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Gabon : A quelles PME profitent les 6,56 milliards CFA de l’AFD ?

L’Agence française de développement (AFD) et la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG) ont récemment signé un accord pour soutenir les PME locales. Si cet accord prévoit plus de 6 milliards de francs CFA pour financer les activités de ces «petites» entreprises, aucune indication n’a cependant été donnée sur celles qui jouiront vraiment de ces fonds, d’autant que les PME « étrangères » représentent une part considérable du marché locale.

Menacées d’«extinction» par la concurrence de grandes entreprises étrangères, les Petites et moyennes entreprises (PME) locales ont retrouvé le sourire avec la signature d’un accord entre la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG) et l’Agence française de développement (AFD) destiné à soutenir leurs activités.

Signé le 24 février, cet accord qui doit aboutir à une garantie Assurance pour le risque de financement de l’investissement privé en zone d’intervention de l’AFD (ARIZ), prévoit une enveloppe sous forme de prêts de 6, 56 milliards de francs CFA pour financer les activités des PME locales, sans réelles précisions sur les véritables bénéficiaires de cette manne.

En effet, le paysage économique privé est dominé par deux types de petites entreprises locales : les PME gabonaises et les PME étrangères, avec un quota assez significatif pour la France. Si les secondes, notamment celles française, ont toujours eu les faveurs des banques pour l’octroi des crédits, les premières, elles, peinent à attirer les regards favorables des institutions de financements.

Face à cette situation, la BICIG qui est en charge de la «redistribution» des milliards de l’AFD va-t-elle revoir ses critères d’attribution de crédits pour que toutes les PME en profitent? Si rien n’est fait dans ce sens, seule une portion négligeable de PME gabonaises devrait logiquement bénéficier de la confiance de la BICIG.

Généralement, la BICIG ne travaille qu’avec les PME des secteurs commercial, BTP, bois et industrie forestière ou encore micro industrie, réduisant considérablement la marge de manœuvre de plusieurs PME. De plus, la banque exige un autofinancement de 30% minimum pour tout financement d’investissement. Cette condition «tue» la capacité d’accès de plusieurs entrepreneurs gabonais au crédit bancaire. Le gouvernement ne pourrait-t-il pas prendre l’engagement de supporter ces 30% ?

Par ailleurs, l’une des causes de la mortalité néonatale des PME locales est l’absence de structures capables de financer ces entités économiques et de les accompagner dans leurs initiatives. Les institutions telles que le Fonds d’aide et de garantie (FAGA), le Fonds de développement et d’expansion des PME-PMI (FODEX) et Promo Gabon, crées dans le but de promouvoir les entreprises sont depuis longtemps frappées d’obsolescence.

Le Gabon émergent ne sera possible que grâce à l’élargissement de la base productive qui suggère une diversification stratégique de l’économie. Celle-ci dépend en grande partie de la qualité et de capacités des institutions de financement de cette diversification. Les entreprises attendent beaucoup la mise en place de ces institutions.

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