernant la situation de la liberté de la presse au Gabon et vous prie de bien vouloir évoquer ce sujet avec votre interlocuteur», écrit par ailleurs RSF dans sa lettre adressée le 19 novembre dernier au président français.

«Visiblement, les nouvelles autorités ne tolèrent pas que les résultats de la récente élection présidentielle soient commentés ni que des membres du gouvernement ou du parti au pouvoir soient critiqués», dénonce l’organisation de défense de la liberté d’expression.

«Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir insister auprès de lui sur la nécessité de protéger les professionnels des médias et de laisser place à la critique», conclu le secrétaire général de RSF, Jean-François Julliard.

Pour sa première visite officielle en France depuis son investiture, Ali Bongo doit aplanir les angles avec l’Élysée, relatifs notamment aux nombreuses tensions nées des élections gabonaises et de l’affaire des «Biens mal acquis». Il doit également recentrer l’axe Paris-Libreville sur les enjeux sécuritaires et politico-économiques de l’heure.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES