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Gabon : L’Union Nationale conteste les dernières actions du gouvernement

Par la voix de son secrétaire exécutif adjoint, Gérard Ella Nguéma, l’Union Nationale, formation politique de l’opposition, a désapprouvé, le 30 avril dernier, le communiqué final du conseil des ministres du 22 avril 2010, concernant notamment le traitement de la catastrophe naturelle survenue dernièrement à Mouila et le plafonnement du Revenu minimum mensuel à 150 000 francs CFA. Il a également été question de manœuvres que le gouvernement entreprendrait pour «truquer les élections législatives et sénatoriales partielles » du 6 juin prochain.
Comme pour surfer sur le principe devenu populaire qui stipule que «la majorité gouverne» et «l’opposition s’oppose» , l’Union nationale (UN), formation politique de l’opposition qui vient d’obtenir sa reconnaissance juridique, a procédé à un point presse le 30 avril dernier. Au cours de cette rencontre avec la presse, Gérard Ella Nguéma, secrétaire exécutif adjoint de la formation politique emmenée par Zacharie Myboto s’est exprimé sur l’actualité politique récente du Gabon.

Abordant en premier lieu les calamités naturelles qui ont frappé certaines localités de l’intérieur du pays à la suite de violents orages, l’UN a dénoncé «le déblocage d’une importante somme d’argent d’un montant d’un 1 milliard de francs CFA par l’Etat gabonais, et d’un demi-milliard de francs CFA au titre de [la] contribution personnelle [du chef de l’Etat], sur la base d’une évaluation à l’œil nu, dénuée de toute expertise nécessaire en de telles circonstances.» Poursuivant sur la même lancée, l’UN déplore que «dans une affaire qui relève de l’action de l’Etat, Ali Bongo à lui tout seul donne la moitié de la contribution de l’Etat : Une somme d’un demi-milliard de francs CFA qui représente six mille deux cent cinquante fois le SMIG. Si Ali Bongo est capable de sortir un demi-milliard avec autant de facilité, nous sommes en droit de nous interroger sur l’étendue de sa fortune et le niveau de sa contribution fiscale, alors que dans le même temps notre pays enregistre, officiellement, plus de trois cent mille indigents croulant sous la misère la plus sombre.»

Concernant la même calamité, Gérard Ella Nguéma s’étonne de ce que la province du Woleu-Ntem qui a enregistré «174 habitations ravagées [et] plusieurs familles sans-abris» n’aie pas été prise en compte dans l’élan de solidarité et de générosité du gouvernement, estimant «qu’en lieu et place d’une vraie politique sociale, les solutions [aux] problèmes [des gabonais] passent par des dons de compatriotes dont les fortunes sont sujettes à caution (…) Pourtant le gouvernement a un département social, un service public en charge des calamités.»

Passant à la décision récente du gouvernement de porter le revenu minimum mensuel à 150 000 francs CFA, l’UN pense que «les catégories se situant immédiatement au dessus de la tranche des salaires visée par la mesure vont obligatoirement demander qu’on revoit leur situation. Ce qui, de proche en proche, conduira à une situation intenable pour les entreprises et socialement explosive. Si l’on considère le salaire-plancher actuellement versé par les entreprises affiliées à la Confédération Patronale Gabonaise (CPG) et qui s’élève à 96.000 F, l’augmentation proposée par Ali Bongo Ondimba appelle de la part de celles-ci un effort considérable de l’ordre de 56% sur les bas salaires.» Et de poursuivre : «Le fait d’exclure du bénéfice de la mesure toute une catégorie de travailleurs comme les agents des collectivités locales et les personnels de maison, viole le principe d’égalité entre les Gabonais.»

Enfonçant davantage le clou, le secrétaire exécutif adjoint de l’UN rappelle qu’ « Après avoir sinistré la filière forestière avec la fameuse décision d’interdiction d’exportation des bois en grumes contre l’avis de tous les experts, y compris ceux du gouvernement, et dont les conséquences néfastes se font déjà sentir dans ce secteur stratégique de l’économie nationale, voilà que le gouvernement nous annonce un Revenu Minimum Mensuel plafonné à 150.000 Fcfa, sans études d’impact préalables pour en déterminer le coût et les modalités de mise en œuvre, ni concertation avec les entreprises qui seront, une fois de plus, obligées de mettre la main à la poche et dont certaines ont déjà connu la faillite.»

Les législatives partielles du 6 juin prochain n’ont pas manqué au menu de la déclaration de l’UN. Cette formation politique affirme par la voix de Gérard Ella Nguéma que le pouvoir «s’ingénie une fois encore, à organiser la fraude pour les élections partielles du 06 juin prochain. Des manœuvres visant à modifier la liste électorale du 30 août 2009 sont en cours. Il s’agit pour le PDG et ses nouveaux alliés de la majorité dite républicaine de remplacer certains électeurs de l’opposition par des éléments des forces de sécurité et de défense favorables au pouvoir.

A cet effet, la formation politique de Zacharie Myboto qui met en garde le gouvernement «contre les pratiques de certains hauts responsables de l’Etat qui préparent des milices pour perturber le bon déroulement du scrutin» , souhaite que l’organisation des consultations électorales de 2011 soit précédée par «l’introduction des données biométriques dans le traitement du fichier électoral ; la mise à plat du fichier électoral et sa gestion par une commission électorale revue et corrigée ; le recentrage des compétences de la Cour Constitutionnelle qui a brillamment montré ses limites en matière électorale.»

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