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Gabon : Siméon Ekoga Président du RDPG rentre au bercail…

Nommé Conseiller du Directeur Général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale ( CNAMGS), Monsieur Jean Francis Siméon Ekoga , Président du Rassemblement Démocratique du Peuple Gabonais (RDPG) résident à Paris depuis plus de 20 ans, devrait rejoindre son poste dans les prochains jours. Nouvelle Afrique était au courant de cette information qui courait depuis, avant le Conseil des Ministres, et en attendait sa confirmation. Mais qui est Jean Francis Siméon Ekoga (JFSE)?FSE, c’est d’abord un exil d’une vingtaine d’années hors de son pays, qu’il a quitté au milieu des années 80 pour aller poursuivre ses études en France. Très tôt, il fréquente les différents mouvements dits de « Libération du Gabon ».

Parallèlement à ses études à l’Ecole Supérieure d’Informatique et de Gestion (ESIG) de Paris (France), il s’engage dans les mouvements et partis d’opposition gabonais au régime de feu Omar Bongo Ondimba: les appellations sont diverses, du Morena à l’UPG de Pierre Mamboundou -au moment de sa création -, du FAR jusqu’au BDP. Il devient alors l’un des plus actifs dirigeants de l’opposition en exil.

En juin 2003, il crée le RDPG, et c’est sous les couleurs de cette ethiquette que Jean Francis Siméon Ekoga milite jusqu’aujourd’hui, avec la même vigueur, et probablement quelques solides habitudes héritées de la clandestinité et de l’exil, en plus…

Le Gabonais, depuis son long exil en France, croise nombre d’hommes politiques français, de tous bords, et à droite comme à gauche noue de solides amitiés. Il en a profité pour élargir son réseau de relation aux hommes d’affaires. Il fréquente plusieurs chefs d’État et hommes politiques influents.

Après son court passage – une semaine -au Gabon en juillet 2003, à l’invitation de feu le président Bongo Ondimba, à la faveur d’une « timide ouverture démocratique ». Il apparaissait aux yeux de certains collaborateurs de feu Omar Bongo Ondimba comme un adversaire gênant, dangereux voire trop ambitieux, qu’il fallait coûte que coûte écarter ou abattre, « au profit d’hommes de paille créés par le pouvoir » selon ses propres termes. Ces « faucons » l’accuseront régulièrement, dans plusieurs organes de presse nationaux et sites internet d’être à la solde du régime de l’époque à Libreville pour le décrédibiliser aux yeux de l’opinion nationale voire internationale, sans que la moindre preuve -matérielle – ne soit portée à la connaissance du public.

Jean Francis Siméon Ekoga est aussi victime du saisissant clivage qui oppose, hier , « les héritiers naturels » de feu président Bongo Ondimba et les différents courants qui s’affrontaient pour sa succession. Il représentait cette nouvelle génération de Gabonais de l’extérieur, communément appelée « diaspora gabonaise » voire « gabonais de la diaspora » par son engagement politique.

L’homme est volubile et chaleureux, longtemps pénalisé par son caractère impulsif, c’est un orateur habile, qu’on dit parfois populiste, très rusé. Il n’a jamais mâché ses mots pour dénoncer l’absence d’un État de droit au Gabon. Il s’est toujours illustré surtout par son pragmatisme politique…

Même s’il admet avoir commis des erreurs stratégiques dans sa carrière, il reconnaît néanmoins la difficulté de mener un combat politique « normal » dans un pays comme le Gabon, qui est une singularité en Afrique: l’éternelle politique du compromis et de l’ouverture…

Après le 30 septembre 2009 un « nouveau » pouvoir s’est installé après moult contestations de l’opposition qui reclamait sa victoire. Jean Francis Siméon Ekoga semble avoir changé le fusil d’épaule. Et, de nombreux gabonais radicaux se posent la question de savoir les raisons de ce choix à plusieurs zones d’ombre. Pour eux, JFSE pouvait poursuivre jusqu’au bout son combat. Mais seul lui même JFSE connaît les raisons de son retour au bercail et dans les conditions actuelle.
Interrogé à propos, l’homme est devenu peu volubile aux yeux de certains membres de l’équipe de la rédaction de Nouvelle Afrique qui le connaissent, et qui ont discuté avec lui de sa nomination. A t-il un agenda politique dans ce chéminement ou cette trajectoire qu’il s’est choisie? La politique dit-on n’est pas un fleuve tranquille. Ce nageur habile de la « «politique de l’exil» saura t-il nager dans ce marigot politique parsemé de nombreux crocodiles et caïmans dont les longues dents n’attendent qu’à massacrer tous les néophytes qui s’y approchent?

Mais, comme il l’a souvent soutenu, son opposition s’est toujours voulu « républicaine». D’autant plus vrai qu’en 2003, sur invitation du pouvoir gabonais, il avait rencontré feu le président Omar Bongo « pour discuter avec lui des changements qui s’imposaient au pays et faire légaliser mon parti ». JFSE profiterait-il de sa nomination pour réaliser ce que le pouvoir lui refusait encore jusqu’à sa récente nomination: faire légaliser son parti et renforcer son assise nationale et faire progresser la république au Gabon à l’intérieur du système…

Ainsi, le pouvoir de l’émergence lui offre là, une occasion de faire valoir ses capacités d’homme politique qu’il a toujours proclamées; car Jean Francis Siméon Ekoga a toujours inscrit son combat politique – à l’entendre – dans le grand creuset « d’un Gabon avec son patrimoine « civilisateur », sa tradition militante et son capital humain, qui soit capable « d’assumer» une vie politique axée sur les principes démocratiques».

L’avenir nous dira si le choix fait par JFSE est le meilleur et porteur d’espoir afin que les valeurs républicaines progressent au bénéfice du plus grand nombre. Wait and see.

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