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Des «mesures d’urgence (…) concernant la vie publique nationale », annoncées par Ali Bongo Ondimba

Des «mesures d’urgence (…) concernant la vie publique nationale en général et la capitale économique en particulier», annoncées depuis Port-Gentil par le président Ali Bongo Ondimba

Le chef de  l’Etat, Ali Bongo Ondimba, a bouclé, ce jeudi, son séjour de 72 heures, à Port-Gentil, ville à partir de laquelle, comme prévu, il a annoncé, lors d’un point de presse, des « mesures d’urgences (…) concernant la vie nationale en général et la capitale économique en particulier », ont constaté les envoyés spéciaux de GABONEWS.

RATIONALISATION DES INSTRUMENTS DE FINANCEMENT DE L’ETAT
Dans son intervention, le président Ali Bongo, qui a dirigé dans la matinée, à Port-Gentil, le premier Conseil des ministres délocalisé à l’intérieur du pays, s’est, tout d’abord, félicité de cette « expérience positive » avant de décider, à «compter de ce 4 mars 2010 , qu’«en vue de la rationalisation des instruments de financement de l’Etat, la création de la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC), à vocation bancaire; le renforcement de la Banque de l’Habitat (BH) qui sort de la tutelle de la Banque Gabonaise de Développement, la BGD, elle-même, renforcée pour financer les PME-PMI, l’artisanat, l’agriculture et les investissements lourds publics et privés ».   

Dans les cas de la BH- qui récupère les prérogatives du Compte de Refinancement de l’Habitat, du Fonds National de l’Habitat et du Fonds Hypothécaire –  et de la BGD, le capital sera ouvert aux  investisseurs locaux, publics ou privés et étrangers.

En outre, la Banque Gabonaise de Développement, « réorganisée » et pour optimiser ses missions, bénéficie désormais du transfert des compétences(…) et des ressources du fonds du FODEX (Fonds de Développement et d’Expansion) et du  Fonds d’Aide et de Garantie (FAGA) des PME. Ce qui consacre  de « fait », la dissolution du FODEX et du FAGA.

Dans le souci de la « rationalisation de la chaîne de dépense publique et de la recherche de son efficacité », le chef de l’Etat a fait part de la « création d’une Direction générale de la dette ».

Cette Direction, placée sous tutelle du Ministère de l’Economie sera « chargée de l’élaboration de la politique d’endettement et de la gestion active de la dette (…) étant entendu que les règlements sont effectués par la Direction générale des Services du Trésor ».

« TOUTES LES RECETTES PUBLIQUES VERSEES AU TRESOR PUBLIC QUI EN DELIVRERA QUITTANCE »

Lesquels Services comprennent un « réseau de comptables principaux (…)  pour effectuer le visa et le contrôle du ‘’Service Fait’’ avant et après paiement ». Le numéro un gabonais a précisé que la responsabilité de chaque comptable principal sera « engagée devant la Cour des comptes et les autres institutions de contrôle au même titre que le comptable public (…) ».

Pour éviter des trous dans le « pipeline » conduisant au Trésor public, Ali Bongo Ondimba a décliné sa politique de « rationalisation de la chaine de la Recette, la lutte contre la corruption et l’amélioration du climat des affaires » qui stipule: «Toutes les recettes publiques doivent être versées aux caisses du Trésor Public qui en délivrera quittance » et qu’« en dehors du réseau des comptables, aucun opérateur économique n’est autorisé à effectuer un quelconque paiement au titre des impôts directs et indirects, redevances de toute nature, amendes et contraventions et taxes au profit de l’Etat ainsi que des Collectivités locales » .

Non seulement, « l’Etat réaffirme la suppression de la parafiscalité en territoire national (…) mais aussi souligne, par ailleurs, que « toute personne physique ou, morale qui tenterait de corrompre un agent de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions, s’expose à une sanction pénale conformément aux lois et règlements », a –t-il explicité.

Inévitablement, l’une des grandes annonces aura été la « création d’une Société Nationale Pétrolière (Gabon Oil Compagny).  Pour le président de la République, la G.O.C se doit de « matérialiser la présence de l’Etat Gabonais dans le domaine stratégique du pétrole » à travers la « gestion des participations de l’Etat dans les sociétés pétrolières, la gestion de l’exploration, de l’exploitation et de la distribution ».

Dans cet optique, il revient maintenant à la Société nationale pétrolière de gérer les «  participations en matière pétrolière et que la « gestion de tous les  autres actifs et participations de l’Etat en dehors du pétrole seront confiés au Fonds Souverain Stratégique » tout en relevant, in fine : « la Direction des Participations dans sa forme actuelle est supprimée ».

Parmi les autres entités financières qui viennent de voir le jour, figurent la « Caisse de Relance » visant à «rendre étanche le solde de chaque année budgétaire ».

Autrement dit, a argumenté le président Ali Bongo, l’intérêt de cette Caisse portera sur les «ressources collectées dans le cadre de la loi de Finances et qui n’ont pas été dépensées pour  diverses raisons, par exemple, les lenteurs dans l’exécution de la dépense ou encore les situations des travaux non avancés ».

La Caisse de Plus –Value, elle,  tout en alimentant le Fonds Souverain Stratégique,  a été conçue pour enregistrer l’ « excédent   des recettes budgétaires de la loi des Finances », a –t-il poursuivi, en prenant la précaution de noter : « Il ne s’agit pas uniquement de la plus-value pétrolière(…) prend en compte toutes les « ressources supplémentaires non évaluées par la loi des Finances ».

MESURES D’ACCOMPAGNEMENT A L’INDUSTRALISATION DE LA FILIERE BOIS

Le propos présidentiel comportait également de  nombreuses mesures fortes telles que, dans le cadre de l’amélioration de l’environnement des affaires, il est prévu , à compter du 1er juillet, la mutation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon, devenant un « organisme  indépendant » et qui, d’emblée, remplira les missions de l’Agence de Promotion et des Investissements Privés (APIP), qui disparait ainsi. Au sujet de la filière bois, le chef de  l’Etat a choisi la capitale économique, où opèrent de grandes compagnies forestières, pour annoncer des «mesures d’accompagnement à l’industrialisation  » de ce secteur.

Il fait part de la mise en place d’un « Fonds de soutien à l’accélération de l’industrialisation du secteur bois, doté de 20 milliards de CFA » au profit des industries disposant d’un plan d’aménagement  et /ou de plan d’industrialisation agréés ».

Cette enveloppe sera garnie par les « droits de sortie  perçus sur les grumes exportées en 2010, suite à la dérogation adoptée par le gouvernement » qui, rappelle-t-on, a interdit l’exportation du bois brut  depuis le début de l’année.

Ces « droits seront sans intérêts, et leur durée de remboursement sera fixée, par les équipes techniques, en fonction du business plan présenté,  devait insister  Ali Bongo Ondimba sans omettre les « petits exploitants forestiers gabonais ».

Réunis au sein du « Projet des Petits Permis Forestiers Gabonais », ils verront leur production acheter par la Société Nationale des Bois du Gabon(SNBG) afin d’aménager les «permis détenus par les gabonais ».

Dans la foulée, il a été demandé à la SNBG qui doit s’adapter au nouveau contexte de la filière bois ,et en devenir un acteur majeur » de «présenter dans les meilleurs délais à l’administration un plan d’industrialisation de la production issue des permis qu’elle détient et de celles des petits producteurs gabonais qu’elle a la charge de racheter ».

Face de telles dispositions, il ne reste plus qu’acteurs de la filière bois de s’auto disciplinés et au Ministère en charge de la Forêt de faire pleinement appliquer les textes en vigueur, a préconisé  un observateur.

Les questions d’assainissement se trouvaient également  au cœur des préoccupations du chef de l’Etat, à en juger par une série de décisions portant sur l’amélioration des conditions de vie sur l’ensemble du territoire national.

Aussi, «à compter du 1er juillet 2010, l’usage  et l’importation des sachets plastiques non recyclables au Gabon seront formellement interdits de même que tout produit  prohibé ou déclaré à  la consommation de son pays d’origine ou de fabrication » et qu’ à la même date «  en accord avec la Mairie de Libreville et de Port-Gentil dans un premier temps, les sociétés de gestion des ordures ménagères doivent présenter un plan d’industrialisation et de traitement des ordures ménagères, sous peine de se voir retirer leur contrat d’exploitation ».

Notifier ainsi  à partir de Port-Gentil, représente un signal fort  d’autant que l’accent a été mis, dans la deuxième ville du pays, sur  la construction, entre autres, d’un « grand canal d’évacuation d’eau  à l’effet de rendre la « ville plus attractive, d’éradiquer des maladies endémiques comme le paludisme et de créer des emplois » , soutenue par la Convention d’un montant de 43 milliards de Francs CFA signée récemment à Libreville par l’Etat gabonais et l’Agence Française de Développement (AFD).

CAP SUR NEW-YORK

La dimension Education et Formation a été prise en compte lors du séjour du président de la République dans la cité pétrolière, dotée, prochainement  d’un «Institut  supérieur aux métiers du pétrole  et du gaz (…) et vise à faire de la capitale économique un pôle d’excellence dans ce domaine », a-t-il informé  avant d’affirmer qu’un concours local sera organisé dans les brefs délais à Port-Gentil en vue de recruter 350 jeunes portgentillais sur les 3.000 prévus cette année au niveau national ».

Des bonnes intentions aux actes, Ali Bongo  tenait,  à Port-Gentil, à la  lumière de ses « Grandes  annonces » ,  à rompre avec des pratiques et modes de gestion « opaques » de la «  chose publique vieilles de 50 ans »  et stimuler l’effort par la création d’instruments de formation à l’intention de la jeunesse gabonaise, a-t-il confié, dans un entretien  informel avec la presse nationale et internationale ayant couvert  son séjour dominé par la tenue, hors de Libreville, du tout premier Conseil des ministres, un engagement électoral respecté.

Pour l’heure,  ni la date ni le lieu de la prochaine rencontre n’ont été définis par  le chef de l’Etat qui, du reste,  met le cap, vendredi, sur New-York, où il prendra part aux travaux du Conseil de sécurité de l’ONU que préside, pour ce mois de mars 2010, le Gabon,  l’un des 10 membres non permanents de l’instance de décisions de l’organisation.

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