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CAN 2010 : Les fissures de l’organisation

Après l’attaque du bus de la sélection togolaise à Cabinda le 9 janvier dernier qui ternira sans doute l’image de cette édition de la CAN, de nombreuses failles dans l’organisation ont été dénoncé, notamment par les journalistes internationaux venus couvrir l’évènement. Refoulement de joueurs, lourdeurs administratives pour les journalistes, problèmes de logements, etc. Pour plusieurs observateurs, l’Angola n’était pas prête pour organiser un événement d’une telle envergure.

Alors que l’Angola fondait de gros espoirs sur la CAN 2010 pour redorer son blason auprès des touristes et investisseurs internationaux après 25 ans de guerre civile, le tableau s’est renoircit, quelques jours à peine après le lancement officiel de la compétition le 10 janvier dernier.

L’attaque terroriste du bus de la sélection togolaise à leur arrivée à Cabinda le 9 janvier dernier, qui a fait deux morts et entraînant le retrait des Eperviers, avait déjà cassé l’ambiance de la compétition et installé le doute dans les esprits sur les conditions de sécurité de la compétition.

Au chapitre des dispositions administratives, les premiers couacs n’ont pas tardé non plus. L’ancien international camerounais Steve Tataw qui s’était rendu à Luanda pour le compte de sa fédération a été interné durant deux jours pour «tentative d’entrée illégale en Angola». Relâché il a dû se rendre auprès de l’ambassade d’Angola au Gabon pour récupérer son visa et rejoindre les Lions indomptables à Lubango.

Du côté des journalistes, les plaintes ont laissé la place à l’exaspération. La dizaine de journalistes ghanéens et camerounais venus couvrir l’évènement auront patienté 18 heures avant de se voir délivrer leur accréditation.

«J’ai demandé à l’un des officiels de me la délivrer en vue de prendre un vol en direction de Cabinda, la ville qui abrite le groupe du Ghana. Il n’a rien voulu savoir, pourtant j’avais rempli toutes les formalités administratives. Finalement, après une nuit d’attente dans le hall d’accueil sous une chaleur caniculaire, cet homme m’a fait comprendre qu’il fallait tendre un billet de 20 dollars. J’ai dû m’exécuter, sinon je serais toujours en train de quémander mon accréditation», explique un journaliste ghanéen.

Pour Stephen, un photographe ghanéen qui fait partie des centaines de journalistes bloqués au centre de presse de Futungo, situé à plus de trois-quarts d’heure du stade de Luanda, «la CAF n’aurait jamais dû programmer cette compétition en Angola !».

Madiga, reporter pour la télévision malienne, rôdé aux couacs dans l’organisation de tels évènements en Afrique, est du même avis. «J’ai neuf CAN à mon actif, c’est la pire en termes d’organisation. Les officiels angolais et leurs homologues de la CAF sont dépassés», affirme-t-il.

«Rien n’a été prévu pour loger les supporters et les journalistes dans des conditions décentes et à des prix raisonnables. J’ai passé deux nuits dans un hôtel tout juste moyen pour 650 dollars, sans compter les petits-déjeuners et le prix du taxi, exorbitant ! La CAF n’aurait jamais dû programmer cette compétition en Angola. C’est une pure folie», ajoute-t-il.

Et pour les quatre villes qui abritent les matchs, les retours semblent du même ton du côté de la presse internationale. «Avec trois de mes confrères de la télé camerounaise, nous avons rallié Lubango samedi soir. Une fois sur place, les officiels ont refusé de nous accréditer. Ils nous ont redirigé vers le centre de presse de Luanda, que nous avons rejoint par route. Dimanche matin, rebelote, les membres du centre de Futungo nous en ont fait voir également de toutes les couleurs…», témoigne visiblement harassé Laurent, un journaliste camerounais. «C’est un fiasco. Niveau organisation, c’est zéro pointé!», lance-t-il.

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