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Gabon: deux Chinois fuient leur chantier arguant de mauvais traitements

Deux Chinois ont déclaré lundi à l’AFP avoir fui le chantier sur lequel ils travaillaient dans le sud du Gabon, affirmant y avoir été maltraités et privés de salaires, ce qu’a démenti un responsable de la société identifiée comme leur employeur.
Liu Senlin, 48 ans, est arrivé au Gabon il y a un an, et Liu Chen, 37 ans, en décembre 2009, pour la construction d’une route entre Fougamou et Mouila, exécutée par une société chinoise, selon leurs explications traduites par une source chinoise.
Les deux hommes ont affirmé être originaires de Hubei (centre-est de la Chine). Ils sont arrivés le 19 avril à Libreville après avoir fui le chantier, de nuit et en se cachant, avec l’aide de « Gabonais et Africains ».
Depuis, ils ont trouvé refuge dans un quartier populaire de Libreville et n’ont pas souhaité être mis en contact avec leur ambassade, craignant une expulsion et des représailles.
Sur le chantier, où sont employés 48 Chinois, « on travaille 14 heures par jour, tous les jours de la semaine. Quand j’ai dénoncé nos conditions de travail, on m’a amené dans une pièce, on m’a battu », a déclaré Liu Senlin, indiquant avoir reçu à son arrivée au Gabon « 50.000 FCFA (76 euros) par mois pour acheter de petites choses ».

Cette rémunération a été « coupée quand je me suis plaint des conditions de travail », a-t-il précisé.
« J’ai travaillé sans recevoir de salaire. Je devais être payé 9 millions de FCFA (13.700 euros) » pour un contrat de 30 mois, a dit de son côté Liu Chen, ajoutant: « Quand j’ai réclamé mon salaire, j’ai été amené dans une chambre, deux hommes m’ont frappé ».
Les deux Chinois ont aussi dénoncé leurs conditions d’hébergement, dans un dortoir commun installé à proximité d’un stock de carburant. « Si quelqu’un fait le fou, tout le monde meurt », a souligné Liu Senlin.
Les papiers de Liu Chen ont été confisqués par les employeurs, qui ont menacé de « tuer » leurs familles restées en Chine « s’ils parlaient », d’après les deux hommes.
« Maintenant, on a peur. On ne veut plus de ce travail, on veut juste nos salaires et partir », a dit Liu Chen.
Joint au téléphone par l’AFP, un Chinois présenté comme M. Du, responsable adjoint de la société mise en cause, a rejeté les accusations. « C’est du bruit. Il n’y a pas ça ici », a-t-il déclaré en français.
A la question de savoir si des ouvriers avaient fui le chantier, il a simplement répondu: « Non, tout le monde est là. Tout va bien ici ».
L’ambassade de Chine à Libreville a indiqué à l’AFP ne pas avoir été saisie par les deux hommes. « Mais on a eu dans le passé des cas où des Chinois ont eu un petit problème avec leur employeur, qu’on résout rapidement » en général en discutant avec les deux parties, a-t-on dit de même source.

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